Le Conseil supérieur de la défense nationale, tenue le 17 mars sous la présidence du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, avait pris la décision de la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles (maternelles, primaires, secondaires et supérieures, y compris les medersas) pendant trois semaines à compter de jeudi dernier. La décision, qui s’inscrit dans les mesures de prévention face au coronavirus dans notre pays, est bien effective. Nos reporters ont fait le tour de certains établissements scolaires publics et privés des deux rives de la capitale. Le constant global est que la pertinence de la mesure est unanimement partagée par les responsables des différentes écoles que nous avons visitées.
Il est environ 9 heures au lycée «Les Castors», les élèves brillent par leur absence. À l’entrée de l’établissement, un vigile, élégamment mis, nous rappelle que les cours sont bien suspendus, conformément à la décision des autorités. Dans l’enceinte de l’établissement, un silence de cathédrale règne. Le directeur du lycée, Mahamadoune Moussa Kaya, salue la décision du gouvernement de fermer les écoles. Selon lui, il ne faut pas attendre que notre pays enregistre des cas de coronavirus pour agir. «Nous partageons la décision malgré les conséquences de cette suspension des cours parce qu’il est clair que nombre de travailleurs en souffriront», dit-il.
Devant le lycée «les Castors», les tenanciers de kiosques de vente d’articles divers souffrent de l’absence des élèves. Ils sont vraiment conscients de rentrer dans la période de vaches maigres. Boubacar Diaga, 58 ans, vend des stylos et des articles divers. Le quinquagénaire désapprouve la décision de fermeture. «Le gouvernement veut nous tuer», lance-t-il à qui veut l’entendre.
L’Institut des sciences politiques, relations internationales et communication (ISPRIC) est vidé de ses étudiants et professeurs. L’assistante marketing, Aminata Diawara, nous impose d’utiliser le gel hydro alcoolique dans un distributeur accroché au mur. Avant même la décision du gouvernement, l’établissement avait pris des mesures préventives, notamment la désinfection des mains à la solution hydro alcoolique de toute personne qui met le pied dans l’établissement. Pour Aminata Diawara, toutes les universités doivent respecter cette décision au regard des risques de contamination au coronavirus.
Au niveau de la Faculté de droit privé (FDPri), un petit groupe de gens discutait dans un coin de la vaste cour de l’établissement de formation supérieur. Ibrahima Diaby, administrateur dans cette Faculté publique, fait contre mauvaise fortune, bon cœur, estimant que c’est un devoir moral d’accompagner les efforts de prévention. Il pense que les mesures prises par les autorités visent à protéger les Maliens. Ici, la fermeture est intervenue alors que les étudiants de la première année avaient commencé les examens du deuxième trimestre.
Sidiki Togola, professeur de biologie à l’école privée Complexe Mary Saint Claire, située à Hamdallaye ACI, était venu dispenser des cours privés à un élève. La décision de fermeture, d’après lui, va priver les enseignants du secteur privé d’une partie importante de leurs salaires puisqu’ils sont payés à l’heure. Cependant, l’administration de cette école est favorable à la fermeture des écoles.
Il est utile de préciser que les élèves observent, depuis vendredi, les congés de Pâques.
Mohamed D.
DIAWARA
Source: Journal L’Essor-Mali