Ça y est ! Depuis le Mercredi dernier, le Mali connaît désormais et officiellement ses premiers cas de COVID-19. Deux individus testés positifs à cette maladie. Il s’agit de Maliens venus de l’étranger.
Trois petits jours après cette annonce, nous sommes passés à 18 cas déclarés officiellement avec malheureusement un décès. Il est bien clair que le compte à rebours a commencé. Quel sera le taux de contagion dans les prochains jours ? Le nombre de décès ? Nul ne saurait le dire. L’heure est très grave. Les Maliens doivent se réveiller afin d’éviter le pire.
Durant des semaines, pendant que la presque totalité des pays avaient connu la maladie y compris les pays limitrophes, le Mali était miraculeusement «épargné ». Une situation assez incroyable qui laissait libre cours à toutes sortes de conjectures et de théories fantaisistes.
Finalement, le suspens aura été de courte durée. Le COVID-19 est arrivé au Mali. Bien évidemment les espoirs sont déçus. Le doute s’installe, la peur aussi. Une maladie létale dont le parcours meurtrier à travers le monde fait froid dans le dos.
À y regarder de près, le Mali, pays enclavé, était naturellement exposé. Des vols en provenance des pays déjà touchés notamment la France étaient quotidiens sans compter que la maladie s’était déclarée chez nos différents voisins. C’était juste une question de temps, le Mali pouvait difficilement s’en échapper.
Le Malien doit désormais se mettre en tête que cette maladie n’est pas de la fiction. Qu’elle est bien réelle, qu’elle existe chez nous et qu’elle tue. Que ce n’est plus seulement à l’autre bout du monde, à des milliers de kilomètres qu’elle sévit. Que le danger est à présent à nos portes.
– Une chape de plomb s’abat sur le monde
COVID-19, c’est le nom de cette maladie. CO comme Corona (couronne en latin) VI comme virus D comme disease (maladie en anglais) et 19 comme 2019 l’année de son apparition. Le COVID-19 est de la famille des coronavirus, terme générique de la famille des coronas (virus à couronne).
Le COVID-19, ce « tueur » invisible est venu ébranler les certitudes humaines, semer le chaos, la terreur, la désolation, menacer l’existence humaine.
Face à un tel ennemi, l’instinct de survie oblige la communauté des hommes à se battre aujourd’hui. Vaincre ou périr ? That’s the question. En cela, le monde vaincra si et seulement si chaque individu si petit soit- il y mettra du sien !
De Wuhan en Chine où la maladie a fait son apparition pour la première fois en novembre 2019. En moins de six mois, le COVID-19 aura réussi à parcourir en un temps record toute la planète terre en semant sur son passage terreur, désolation, peur, angoisse, traumatisme et des morts, beaucoup de morts…
La Chine, premier foyer de la pandémie a connu des moments de doute, de détresse et de malheur. Officiellement + de 3.000 morts.
La grande Amérique tremble. La maladie se propage à grande vitesse. Des milliers de morts on en compte là bas aussi.
L’Europe n’est pas en reste. La France (+ de 2000 morts), l’Italie (+ de 10.000 morts), l’Espagne (+ de 6.000 morts), la Grande Bretagne (+ de 1.000 morts). La série macabre continue hélas. Quid de l’Afrique ? L’Afrique, la plus fragile et la plus vulnérable ou la pandémie s’est installée dernièrement enregistre pour le moment une centaine de morts. Son statut de maillon faible rend son cas assez préoccupant et fait craindre le pire. On le sait, la contagion est fulgurante et le virus tue aussi. Donc prenons garde !
Le COVID-19, cet « étranger » venu du fond fin de l’Asie, invisible, redoutable et surtout létal est indésirable. Il faut le combattre par tous les moyens possibles.
Par sa dangerosité et la crainte qu’il inspire, le COVID-19, aura réussi aussi à faire tout arrêter, absolument tout, à tout chambouler. Frontières fermées, activités humaines arrêtées, confinement, état d’urgence, couvre feu, psychose généralisée, traumatisme, repli, rupture etc.….
Aujourd’hui, le Monde est en mode Pause. Les gens attendent fébrilement, s’ennuient à ne rien faire, sont enfermés, dans la peur, le doute, l’angoisse se disant quand est ce que tout cela prendra fin ? À quand la fin du cauchemar ?
Les images des grandes villes inanimées, vidées de leurs occupants à travers le monde font penser à l’apocalypse. Pas âme qui vive ! Le monde est entièrement sonné, groggy ! Rarement l’humanité aura connu un tel désastre, une telle atmosphère un tel désarroi, une telle peur. La fin du monde serait-elle proche ?
Aujourd’hui, pour se prémunir contre cette maladie, pour la vaincre, seule la prévention est le seul véritable remède en l’absence d’une thérapie connue et reconnue.
Il est bien évident que L’Afrique n’a pas les moyens de faire face à une telle pandémie, le plateau technique sanitaire étant très pauvre. Néanmoins un brin volontariste avec une dose d’intelligence, un zeste de conscience, nous pouvons être en mesure de circonscrire le mal.
Le Mali et les Maliens doivent se protéger en respectant les règles barrières
On ne le répétera jamais assez, Aujourd’hui en l’absence de traitement curatif avéré, l’unique solution demeure la prévention.
Les Maliens doivent intégrer ce postulat. Un changement radical de nos comportements de tous les jours est nécessaire voire indispensable pour éviter une propagation de la maladie. Chacun doit s’auto discipliner, aider par son comportement personnel à combattre la maladie.
Notre façon de vivre, nos us, nos modes de vie malheureusement constituent un terreau fertile pour une contamination de masse. L’hygiène doit être de mise. Respecter les mesures sanitaires notamment se laver les mains, éviter des regroupements, idéalement s’auto confiner, le temps que les choses se normalisent, car je le dis et je le répète le Mali n’est pas en mesure de faire face une contamination de masse synonyme d’hécatombe.
Les pays les mieux lotis comptent impuissants leurs morts au quotidien. Un pays comme le nôtre avec un système médical limité et insuffisant risque gros en cas de débordement. Bana koum bè ka fissa ni bana fourakè yé. « Mieux vaut prévenir que guérir » Notre salut passe par la prévention.
Malheureusement le constat est qu’au Mali les « Grins » continuent tranquillement autour du thé, les mariages, les baptêmes rythment notre quotidien avec le monde qu’il faut. Pire, le Gouvernement Malien him self a incroyablement maintenu le scrutin d’hier (élections législatives du 29 mars) avec toutes les conséquences possibles et imaginables en termes de propagation de la maladie. Allah Akbar ! Que Dieu nous protège !
Ces constats à eux seuls, traduisent le danger auquel les populations maliennes sont désormais exposées. Les prochains jours risquent d’être amers.
Néanmoins, il faut se battre, il faut combattre cette maladie. Le COViD-19 est une réalité implacable. Pour nous protéger et éviter la propagation de cette maladie, respectons scrupuleusement les consignes barrières qui ont été édictés par les autorités sanitaires. Prenons conscience du danger qui nous guette et agissons en conséquence !
«…. Une vie ne vaut rien mais que rien ne vaut une vie », cette citation est de l’Ecrivain et Homme politique français André Malraux. Pensons-y.
Makan Diallo
Docteur en Droit Privé
Avocat inscrit aux barreaux du Mali et de Paris
Chargé de Cours à l’UCAO et à l’IHEM.