Les centaines de policiers et de gendarmes déployés à travers la capitale pour faire respecter le couvre-feu instaurer par le Président de la République, il y a quelques jours, n’hésitent pas à user des matraques contre les contrevenants qui osent s’aventurer dans les rues au-delà de 21heures à Bamako.
A Bamako, c’est un silence total qui règne sur cette ville de plus de trois millions d’habitants à partir de 21 heures jusqu’à 5 heures du matin. Les engins à deux roues en passant par ceux à quatre roues ainsi que les piétons sont tous confinés à la maison. Les bars dancing, les restaurants, les étalages aux marchés jusqu’aux plus petites vendeuses de brochette et de carburants installés au bout de la rue sont obligés de suivre les mesures de confinement dans la nuit pour endiguer la propagation du Covid-19.
Seul, les centaines de force de l’ordre et de la sécurité déployés pour l’application du couvre-feu sont visibles dans la plus grande ville du Mali. Ce silence de mort qui règne sur la capitale malienne et instauré par les patrouilles militaires commence à devenir agaçant pour les populations. Pour cause, la police frappe voire humilier pour faire respecter les mesures de confinement par le contrevenant.
Depuis l’entrée en vigueur du couvre-feu, il y a quelques, les témoignages des scènes de bavures et d’humiliation policière se multiplient sur les réseaux sociaux. L’une des scènes d’humiliation policière qui est devenue virale sur la toile, on peut voir un jeune homme violenter par une équipe de patrouille, obliger de chanter et danser , le tout filmer puis publier sur le réseaux sociaux.
Les condamnations se multiplient
Ces policiers à la main leste et le maniement de la chicotte facile à travers la ville de Bamako font aujourd’hui l’objet de graves accusations.
« Les forces de l’ordre multiplient les scènes de bastonnade. Couvre-feu ne signifie pas que les forces de l’ordre et de sécurité se croient tout permis. Cette mesure instaurée par le Président de la République doit être appliquée dans le strict respect de la loi », proteste un habitant de Bamako qui a souhaité garder l’anonymat.
La commission nationale des droits de l’homme (CNDH) condamne ces bavures et ces scènes d’humiliation prétextées par les patrouilles militaires pour faire respecter le couvre-feu, instauré ces derniers jours pour tenter d’endiguer la pandémie, qui s’accélère dans notre pays avec 28 cas confirmés en une semaine. « La CNDH invite les forces de l’ordre à faire observer le couvre-feu dans le strict respect des droits de l’homme, en particulier, le droit à l’intégrité physique et le droit à la sécurité des personnes interpellées ; rappelle l’article 3 de la Constitution du 25 février 1992 qui dispose : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des sévices ou traitements inhumains, cruels ou dégradants ».
Lire la suite sur L’Indicateur Du Renouveau