Dans la charte de Kurukan fuga, il est dit qu’un chef doit incarner trois qualités sans lesquelles il est disqualifié de cette fonction. Ce sont : le savoir, la compétence et l’intégrité morale (ka kodon, ka baara, ka tilen). Si nos futurs ministres ne peuvent incarner ces vertus, ils ne méritent pas d’être nommés.
La course serait folle selon les informations proches de la collecte des Curriculum Vitae CV. Les sièges des partis politiques, des associations, peut être, et la Primature crouleraient sous le poids des CV. Les candidatures aux postes de ministres, demandées par certains directoires de parti et ou d’associations, ne manquent pas. Mais, est ce que tous peuvent et doivent être ministre ? ‘’La cravate ne rend pas intelligent’’ disait un bâtisseur, mieux pour servir dignement et honnêtement un pays, a-t-on vraiment besoin d’être en costume cravate ou en Bazin dernier cri ? Que non ! Cette fonction exige seulement et surtout le savoir, le savoir faire (compétence), le sens de l’équité et de la justice. C’est la dernière qualité qui est une denrée rare dans notre société trop peu extravertie et en déliquescence du point de vue moralité. Les compétences ne manquent pas mais elles sont généralement au service du mal. Qui trouvé, capable de gérer avec dignité et honnêteté le bien public, capable de ne pas léser ses sujets en leur privant de leur droit et en leur exigeant leur devoir ?
Ceux qui souhaitent venir aux commandes des affaires publiques doivent être aux affaires mais pas dans les affaires. S’ils n’ont pas une idée des problèmes que connait le Mali en général et avoir une solution à ceux-ci, s’ils n’ont pas de solutions aux problèmes du secteur auxquels ils sont destinés, il vaut mieux décliner l’offre. Sinon, rien ne sera plus comme avant. Les gouvernés, ceux qui sont en quête d’emploi et les gardiens de la chose publique (comme la presse) ne feront plus de cadeau. Plus que jamais, servir le pays sans condition devient une impérieuse nécessité pour tous les serviteurs, nous sommes tous avertis. A bon entendeur…
Drissa Tiémoko SANGARE
Source : L’Analyste