Le mardi 20 octobre dernier, Etienne Traoré a été acquitté faute de preuves par les assises de la Cour d’Appel de Bamako. Il est né en 1990 à Mandiakuy, cercle de Tominian, profession cultivateur et domicilié à Diéguénina.
Courant janvier 2015, Etienne Traoré, manœuvre de son état, se sépara de son employeur Adama Samaké, militaire de son état, suite à une incompréhension. Il s’en alla très fâché du champ de ce dernier, à Bougouni. Une semaine après, le verger d’Adama Samké fut incendié et sa volaille emportée. Soupçonnant son ex manœuvre, il porta plainte contre lui.
Interpellé, Etienne avoua son forfait à l’enquête préliminaire, expliquant avoir mis le feu au verger de son ex-patron et emporté sa volaille avec l’aide de son ami Samuel Coulibaly, en fuite. Il se rétractera ensuite à l’information.
A la barre, Etienne n’a pas reconnu les faits non plus. Il s’expliqua ainsi: «au moment des faits je travaillais chez Adama Samaké en qualité de manœuvre. Adama Samaké m’avait embauché au départ pour couper du bois, mais, par la suite, il me confiait d’autres travaux que je ne parvenais pas à exécuter.
J’étais découragé. On avait convenu de 27 500 FCFA comme salaire mensuel. Un jour, je lui ai remis son matériel en lui disant que démissionnais. Il s’est mis en colère, insultant mes père et mère. Après il porta plainte contre moi pour avoir brûlé son champ de maïs, cassé ses orangers et causé d’autres dommages».
Selon Adama Samaké, «Je faisais la navette entre Bamako et Bougouni. Tous les trauvaux que je confiais à Etienne, il ne les exécutait pas. Un jour, il démissionna. Il avait déjà fait un mois de travail, que je lui ai payé. Après, j’ai constaté la perte de trois de mes poussins.
Puis j’ai été tenu informé de l’incendie de mon champ par ma sœur, Youma Samaké. Et, la même nuit, j’ai encore été victime du vol de mes poulets. Sur les lieux de l’incendie, un témoin avait constaté la présence d’Etienne. C’est ainsi que j’ai porté plainte contre lui à la gendarmerie de Bougouni».
Le ministère public, représenté par Arouna Kéita, Procureur Général au Tribunal de Première Instance de Kati, soulignera qu’à l’enquête préliminaire, l’accusé avait reconnu les faits, ainsi que chez le magistrat instructeur. Par conséquent, il demandera de le retenir dans les liens de l’accusation.
Pour l’Avocat de la défense, Me Abdoulaye Dramé, il s’agit d’une vengeance de la part d’Adama Samaké, parce qu’Etienne a cessé de travailler pour lui et qu’il a cherché alors à lui causer des problèmes. L’incendie ayant été commis en plein jour, pourquoi le témoin qui dit avoir vu Etienne ne l’a-t-il empêché d’agir?
En outre, affirmera Me Dramé, personne ne l’a vu avec des poulets, ni en train de les voler. Dons, selon lui, le dossier ne comporte aucun élément pouvant justifier la culpabilité d’Etienne et aucune preuve n’a été établie pour qu’il soit retenu dans les liens de l’accusation.
Après avoir analysé à fond le problème, la Cour, présidée par Léon Niangaly, a déclaré non coupable des deux faits reprochés Etienne Traoré et l’a purement et simplement acquitté, faute de preuves.
Adama Bamba
Source: 22 Septembre