Outre le président de la Cour suprême et le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux, la cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs responsables des services judiciaires et de sécurité et surtout de nombreux magistrats en service dans les juridictions de Bamako et de Kati.
Cette cérémonie, première du genre dans notre pays, s’inscrit dans le cadre de l’application des dispositions de la loi portant organisation judiciaire dans notre pays.
Dans la réquisition du ministère public, le procureur général par intérim, Ladji Sara a rappelé que cette cérémonie d’installation des chefs de parquet de séants trouve son fondement juridique dans plusieurs textes. Il a rappelé que cet événement est à mettre à l’actif du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux Mamoudou Kassogué et s’inscrit en droite ligne dans la gamme des multiples initiatives prises par le chef du département pour permettre à la justice malienne de jouer toute sa partition dans un contexte de multiples défis auquel le peuple malien fait face. Le procureur général par intérim a ajouté que la nomination des deux responsables judiciaires ne relève point du hasard compte tenu de leurs riches expériences professionnelles.
Ainsi Faradji Baba a été successivement juge d’instruction du premier cabinet du Tribunal de première instance de Ségou, juge de paix à compétence étendue de Douentza, puis de Kolondiéba. Il a été aussi vice-président du Tribunal de commerce de Bamako, vice-président du Tribunal de la Commune III du district de Bamako, conseiller à la Cour d’appel de Bamako… avant d’être promu 1er président de la Cour d’appel de Bamako.
Le procureur général Amadoun Guindo dit Balobo a servi dans les juridictions de Kita, de Kayes, au Pôle économique et financier de Bamako, au Tribunal pour enfants de Bamako comme procureur de la République. Il a servi aussi à Ségou, Sikasso, Gao comme procureur de la République près des différents tribunaux. Balobi a servi à Kayes comme procureur général près de la Cour d’appel avant d’être affecté à la Cour d’appel de Bamako.
“Je ne doute point en raison de leur qualité professionnelle et humaine, ils relèveront tous les défis auxquels ils sont confrontés dans l’exercice de leur mission”, a soutenu Ladji Sara avant de leur souhaiter ses meilleurs vœux. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Ousmane B. Traoré, a dit toute la disponibilité de sa corporation à les accompagner dans l’exercice de leur fonction. Il a saisi cette tribune pour rappeler que rendre la justice avec pompe ne saurait être confondu avec l’usage immodéré que certains acteurs de la justice en quête véritable de popularité et de sensationnel s’affichent sur les réseaux sociaux au mépris de la délicatesse et de la pondération qui sont consubstantielles à la fonction du juge. “Rendre la justice avec pompe exige de tous les acteurs du ressort de la Cour d’appel de Bamako le respect du serment prêté devant Elle, peu importe les années écoulées, car l’exercice restera toujours tributaire du respect scrupuleux de la déontologie, un pan essentiel du serment. Ce denier n’étant pas soumis et ne pouvant pas l’être d’ailleurs, à la loi de l’obsolescence, il demeure Eternel. Puisse le serment continuer à vous servir de bréviaire”, a-t-il souligné. Pour le bâtonnier, rendre la justice avec pompe exige d’être inflexible sur le respect des règles de droit, de rester droit dans vos bottes trivialement parlant, de ne céder à aucune pression d’où qu’elle vienne, d’exiger de tous vos collaborateurs.
Avant de les installer dans leurs fonctions, le président de la Cour suprême a prodigué des sages conseils aux deux promus. “Je souhaite que vous soyez des boussoles et des exemples pour que dans votre ressort la justice soit bien distribuée. Car nous sommes face à une population qui a soif de justice, nous sommes face à un monde de concurrence où les investisseurs ont besoin d’être rassurés par des décisions de justice. Je vous invite à donner le meilleur de vous-mêmes, à faire preuve d’intégrité”, a instruit le président de la Cour suprême. Notons que les deux hauts magistrats ont exprimé leur gratitude aux plus hautes autorités notamment le président de la Transition le Colonel Assimi Goïta, le ministre de la Justice… sur le choix porté sur leurs modestes personnalités. Ils ont aussi rassuré d’etre à hauteur de defis dans l’exercice de leurs missions.
Kassoum Théra
Promu au Pôle économique et financier en qualité de juge d’instruction :
Les forces vives de Fana rendent hommage au Procureur Boubacar M. Diarra
Promu au mois de juin 2023 en qualité de doyen des juges d’instruction du Pôle national économique et financier du Mali à Bamako, l’ex-procureur de la République près le Tribunal d’instance de Fana, Boubacar M. Diarra, a passé le témoin le 13 juillet dernier à son successeur Issa Traoré. La cérémonie s’est déroulée dans l’enceinte de la mairie devant les autorités politiques administratives et la société civile. Témoignages de reconnaissance, remise d’attestations et de Ciwara à M. Diarra ont été les temps forts de cette activité.
Je tenais à remercier du fond du cœur le professionnalisme dont le procureur Boubacar M. Diarra fait preuve dans le cadre de sa mission. Son intervention a largement contribué à faciliter l’installation ou l’implantation du Centre d’assistance et de promotion des droits humains (CapDH) et à faciliter également notre mission qui est de “promouvoir au Mali les droits humains, la culture de la paix et de la citoyenneté et aider les victimes à défendre et à jouir de leurs droits”…
A l’image de cette lettre de reconnaissance émanant du point focal du CapDH, Alou Ongoïba, ce sont de nombreux témoignages similaires qui ont été faits à l’endroit de Boubacar M. Diarra le procureur sortant de Fana. Nommé dans cette localité, il y a de cela quelques années, M. Diarra, selon les nombreux témoignes, est parvenu à créer un climat de confiance entre les populations et leur justice.
Toutes choses qui lui valent respect et considération des autorités politiques administratives, de la société civile et même de simples anonymes à l’image de Mayi Kanouté, enseignant Fana A2 second cycle. Celui-ci décrit le procureur Diarra comme une personne courtoise, attentive toujours à l’écoute de la population et de ses collaborateurs. “Il a le sens élevé du devoir, droit dans son travail. Il a toujours tenu à donner les vraies informations à la population et durant son séjour dans notre ville je n’ai jamais entendu quelqu’un parlé mal de lui”, a ajouté M. Kanouté.
S’adressant à la presse locale au terme de la passation, l’ancien procureur sortant a remercié toute la population de Fana pour son accompagnement. Il a aussi adressé des mots de reconnaissance à l’endroit de la mairie, la police, la gendarmerie et toutes les forces vives (société civile, médias…) qui l’ont aidé à avoir ce résultat. Il a par la même circonstance exprimé ses vœux de succès au nouveau procureur Issa Traoré qui a félicité son collègue pour le climat de confiance qu’il a pu entretenir avec les populations.
Ainsi, ce sont six attestations de reconnaissance et quatre médailles (Ciwara) qui ont été remises au procureur sortant pour services rendus au cercle de Fana qui était dans un passé récent faisait la une de l’actualité avec la tristement célèbre affaire de décapitation à laquelle il est parvenu à mettre en termes avec le concours des autres services compétents sur place.
Bio express du juge Boubacar M. Diarra
Il est admis au concours de la magistrature en 2004 organisé par le ministre Me Fanta Sylla. Il a fait sa formation d’auditeur de justice c’est-à-dire de magistrat stagiaire de 2005 à 2007. A la fin de sa formation, il prend fonction comme juge au siège au Tribunal de commerce de Bamako où il a exercé avant sa nomination comme juge de paix à compétence étendue à Diéma. En 2015, il est nommé juge d’instruction du 1er cabinet de Tribunal de grande instance de Kati.
En septembre 2019, il a reçu sa nomination comme le tout premier procureur de la République près le Tribunal d’instance de Fana au moment où ce ressort était très préoccupé par les crimes décapitation et de vols de bétail et de genre. Il s’est battu avec son équipe pour mettre fin aux crimes de décapitation en découvrant la personne qui a avoué d’être l’auteur de 11 crimes avec coupes de tête dont 10 commis à Fana et un à Bamako.
Spécialisé en droit International pénal sur une bourse des Nations unies et auditeur en sciences criminelles, il a été nommé au mois de juin 2023 en qualité de doyen des juges d’instruction du Pôle national économique et financier du Mali à Bamako.
Kassoum THERA