Depuis la flambée des coupures d’électricité au Mali, beaucoup de titres de journaux ne sont plus dans les kiosques. Du côté de leurs confrères des radios et des télévisions également, le programme n’est plus régulier. Seules quelques émissions en fonction du litre de carburant dans le groupe électrogène, du moins, pour ceux qui ont pu aussi s’offrir ce luxe. Sinon les autres ont juste fermé boutique en attendant que la situation se stabilise, mais pour combien de temps ? Dieu seul le sait.
C’est pourquoi actuellement, trop de gymnastique, selon certains promoteurs, pour essayer d’équilibrer les dépenses aux revenus de l’entreprise, s’il y en a même encore. Puisque, Boubacar yalkoué, Directeur de publication du journal le Pays dit avoir perdu près de 10 millions de ses contrats de partenariat rien que cette année. A l’instar d’autres dans la même situation que lui, le jeune entrepreneur, ambitieux au début, ait dû revoir sa gestion en réduisant, malgré lui même son personnel. Au nombre d’une vingtaine au début, le groupe les Éditions Faso, dont est issu le journal le pays ne compte plus que six personnes. ” je suis obligé d’aller imprimer mon journal ailleurs”, a indiqué Boubacar yalkoué tout en ajoutant que son imprimerie est actuellement à l’arrêt. Un investissement qui lui a coûté, selon lui, plus 30 millions de francs CFA.
Même son de cloche, sinon pire du côté de la radio qui est sensée émettre 24h/24. Selon Kassim Soumano promoteur et Directeur général de la Radio Wango, ce n’est pas facile de fonctionner avec le groupe électrogène. « Nous nous sommes à 300, voire 400 000 francs CFA par mois pour une seule radio » nous présente ainsi sa facture en carburant le DG Soumano sans donner de chiffre sur les autres charges. Tout comme Yalkoué, M. Soumano a lui aussi soutenu qu’il a été obligé de réduire certaines dépenses pour pouvoir faire face au défi. ” j’ai diminué les dépenses, les salaires et tout” a-t-il indiqué. Avec 52 personnes à la Radio, à ses dires, il était indispensable de procéder ainsi pour pouvoir tenir les deux bouts.
A l’instar de la presse privée, les confrères de L’Essor, quotidien national vivent quasiment le même cauchemar. En effet, le Secrétaire général du syndicat des travailleurs, M. Bassaro Haidara a affiché tout son ras-le-bol face à cette situation au sein de L’Essor. A ses dires depuis que le principal groupe électrogène en service a pris feu dans la nuit du 1er au 2 mai dernier, des perturbations ont été senties avec comme conséquences des retards dans la production du journal.
« Quand le groupe a pris feu dans la nuit du mercredi à jeudi 2, le journal du jeudi est paru avec 24h de retard, c’est à dire, nos abonnés ont reçu le journal chez eux le vendredi avec la parution du vendredi en même temps » a indiqué le responsable du comité syndical tout en déplorant le même scénario la Semaine suivante.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS