Le match : 2-2
Le Sénégal et le Japon ont livré un drôle de match ce dimanche dans le tout aussi étrange stade Central d’Iekaterinbourg, avec ses deux tribunes à l’extérieur de l’enceinte. Victorieux de leur premier match, contre la Pologne (2-1) et la Colombie (2-1), les Sénégalais et les Japonais ont livré une première période sans rythme, ni intensité. Les joueurs d’Aliou Cissé ont bien essayé d’imposer leur physique, mais ils ont arrêté de jouer dès qu’ils ont ouvert le score (11e), Sadio Mané profitant d’une nouvelle erreur d’Eiji Kawashima, la deuxième en deux matches. Ils n’ont cessé de reculer et ont concédé logiquement l’égalisation (34e), Takashi Inui profitant d’un bon travail de Nagatomo.
La deuxième période a été beaucoup plus vivante. Déjà parce que Sadio Mané a pris davantage de liberté. Il a décroché, s’est déplacé sur toute la largeur et dans les intervalles pour proposer des solutions à ses coéquipiers. Le jeu du Sénégal s’en est trouvé plus fluide. Ils se sont d’ailleurs procuré trois occasions dans les dix premières minutes de la mi-temps. Les Japonais ont répondu avec leur rapide et léché jeu de passe. Inui a failli s’offrir le doublé, mais sa frappe enroulée, à la suite d’une talonnade géniale de Yuya Osako, a heurté la barre (64e). Ce même Osako avait raté l’immanquable quelques minutes plus tôt (60e).
Alors que les Japonais prenaient confiance, ils ont concédé un deuxième but, contre le cours du jeu. A l’origine ? Sadio Mané, bien sûr. L’attaquant de Liverpool a décalé Sabaly dont le centre a terminé dans les pieds de l’autre latéral, Moussa Wagué, qui a placé une terrible frappe (71e). Nishino n’a pas perdu de temps et a fait rentrer Keisuke Honda immédiatement. Le gaucher, désormais à Pachuca (Mexique), a remis les deux équipes à égalité (78e), histoire de faire gonfler ses stats : il est désormais impliqué dans 7 des 9 derniers buts du Japon en Coupe du Monde (4 buts, 3 passes décisives). Ce nul ne fait pas les affaires des deux sélections. Un succès aurait permis à l’une de deux de prendre une sérieuse option sur les huitièmes de finale. Mais l’une comme l’autre restent maîtresses de leur destin.
Le joueur : Inui, c’était inouï
Associé à Yuto Nagatomo sur le côté gauche, Takashi Inui a été immense, du haut de son 1,69m. Ailier virevoltant, il a posé d’énormes problèmes par son activité, ses feintes et ses frappes. Il a égalisé sur sa première frappe cadrée, confirmant sa forme du moment : il a marqué trois buts lors de ses trois derniers matches avec le Japon, soit un de plus que lors de ses 26 premiers. Le doublé n’était pas loin pour le joueur laissé libre par Eibar, qui va poursuivre sa carrière au Betis. Sa frappe enroulée du droit, copie du but, a terminé sur le haut de la transversale. Il s’est consolé quelques minutes plus tard en offrant un caviar à Honda sur le but du 2-2.
Le fait : Sabaly à gauche, ça marche
Alors qu’il joue sur le côté droit de la défense à Bordeaux, Youssouf Sabaly dépanne à gauche avec la sélection, faute de combattant. Déjà très bon contre la Pologne, Sabaly a encore prouvé toutes ses qualités à gauche, notamment en phase offensive. Il est d’ailleurs à l’origine des deux buts. Sur le premier, sa frappe est déviée des poings par Kawashima sur Mané. Sur le deuxième, il est passeur décisif. Il n’est pas impliqué sur les deux buts encaissés : le premier arrive du côté opposé, le deuxième est consécutif à une erreur de son gardien.