Le Commandant Baba CISSE, conseiller spécial du Vice-Président de la Transition, le colonel Assimi GOITA, dans la nuit de mercredi à jeudi, a animé un point pour évoquer les raisons qui ont amené de nouveau l’armée à intervenu pour déposer le président. Au cours de cette sortie, le Commandant CISSE a accusé le président de la Transition et de son Premier ministre de nombreuses fautes de gestions dont les conséquences allaient être très désastreuses pour le pays autant au plan militaire que politique. Aussi, enfonce-t-il le clou, en affirmant que Bah N’DAW serait un blocage pour faire l’audit de la loi d’orientation et de programmation militaire conformément à la Charte de la transition.
Nous vous proposons l’intégralité de son intervention.
Le Président de la transition, monsieur Bah N’DAW, et le Premier ministre, Moctar OUANE, ont démissionné.
Le président a démissionné de toutes ses charges et avec toutes les conséquences de droit ainsi que voilà le chef du gouvernement.
Donc, ces démissions font déjà suite à une série d’événements donc qui avaient empêché le fonctionnement de la transition.
Donc, il y avait des différends profonds, tant sur la forme que sur le fond, sur ce qui concerne le fonctionnement de la transition.
C’est pour cela que, finalement, Monsieur Bah N’DAW, président de la transition, a présenté sa lettre de démission.
Cela s’est passé en présence de Monsieur Goodluck JONATHAN qui est le médiateur la CEDEAO pour la crise malienne. Il était accompagné d’une forte délégation.
Donc vous devez comprendre que les éléments de preuve du blocage pour le fonctionnement normal de la transition ont dû être assez suffisants pour qu’on comprenne un peu, voilà, le sens de cette démission.
Et sachez aussi que le Vice-président de la transition avait tout mis en œuvre pour qu’on n’arrive pas à ce niveau.
Mais, heureusement, à l’impossible nul n’est tenu, voilà il ne pouvait en tant que, en sa qualité de soldat, il ne pouvait que réaffirmer sa position de fils du pays, garant de la stabilité pour défendre la république.
Pour ce qui concerne la défense et la sécurité, il reste malheureusement constant que les différents problèmes rencontrés allaient nous conduire à l’effritement dans un premier temps, de la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité, pour la simple raison qu’il avait eu, disons, des limogeages ou des changements abusifs. Et cela était de nature à jouer sur l’équilibre des forces.
Nous avons tous remarqué que lors des événements, les forces armées de défense et de sécurité se sont solidarisées pour faire face à la cause nationale.
Et aussi cela allait avoir comme conséquence, la démobilisation des troupes et une certaine rupture dans la chaîne de commandement.
Étant donné que le maître mot pour le Mali, vu l’état dans lequel se trouve aujourd’hui, le maître mot étant la sécurité, devait-on permettre d’aller vers une telle situation.
Donc ça allait avoir des conséquences sur le plan sécuritaire assez fâcheuses. Et ça allait même concerner aussi une certaine rupture dans l’approvisionnement, disons, en terme de logistique, l’approvisionnement des opérations sur le terrain.
Donc sur le plan de la gouvernance, il faut aussi comprendre que le Vice-président de la transition avait nourri l’ambition de faire faire l’audit de la loi d’orientation et de programmation militaire.
Donc cela s’est passé lors d’une séance du conseil de défense. Il y a eu blocage à ce niveau.
Un autre blocage était l’opposition du président la transition à l’arrestation de certains dignitaires impliqués dans la mauvaise gestion financière et militaire du régime.
Donc aussi, si on avait tenu compte de la conférence sociale dont les conclusions auraient pu nous permettre d’éviter les grèves incessantes, même la grève, finalement, qui était illimitée de l’UNTM, à laquelle on a assisté, on ne serait plus dans ce cas.
Donc, il fallait bien que quelqu’un s’assume pour mettre fin à cette situation.
Un autre blocage qui avait été constaté, c’est celui concernant le programme des élections.
Longtemps, cette programmation avait été bloquée par les soins du président de la transition.
Et moi aussi j’ai une question à vous poser. Comment comprendre aussi la démission d’un gouvernement dans un pays à la veille d’une grève aussi importante que celle de l’UNTM ? Une grève de cinq jours et aussi qui était supposée continuer pour devenir une grève illimitée. Et l’a finalement été. Qu’elle en était l’urgence ?
Heureusement, l’UNTM a déjà compris un peu tout ce qui se passait. Il lui a été accordé une audience aujourd’hui. Sinon l’UNTM est venue, pour être clair, est venu dans le cadre d’une visite de courtoisie féliciter le Vice-président et qui a aussi, à son tour, salué leur esprit de patriotique en suspendant leur mot d’ordre de grève.
Donc sans cela, ils ont mis le Mali au-dessus de tous les intérêts personnels et corporatistes. Qu’ils en soient salués ici.
Donc, dans un autre domaine, on a constaté que la gestion de l’État par le Premier ministre était aussi assez problématique.
Car, il a été constaté qu’il ne coordonnait pas assez et il n’a jamais tenu de séminaire gouvernemental. Et certains ministres s’en sont plaints, à raison, parce qu’il fallait bien passer par là.
Vous rappelez bien que souvent certaines personnes disaient que c’étaient des ministres stagiaires. Donc, il fallait bien que chacun joue son rôle.
Donc, à ce niveau aussi, il y avait problème.
Et beaucoup se plaignaient aussi d’une gestion clanique aussi du pouvoir par le Premier ministre. Et lequel Premier ministre aussi n’arrêtait pas de s’impliquer dans les questions électrodes.
Donc, entre autres, vous devez comprendre un peu la situation à laquelle nous étions face, nous faisions face. On ne pouvait pas rester inactifs.
Donc, sachez qu’il n’y a aucun acharnement contre qui que ce soit. Ce sont ces faits évoqués qui nous ont conduits à une situation de blocage d’un État qui est déjà dans une situation assez difficile.
Et dans laquelle situation on ne pouvait pas les laisser.
Donc ces personnes, après la démission du président de la transition et du Premier ministre, ces personnes détenues vont recouvrer leur liberté. Mais, cela se fera de façon graduelle pour des raisons évidentes de sécurité.
Source : INFO-MATIN