D’une superficie de 355 hectares, le périmètre irrigué de Farabana, situé à seulement 25 kms de Bamako, doit soulager les besoins nutritionnels et économiques des bénéficiaires et approvisionner les marchés de Bamako en produits agricoles de qualité.
Le lancement des travaux de réhabilitation des 355 hectares du périmètre irrigué de Farabana fut procédé par le ministre Kassoum Denon à environ 25 kilomètres de Bamako, sur la route de Kangaba.
La cérémonie s’est déroulée en présence du directeur général de l’OHVN, Dr Mamadou Kané, du coordinateur du PRESA-DCI, Seydou Bassié Touré et des populations des villages environnants.
Ces travaux qui interviennent dans le cadre du Projet de renforcement de la sécurité alimentaire par le développement des cultures irriguées (PRESA-DCI), sont financés par le Fonds africain de développement (FAD) de la Banque africaine de développement (BAD) pour un coût de 1,8 milliard FCFA.
Un délai contractuel de 6 mois doit valoir la livraison de l’œuvre fini.
En tout cas, c’est l’exhortation que le ministre Denon a faite à l’entreprise OTER-SA, chargée de l’exécution des travaux. Aussi, a-t-il donné l’instruction à l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN), le bureau de contrôle et de surveillance des travaux, la coordination du PRESA-DCI, à tout mettre en œuvre pour que le délai imparti soit respecté.
Le ministre ne veut plus que se reproduisent les regrettables et fâcheuses défaillances techniques survenues dans les précédents travaux d’aménagement et de réhabilitation ayant rendu inexploitable le périmètre sur une longue durée. D’où son insistance et la perspicacité de son avertissement.
Pour un total de 29 milliards FCFA, le Représentant de la BAD, Alain Pierre Mbonampeka, précisera que le PRESA-DCI est financé à hauteur de 92% par son institution et à 8% par le gouvernement du Mali et les bénéficiaires.
Le projet couvre les zones d’intervention de l’OHVN, de l’Office de développement rural de Sélingué (ODRS) et de l’Office du Niger (ON). Il assurera également une intensification et une diversification des productions agricoles, créera des emplois notamment pour les jeunes des localités concernées et développera l’ensemble des chaînes de valeur des filières porteuses.
Le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, tout comme le chef du village de demander aux bénéficiaires de s’investir afin que ce périmètre puisse les nourrir et dégager des surplus de production.
En effet, le représentant du chef de village a dénoncé le laxisme de certains bénéficiaires qui préfèrent deviser tranquillement sous les arbres ou vaquer à d’autres occupations plutôt que d’exploiter les parcelles qui leur sont attribuées.
Bakary Togola a appelé à la cohésion, à l’entente et à l’ardeur au travail afin que ce périmètre, qui sera opérationnel pour la prochaine campagne, puisse véritablement produire du riz et des légumes de qualité pour les bénéficiaires et les marchés de la capitale.
« C’est pour cela que le ministre Kassoum Denon est venu pour donner le premier coup de pelle sur le grader de l’entreprise OTER-SA », a expliqué M. Togola
Farabana disposait déjà de ce périmètre qui a été aménagé, pour la première fois, dans le cadre de la coopération bilatérale de la République populaire de Corée, dans les années 1980.
Le périmètre, qui a été exploité jusqu’en 1986, servait à la double culture du riz avec une intensification des cultures maraîchères. Les parcelles étaient attribuées aux paysans de Farabana mais aussi à leurs collègues des villages de Samalé, Balandougou, Digato, Katibougou et à quelques producteurs de Bamako.
Mais ces paysans n’ont pas pu exploiter durablement le périmètre qui est tombé en désuétude. Une dizaine d’années plus tard, le gouvernement avait initié et sollicité le concours financier du Japon pour réhabiliter le périmètre. Cette réhabilitation, qui a permis d’aménager 350 hectares, avait pour objectif de favoriser l’autosuffisance alimentaire et lutter contre la pauvreté.
Malheureusement, le périmètre n’a pu répondre aux attentes de l’exploitation en maîtrise totale de l’eau par pompage, avec un réseau d’irrigation et de drainage à ciel ouvert et des voies d’accès à la plaine.
S.M. DAOU
Source: L’Observatoire