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COUP DE GUEULE : Des lâches plumés par les «cols blancs» de la démocratie

On raconte que lors d’une de ses réunions, Adolf Hitler (le 3e Reich) a demandé qu’on lui apporte une poule qu’il a attrapé fort d’une main pendant qu’il la déplumait de l’autre. Se débattant de douleur, la poule a voulu fuir, mais elle n’a pas pu car l’étreinte était au-dessus de ses forces…

 

 Après avoir complètement déplumé l’infortunée poule, Hitler a ramassé toutes les plumes en disant à ses collaborateurs :

Maintenant, regardez ce qui va se passer !

Hitler lâcha alors la poule sur le sol et s’éloigna d’elle. Il prit ensuite une poignée de grains de blé et commença à marcher dans la pièce en jetant les grains de blé sur le parquet derrière lui. Ses collaborateurs, interloqués, constatèrent que la poule, bien qu’effrayée et saignant, suivait avec douleur, mais docilement son bourreau pour ramasser quelques miettes qu’Hitler laissait tomber derrière lui en tournant dans la pièce.

S’adressant alors à ses acolytes surpris, Hitler leur dit : «Ainsi, vous venez de voir de quelle manière on gouverne facilement les peureux, les lâches ou les faibles. Vous avez vu comment la poule m’a suivi, malgré la douleur que je lui ai causée ? Je lui ai tout pris…, les plumes et la dignité. Mais, elle me suit quand même en quête de remoulage».

Ne plus accepter se faire piétiner par les «cols blancs» de la démocratie

Ainsi, la plupart des gens, en quête de quelques miettes (nourriture pour un ou deux jours, … un habit, une bière,…) suivent leurs gouvernants et politiciens, malgré les mensonges, les promesses non tenues et la peine que ceux-ci leur infligent en leur ôtant la santé, l’éducation, l’espoir, les illusions, l’honneur et la dignité. Comme si les peuples étaient condamnés à cette malédiction les poussant à toujours suivre «celui qui leur donne les miettes du jour ou du moment».

C’est en tout cas le sort que la classe politique malienne nous fait subir depuis l’avènement de la démocratie. Nous ne sommes utiles que pour conquérir le pouvoir et partager les places à la mangeoire. Et une fois cet objectif atteint, nos hommes politiques n’ont que mépris et dédain pour nous. Cela n’empêche pas que nous soyons toujours là à les aider à se servir chaque fois qu’ils en ont envie et qu’ils nous tendent des miettes pour nous appâter.

«Naan lara an sara» (si nous nous couchons, nous sommes morts), rappelait le regretté Joseph Ki-Zerbo (l’intellectuel africain et opposant burkinabé au cours des meetings de protestation dans l’affaire Norbert Zongo). Malheureusement, nous nous sommes couchés à plat ventre devant ses pseudo-démocrates qui piétinent notre honneur et notre dignité pour dévaliser le trésor public avec leurs clans.

Le salut de cette nation, donc le nôtre, est dans l’éveil des consciences des citoyens, le refus de se faire mener par le bout du nez par les «cols blancs» de la démocratie.

Les leviers du développement confisqués par une élite incapable et gloutonne

En réalité, l’échec du développement africain est en grande partie la manifestation de la défaite de ses élites plutôt préoccupées par le confort personnel que par l’essor économique profitable à tous. Dans un continent où moins de 10 % de la population est scolarisée, on comprend aisément que «cette élite incapable, accapare tous les leviers de commande de leurs pays respectifs pour brimer et escroquer la population». Ces pseudo-intellectuels africains, au lieu d’amorcer de vrais changements dans la société et jeter les bases d’un développement vrai, ont préféré se contenter de distraire leurs peuples en montrant continuellement « l’homme blanc » comme la cause de tous leurs malheurs.

Les pères de l’indépendance se sont battus et ils ont accepté tous les sacrifices pour nous libérer du joug colonial. Les Martyrs de la démocratie ont payé de leur sang, de leur vie leur volonté de nous affranchir de l’étau de la dictature. Il nous revient aujourd’hui de prouver que leurs luttes n’ont pas été vaines en se dressant pour barrer la route à ceux qui ont pris la démocratie en otage et dont la mégalomanie et la cupidité ont conduit ce pays au bord du chaos aujourd’hui.

«Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage», disait Jean-Jacques Rousseau. Dans un pays constitué en majorité d’analphabètes, ce n’est pas une évidence. C’est pourquoi ce dont le Mali a réellement besoin dans sa situation actuelle, ce sont de vrais leaders, de courageux et dévoués éveilleurs de consciences prêts à le porter à bout de bras en affrontant la pègre qui s’est approprié le pays et ses richesses.

Ce n’est plus le moment pour nous de croiser les bras dans l’indifférence et ou la résignation. Nous avons aussi dépassé le stade des condamnations stériles, des indignations ou des dénonciations… Il faut agir ! Agir pas pour se faire une place confortable dans ce système politique de prédation, d’enrichissement illicite, de corruption… qui a fait et continue à faire trop de mal à  la nation et au peuple.

Mais, agir pour le briser et bâtir un nouveau Mali, une nouvelle République. Se battre en se rappelant cette citation d’Amor Abassi selon laquelle «celui qui se bat parce qu’il a faim, se taira une fois rassasié. Mais, celui qui se révolte pour sa dignité, ne se taira jamais» !

Peut-être que nous n’avons pas la force de changer les choses ; certes que nous ne sommes pas nombreux à vouloir ce changement indispensable pour impulser au pays la vraie cadence de son émergence sociopolitique et économique… Mais, nous ne baisserons jamais les bras parce que ce qu’on peut nous offrir contre notre silence est insignifiant comparé à l’honneur et à la dignité de ce pays !

Dan Fodio

Source : Le Matin

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