Le député de l’UM-RDA aura surpris par sa sortie pourtant légitime sur les réseaux sociaux. Il marque en même temps la déchirure au sein de la majorité et prouve du même coup que les antagonismes communautaires peuvent avoir raison du fait partisan.
Durant toute la semaine écoulée, le 2ème questeur de l’Assemblée nationale faisait les choux gras de la presse par une sortie médiatique sur fond de révélations fracassantes. Il soutient, par exemple, que la milice DAN NAN ANBASAGOU est une fabrication de l’Etat et que les annonces sur son désarmement ne sont que poudre aux yeux. Une sortie au cours de laquelle le député donne l’air pour le moins de parler en connaissance de cause en tant que membre de la commission Défense, qui en en sait beaucoup à ce titre. Ce qui peut bien justifier ce coup de gueule chez le parlementaire membre de la majorité, lequel dénonce vigoureusement la protection d’une seule communauté dans une zone où vivent plusieurs groupes ethniques. Belko Bah met ainsi un coup de pied dans la fourmilière, surtout que les propos ne viennent pas d’un opposant mais bel et bien d’une figure de la majorité. Doit-on en déduire un péril en la demeure, après que le même parlementaire de l’UM-RDA a été au coeur de l’interpellation sur la même question lors d’un drame similaire en janvier. En son temps, l’honorable Bah n’avait pas manqué de fustiger la passivité du gouvernement en ces termes : «certains disent que ce sont des chasseurs dogons. Je ne suis pas d’accord. Les dozos ne représentent pas la communauté dogon, mais ceux qui ont tué ne sont qu’une bande de criminels sans foi ni loi. Pourquoi l’Etat a si peur de cette milice ? Lorsque j’ai demandé à ce même pupitre de retirer le récépissé à cette milice, un ministre m’a dit que seul un Conseil des ministres extraordinaire est compétent pour le faire. Le retrait d’un simple récépissé délivré par un Préfet vaut-il le coût de convoquer un Conseil des ministres extraordinaire ? L’état s’est montré laxiste».
L’histoire aura finalement donné raison à l’élu élu à Nioro, qui dénonce la lenteur des forces armées pourtant présentes non loin de l’endroit où s’était déroulé le massacre de communauté à laquelle il appartient. Il avait même dit à l’époque, en prévenant par la même occasion que la crise risque de dépasser tout ce que nous pouvons imaginer. Car personne n’est à l’abri… ». Il est donc évident qu’il ne laissera pas passer l’occasion de donner de la voix à la prochaine interpolation prévue le jeudi 4 Avril prochain et que son appartenance à la majorité n’aura pas raison de sa détermination à tirer au clair l’écheveau des complicités dans le puzzle du Centre-Mali.
Idrissa KEÏTA
Source: Le Témoin