Non content d’une de mes analyses dans cette rubrique, un lecteur (en est-il d’ailleurs un ?) m’a fait parvenir un message anonyme dans lequel il me promet de me ” botter le train “. Il fait comme ces nombreux internautes qui se cachent derrière le clavier de leur ordinateur pour nous insulter à longueur de journées. Il paraît même que c’est devenu un business juteux dans lequel des âmes mal nées sont rémunérées pour nous couvrir de pou et de boue à chaque fois que nos articles déplaisent.
Ils oublient seulement de se faire identifier, se cachant derrière l’anonymat, encouragés par les pseudonymes fantaisistes utilisés sur les réseaux sociaux. Je n’en suis pas surpris car l’anonymat est une arme redoutable, mais son maniement exige un type de courage bien spécial, le même qu’il faut pour employer la grenade en valise, le pistolet dans la nuque, la mitraillette à trente pas, le couteau à cinq contre un, les mines antichar et antipersonnel sur des routes où passent à la fois des combattants ennemis et de paisibles populations civiles ou même, précisément, ce coup de pied qui m’est promis, et qui se donne, on le remarquera, toujours par derrière.
A ceux qui me défient de cette manière, et à travers ma modeste personne tous mes confrères traités de la même manière, nous acceptons donc et le combat et l’arme, étant conscients, selon les meilleures traditions du genre, que nous sommes les plus forts à ce jeu en disposant d’un avantage à jamais inaccessible à tous nos fiers-à-bras : le très modeste courage d’apposer notre nom, à découvert, en bas d’un morceau de papier, fût-il dérangeant ! A.B.N.
Source: Aujourd’hui-Mali