Un avis d’appel à la concurrence est publié depuis quelques jours par le ministère de l’Economie numérique et de la Communication pour le choix du futur directeur général de La Poste, fauteuil resté vacant après le départ à la retraite de celui qui l’occupait.
Cette annonce passe comme une lettre à La Poste à cause du peu d’intérêt que les gens accordent à cette structure devenue tout simplement l’ombre d’elle-même. En un mot, La Poste n’est qu’un vaste champ de ruines sur lequel il faut démarrer un chantier de reconstruction-modernisation.
Il faut reconnaître que le temps n’est pas du tout rose pour les services postaux dans le monde, concurrencés par les TICs au point de faire disparaître le mythique facteur dont la présence dans les rues faisait partie du décor quotidien des populations. Mais La Poste malienne, qui a quasiment servi de laboratoire d’essai de la restructuration des services postaux d’Afrique sous l’initiative des institutions de Bretton Wood, a tout simplement été amputée de ses capacités de diversification. Ce qui l’a empêchée d’être dans l’air du temps. C’est d’ailleurs à partir des échecs constatés au niveau du Mali que les postiers de pays voisins se sont opposés à ce schéma inefficace de restructuration et ont pu ainsi sauver une bonne partie de leurs meubles.
Il faut reconnaître que les postiers n’ont pas su, à temps, effectuer la mutation nécessaire pour sortir de la logique de service public en dormant sur un matelas confortable de monopole, au lieu d’adopter une logique commerciale fondée sur l’innovation et la créativité.
Espérons que sous la coupe du jeune ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, pétillant d’idées novatrices, La Poste saura vite se reconstruire pour retrouver la fierté d’antan qui caractérisait ce noble métier.
Amadou Bamba NIANG
Source: Aujourd’hui-Mali