La police du 2è Arrondissement de Bamako vient de réaliser un coup de filet magistral par le démantèlement d’un réseau international de braqueurs, impliqués dans le braquage perpétré, dans la nuit du lundi 16 décembre 2019, dans la région de Bougouni, sur la route de Yanfolila, ayant coûté la vie à l’Adjudant-chef de Police (élevé à ce grade à titre posthume) Maciré Diakité. Ces braqueurs, constituant une menace certaine pour la quiétude des paisibles citoyens, ont été déférés devant le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, le mardi 4 février dernier.
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Interrogé sommairement, le nommé Amadou Bah déclara qu’ils étaient au nombre de quatre à bord d’un véhicule, en provenance du Quartier Sans Fil, pour se rendre dans une boite de nuit, à I’ACI 2000. Chemin faisant, au niveau de Sébénikoro, le conducteur a engagé une course poursuite avec celui d’une Mercedes, au cours de laquelle le leur a perdu le contrôle du volant et percuté une grue stationnée au bord de la chaussée. Il ajouta que deux de ses acolytes les nommés Amadou Barry et Amadou Diallo, ont été mortellement blessés.
S’agissant de son implication dans une série de braquages à mains armées, notamment à Kolokani, Nara et Bougouni, il répliqua que, pour sa part, il a certes pris part à des braquages à mains armées, mais plutôt en République de Guinée, au Sénégal et en Mauritanie, mais ce sont les nommés Amadou Diallo, Amadou Barry et Modibo Sow qui sont les auteurs de ces différents braquages, où un policier avait même été tué, notamment à Bougouni.
Dans la foulée, le nommé Modibo Sow a été vite localisé et interpellé à Djalakorodji par une « Opération Epervier » de la Brigade des Recherches, sous la conduite du Sergent-Chef Ramatoulaye N’Doye, surnommée l’Amazone.
De retour de Djalakorodji, une perquisition effectuée au domicile du nommé Amadou Bah a permis de retrouver un Pistolet Mitrailleur (PM) avec un chargeur garni et trois ordinateurs portables. Interrogé sur la provenance de cette arme de guerre, il insinua qu’elle appartient plutôt aux nommés Dadi Diallo et Samba Bocoum (activement recherchés).
Quant au nommé Modibo Sow, interrogé à son tour sur son implication dans le braquage commis sur la route de Yanfolila, il fit cette révélation accablante: « Je suis effectivement l’un des participants au braquage qui a eu lieu sur la route de Bougouni. Ce jour-là, j’ai été contacté par le nommé Oumar Sidibé, pour me demander de les rejoindre, afin qu’on aille ensemble exécuter cette opération. C’est ainsi que nous nous sommes rendus à Bougouni, aux environs de 15 heures. Au total, nous étions au nombre de huit personnes, mais cinq ont quitté Bamako, à savoir Oumar Sidibé, les deux Bara, Allaye Bocoum et moi-même, pour rejoindre les trois autres, les nommés Amadi Boubou, Ousmane Barry et Allaye, qui étaient déjà sur place. Aux environs de minuit, nous nous sommes servis d’un tronc d’arbre pour barricader la route et le premier véhicule braqué était une camionnette et après, un bus. Alors qu’on faisait la fouille des passagers de ce bus, deux autres bus sont arrivés. Un instant après, les policiers ont surgi et nous avons commencé à échanger les tirs, avant de prendre la fuite. Suite aux déluges de balles des policiers, notre camarade Abdoulaye Bah a été mortellement atteint.
Parlant de la formation de leur « association de malfaiteurs », il expliqua que c’est par téléphone qu’ils se fixent des rendez-vous d’attaques et qu’il n’est pas en mesure d’identifier le domicile de chacun. Et d’ajouter que c’est Ie nommé Oumar Sidibé qui est le chef et le planificateur de la bande.
Questionné sur leur armement, le nommé Modibo Sow avoua qu’ils évoluent avec quatre Pistolets Mitrailleurs (PM). Suite à cette déclaration, une perquisition a permis de découvrir un second Pistolet Mitrailleur (PM) jusqu’à Kangaba, dans le Mandé, avec un chargeur et neuf téléphones portables. S’agissant de la position des deux armes restantes, il déclara qu’elles sont avec les défunts de l’accident de la circulation routière.
Au chapitre de la somme collectée suite à leur braquage sur la route de Yanfolila, le nommé Modibo Sow précisera que leur moisson s’élève à 2.560.0000 F CFA qui, partagée, rapporta 320.000 F CFA à chacun. Il a aussi laissé entendre qu’avant Bougouni, il avait déjà pris part aux braquages entre Kroukétou et Diabougou, dans la région de Kayes, à Nioro du Sahel et sur la route de Didiéni.
Les braqueurs, qui constituaient une menace sérieuse pour les paisibles citoyens, ont été déférés devant le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, le mardi 4 février 2020, aux fins de droit.
En ces temps de grande insécurité mais aussi d’impunité, la justice jouera-t-elle pleinement son rôle en infligeant à de tels individus la sanction qu’ils méritent pour permettre aux populations de retrouver une certaine quiétude ?
B D
Source : l’Indépendant