En effet, c’est vers 3 heures du matin que le poste mixte de Kafolo, sis à la frontière avec le Burkina Faso, a été pris d’assaut par des « hommes armés non identifiés», précise le communiqué du ministère ivoirien de la Défense, évoquant un bilan provisoire d’une «dizaine de morts», «6 blessés» et un assaillant «neutralisé».
« Les enquêtes sont en cours pour déterminer la nature, les circonstances et le bilan définitif de cette attaque », précise le ministère, qui assure que « des mesures urgentes ont été prises dans la zone notamment la mise en alerte de toutes les troupes ainsi que le ratissage, en vue de retrouver les assaillants », rassure le même communiqué.
Depuis l’attaque qui avait touché Grand Bassam en mai 2016, le pays n’avait pas connu une attaque d’une telle ampleur. C’est probablement en représailles contre les récentes opérations militaires conjointement menées par les forces armées burkinabé et ivoiriennes, le long du fleuve «Comoé», dont l’opération est baptisée, murmurent certains observateurs ivoiriens.
Les deux pays (le Burkina et la Côte d’Ivoire) ont engagé, il y a plusieurs semaines des vastes opérations de démantèlement de réseaux terroristes dans cette zone frontalière.
Cette énième tragédie rappelle l’impérieuse nécessité d’élargir le G5 Sahel aux pays qui font frontière avec les pays de champ dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, en vue d’une meilleure coordination et plus d’efficacité.
En tout cas, cette attaque du poste mixte de Kafolo, vient de prouver qu’aucun pays n’est à l’abri de la menace terroriste qui plane dans la région. Une synergie d’actions des Etats sahéliens est plus que nécessaire pour faire face à l’avancée territoriale du terrorisme. C’est un défi supplémentaire auquel les pays touchés doivent urgemment trouver des solutions.
Pour la Côte d’Ivoire, l’implantation d’une base terroriste sur son territoire risque d’anéantir ses efforts en matière de stabilité et de développement dans un contexte d’incertitude politique sur la fin du mandat de l’actuel président, et conjoncturellement de la pandémie de Coronavirus qui maintient une chape sur la croissance envieuse du pays.
Aly Bocoum
Source: Bamakonews