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Côte d’Ivoire : Les Maliens brimés à cause de la carte d’identité nationale

Les APM aux côtés de la communauté malienne en Côte d’Ivoire

Dans la mouvance de son implantation à l’intérieur et à l’extérieur du pays, une importante délégation des Associations pour le Mali (APM) était à Abidjan, du 21 au 25 décembre dernier, pour rencontrer la communauté malienne installée en Côte d’Ivoire. Après avoir rendu une visite de courtoisie au Consul honoraire du Mali à Abidjan, la délégation a rencontré les Maliens sur place.

Les échanges avec la communauté ont entre autres porté sur les objectifs des APM, la question foncière au Mali et les difficultés vécues par nos compatriotes dans ce pays voisin, notamment le problème de carte d’identité nationale biométrique.

 

Cette démarche des APM a été très salutaire par le Consul et ses collaborateurs qui ont exprimé le besoin de soutien politique très souvent absent pour faire avancer certains dossiers concernant les Maliens, dont celui qui domine ces derniers temps l’actualité, à savoir le problème de carte biométrique soulevé par les autorités maliennes.

Selon le Consul, les Maliens souffrent énormément de cette question ces temps-ci. Il dit apprécier les problèmes soulevés par le ministre président des APM qu’il suit à travers la télévision nationale.

Les autorités ivoiriennes, a expliqué le Consul, depuis quelques temps, ont décidé de ne plus considérer les Cartes d’identité nationales des pays soient-il de la CEDEAO dans leur documentation officielle. Elles exigent soit le Passeport biométrique ou la Carte d’identité nationale biométrique, mais pas la Carte NINA bien que cette dernière soit également biométrique. En conséquence, a-t-il avoué, les Maliens ne peuvent plus mener même une simple opération Orange-Money (retrait ou dépôt d’argent) pour la simple raison qu’ils ne disposent pas de Carte biométrique, a-t-il déploré.

«Les cartes NINA ne sont pas acceptées ici. Malgré toutes les explications fournies par nous-mêmes, rien n’a changé à la volonté des autorités de ne plus considérer les pièces maliennes (Carte d’identité nationale, Carte consulaire, NINA). Pourtant, nous leur avons expliqué que le Mali a commencé la biométrie avant la Côte d’Ivoire et les pays voisins du Mali. Je pense que si le ministre des Affaires étrangères du Mali venait échanger avec son homologue ivoirien, la situation peut rapidement évoluer. Sinon, nous avons tout fait ici et rien ne bouge. Épaulez-nous dans notre mission ! Sur un tout autre plan, je pense que nous avons besoin de la présence de nos ministres pour faire face à certaines préoccupations des Maliens plus rapidement », a souligné le Consul à la délégation des APM.

« Je suis allé défendre NINA partout, mais rien à faire, les autorités ivoiriennes ne veulent rien entendre. Les autres pays voisins sont déjà en règle: la Guinée, le Burkina et on dit à nos ressortissants de se conformer », a-t-il ajouté.

Sur les autres sujets de préoccupation des Maliens, le Consul a indiqué qu’il fait son mieux.

« Je suis avec tout le monde, nos objectifs sont communs: c’est le bonheur des Maliens. À chaque fois que je peux, j’apporte mon soutien à tous les Maliens qui ont des difficultés », a-t-il souligné.

La question de la sécurité foncière a été également au cœur des échanges. Le Consul  a exprimé son intérêt pour le combat que le ministre président des APM, Mohamed Ali Bathily, mène tous les jours.

A son avis, comme les Maliens au pays, ceux de Côte d’Ivoire rencontrent eux aussi des problèmes de sécurité foncière au pays. La volonté politique affichée par les autorités d’assainir le secteur est plus que salutaire.

«Ce que nos compatriotes endurent tous jours en la matière ne fait honneur à personne», a-t-il indiqué.

À la suite de cette visite, la délégation des APM a également rencontré la colonie malienne en Côte d’Ivoire qui a répondu massivement à son appel.

« Nous sommes venus vous voir, vous écouter sur vos préoccupations qui sont également les nôtres en vue de vous aider à prétendre à un lendemain meilleur. Nous n’avons pas d’argent à vous offrir, mais nous avons nos idées à échanger avec vous, nos conseils et notre bonne foi », s’est adressé le chef de la délégation des APM aux invités.

Lui et ses autres compagnons, dont M. Aboubacar Berthé, ont longuement entretenu les invités sur les raisons qui ont surtout conduit à la création des APM avant de leur expliquer les multiples actions salutaires entreprises par l’Association politique qui se veut différente des partis politiques.

Selon Sylvestre Kamissoko, les APM ont été créées pour soutenir le Président IBK à conquérir la magistrature suprême en 2012. Depuis, elle poursuit ses actions dans cette même dynamique de soutien à un homme capable de redresser le Mali.

Dans les échanges, la question de carte d’identité biométrique est plusieurs fois revenue.

«Les Maliens de Côte D’Ivoire ont besoin de Carte d’identité biométrique. Les cartes NINA ne sont pas acceptées ici. Les ressortissants guinéens et burkinabè en ont déjà. Si tu n’as pas cette pièce, il te faut débourser 35 000 francs CFA au niveau de l’ONUCI pour un document valable. Sans Carte d’identité biométrique, rien n’est possible ici aujourd’hui en RCI. Même pour une opération Orange-Money, il faut nécessairement présenter ce document. Donc, c’est une réelle préoccupation pour les Maliens de Côte d’Ivoire », a expliqué un intervenant.

Quant à Aboubacar Berthé, il a surtout dénoncé la confusion qui prévaut autour de la décision unilatérale des autorités ivoiriennes à ne pas admettre la Carte d’identité biométrique alors que le pays évolue au sein d’une entité qu’est la CEDEAO.

Pour lui, cela ne devrait pas se passer de cette manière. Qu’à cela ne tienne, M Berthé estime que les Maliens doivent se donner la main pour se faire entendre, à travers les voies légales. Car ce qui se passe ici concernant les Maliens est loin d’être normal.

«Si la RCI dit qu’elle ne veut plus de la Carte d’identité nationale et de la Carte NINA du Mali, les autorités maliennes doivent être informées de cela par les voies légales. Aussi, la diaspora dispose-t-elle également de moyens légaux pour se faire entendre. Il faut les exploiter pour arrêter la souffrance de nos compatriotes. Nous, nous soutenons le Président IBK, parce que nous sommes convaincus qu’il peut faire quelque chose pour les Maliens. Nous pouvons vous aider à vous organiser, vous sensibiliser et à vous mobiliser pour faire face à vos difficultés. La solution à vos problèmes passe par votre propre mobilisation », a conseillé M. Berthé.

Les participants disent apprécier les efforts des APM, pour un Mali juste et prospère pour la majorité de ses fils.

«Nous avons la preuve que ce que vous faites, c’est du bon boulot. Nous vous ferons appel dès que nous aurons mis en place notre bureau », a ajouté de son côté un autre intervenant.

Les principales préoccupations soulevées par les femmes ont porté sur les problèmes d’empois de leurs enfants.

Par Sidi Dao

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