Charles Blé Goudé est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, mais la CPI n’a pas encore demandé son transfèrement à La Haye. C’est ce qu’on semblé dire les autorités ivoiriennes cette fin de semaine. L’ancien leader des Jeunes Patriotes a été arrêté en janvier dernier au Ghana et il est depuis tenu au secret. Cette nouvelle a été annoncée au moment où Abidjan signifiait son refus de transférer Simone Gbagbo à La Haye.
C’est au journal de 20 heures de la télévision nationale que la nouvelle est tombée vendredi 20 septembre. Le ministre ivoirien de la justice, Gnénéma Mamadou Coulibaly, était l’invité de la télévision nationale. Interrogé sur un éventuel transfèrement de l’ancien leader des Jeunes Patriotes à la CPI, le ministre de la justice répond : «Charles Blé Goudé fait effectivement l’objet d’un mandat d’arrêt mais à ce stade nous n’avons pas été sollicités par la Cour pénale internationale pour assurer son transfèrement à La Haye». Il a donné des nouvelles de la santé de l’ancien leader des jeunes patriotes, «Charles Blé Goudé se porte très bien» a assuré le Garde des Sceaux.
Un lapsus du Garde des Sceaux ?
L’existence de ce mandat n’était jusqu’alors qu’une rumeur et cette déclaration de Gnénéma Coulibaly en a surpris plus d’un. Il relève en effet habituellement de la compétence des juges de la CPI de lever les scellés afin de rendre un mandat public. Le porte-parole du gouvernement parle d’un lapsus du Garde des Sceaux, sans pour autant démentir. Bruno Kone préfère utiliser le conditionnel, expliquant que ce mandat d’arrêt «pourrait» exister.
L’avocat international de Charles Blé Goudé lui tombe des nues – Nick Kaufman raconte que son client a plusieurs fois proposé à l’ancien procureur de la CPI de venir s’expliquer devant les juges, ce qui n’a jamais été accepté.
Trois jours après le refus des autorités ivoiriennes de transférer Simone Gbagbo à La Haye, tout porte à croire en tout cas que Charles Blé Goudé sera jugé en Côte d’Ivoire
RFI