Avec une moyenne de 32 / 100 et très peu d’amélioration par rapport aux années précédentes, l’Afrique subsaharienne est la région la moins bien classée sur l’Indice de perception de la Corruption (IPC). C’est l’une des conclusions de l’ONG Transparency International dans son dernier rapport, où elle souligne « l’urgence de l’action » pour endiguer le phénomène.
Le document annuel classe 180 pays et territoires à travers le monde selon le niveau de corruption dans le secteur public, tel que perçu par les experts et les hommes d’affaires, sur une échelle de 0 à 100, où 0 représente un système très corrompu et 100 un pays très faiblement corrompu.
L’analyse régionale fait ressortir le peu de changements dans la situation de la plupart des pays du continent. Ainsi, en haut de l’échelle, on retrouve les Seychelles, le Bostwana et le Cap – Vert, avec respectivement des scores de 66, 60 et 58 / 100, alors que le Soudan, le Soudan du Sud et la Somalie obtiennent les scores les plus faibles, avec respectivement 16, 12 et 12 / 100.
La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a aggravé la situation et « mis en évidence les lacunes structurelles des systèmes nationaux de soins de santé, les risques de corruption liés aux marchés publics et les détournements des fonds d’urgence », note le rapport.
Avec un score de 30 / 100, le Mali occupe la 129ème place sur 180 dans ce classement 2020. Soit une régression de 4 points par rapport à 2012. Le pays devrait donc comme la plupart de ceux de la sous-région, déjà « affaiblis par la pandémie de Covid-19, prendre des mesures décisives », selon le rapport.
Gages indispensables
Si un grand nombre de pays ont adopté des principes démocratiques de gouvernance, plusieurs sont toujours gouvernés par des dirigeants autoritaires ou semi autoritaires. « Les régimes autocratiques, les troubles civils, la faiblesse des institutions et les systèmes politiques peu réactifs continuent de saper les efforts de lutte contre la corruption », ajoute le rapport.
Pour inverser cette tendance continentale de région la moins performante en matière d’IPC, « les institutions chargées des services publics de base devraient être plus transparentes et responsables dans leur fonctionnement. Des politiques et des mécanismes améliorés sont nécessaires pour permettre aux citoyens d’accéder à l’information publique, de demander des comptes et de dénoncer la corruption en toute sécurité ».
Fatoumata Maguiraga
Chiffres
Mali : 30 points sur 100
Rang : 129ème sur 180