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Corruption au Mali: une forte augmentation en 2019

Le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) a présenté, hier mardi 20 octobre, les résultats du 8ème Round de son enquête Afrobaromètre au Mali sur la Corruption, les inégalités, les Violences basées sur le genre et le chômage. C’était à son siège à Kalaban Coura ACI, sous l’égide du Directeur Exécutif de GREAT, le Pr Massa Coulibaly. Les résultats de l’enquête ont été présentés par Boubacar Bougoudogo.

 

Cette enquête sur le terrain s’est déroulée entre le 16 mars et le 03 avril 2020. Les résultats de ce Round précisent que la majorité des Maliens pensent que la plupart ou tous les membres de certaines catégories de personnes sont impliqués dans des affaires de corruption, surtout les juges/magistrats. Aussi, les Maliens, dans leur grande majorité, sont favorables à l’égalité de chance pour tous quelle que soit la région.
Des cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés au Mali. Selon les résultats, environ 4% des Maliens seraient en chômage, taux atteignant 12,8% à Bamako. Il ressort de ces enquêtes que près de 3 Maliens sur 4 (74%) pensent que le niveau de corruption a augmenté pendant l’année écoulée ; 7 Maliens sur 10 (71%) pensent que les citoyens ordinaires risquent des représailles ou d’autres conséquences négatives en dénonçant des actes de corruption ; des proportions non négligeables de Maliens ont expérimenté la corruption en versant des pots-de-vin pour obtenir un service à la Police (41%), à un service d’état civil (27%), dans un centre de santé (15%), ou dans une école (8%) ; dans le cas spécifique des rencontres avec la Police aux postes de contrôle, au cours des arrêts de contrôle d’identité, ou lors d’une enquête, 60% de ceux ayant vécu de telles rencontres affirment avoir versé des pots-de-vin.
L’enquête révèle également que 9 Maliens sur 10 (88%) affirment qu’il est mieux que la société permette à chacun, quels que soient ses moyens ou ses origines, d’avoir les mêmes chances de réussir que de laisser seulement une minorité de gens réussir pour ensuite assurer une redistribution des revenus par la fiscalité et les prestations sociales. La violence psychologique est la forme de violence la plus répandue au Mali, avec 21% qui l’ont subi au moins une fois au cours des derniers 12 mois, suivie par le harcèlement sur le lieu de travail (12%), la violence physique (7%), le viol (3%), et d’autres violences sexuelles (3%). Selon les sondés, la pauvreté est la première cause de violence basée sur le genre (59%), suivi par la jalousie (32%) et le refus d’écouter l’autre (28%). Les cicatrices (24%), la perte de confiance en soi (14%), et le handicap (13%) sont les principales séquelles que laissent les violences basées sur le genre. Les Maliens estiment que la sensibilisation (68%) est la principale stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre.
Selon ce rapport de l’enquête, avec un peu moins du tiers de sa population, Bamako est la région qui souffre le plus du chômage combiné au sous-emploi. Le taux de chômage et de sous-emploi a chuté de 17% en 2014, à 13% en 2017 puis a connu une légère hausse soit 14% en 2020. 34,2% des Maliens sont en situation de sous-utilisation de la main-d’œuvre. Ce taux atteint le plus haut score à Ségou soit 45% suivi de Bamako puis Gao et Kidal avec respectivement 44% et 44%. Le plus faible niveau de sous-utilisation de la main-d’œuvre est enregistré à Sikasso avec 19% de score. La situation de sous-utilisation de la main-d’œuvre décroit de 38% à 34% entre 2014 -2020. Les résultats de l’enquête indiquent que la fréquence des cas de corruption est très élevée au sein de l’administration publique, ce qui affecte la fourniture et la qualité des services sociaux de base, surtout en faveur des plus pauvres. Le niveau de perception des VBG est encore faible et semble toléré qu’en cas de conséquences graves.
Le document souligne qu’il serait important d’initier des interventions combines basées sur la sensibilisation, l’information, la prévention ou encore la répression. L’Etat du Mali, propose GREAT, doit initier des programmes forts de lutte contre le chômage surtout dans le district de Bamako et dans la région de Gao-Kidal où le taux de chômage dépasse 12% en moyenne.

PAR MODIBO KONE

Source : INFO-MATIN

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