(Agence Ecofin) – Ces dernières semaines, l’épidémie du coronavirus se propage à une vitesse spectaculaire hors de Chine, foyer principal de la maladie. Alors que le continent africain, longtemps épargné, a commencé à faire état de premiers cas de confirmation du virus, une question se pose parmi les experts : les pays africains sont-ils prêts à faire face à cette épidémie ?
A en croire le Global Health Security (GHS) Index, la réponse à cette question serait non, en tout cas pour une grande majorité des pays du continent. En effet, l’édition 2019 du rapport (qui analyse les capacités des pays à faire face à des menaces sanitaires) nous apprend qu’aucun pays du continent n’a un niveau de préparation élevé en matière de gestion d’une crise sanitaire. Alors que 21 pays africains seulement ont un niveau « moyen » de préparation, plus de 61% des pays du continent (33) ont un niveau de préparation faible.
D’après le rapport, seuls deux pays africains (Afrique du Sud et Kenya) ont un niveau de préparation élevé en matière de « détection et de notification précoces des épidémies susceptibles de susciter des inquiétudes au niveau international », tandis que 24 (dont la Guinée, le Togo, la Côte d’Ivoire ou le Cameroun) ont un niveau de préparation moyen. Aucun pays du continent n’a un niveau de préparation élevé en matière de « réaction rapide et d’atténuation de la propagation d’une épidémie ». 20 pays (le Maroc, le Nigeria, le Sénégal, Maurice notamment) ont un niveau de préparation moyen en la matière.
Autrement dit, 28 pays africains comptent parmi ceux qui ont les plus faibles capacités à détecter et notifier précocement des cas d’une épidémie telle que le coronavirus, tandis que le nombre monte à 34 (62% des pays du continent) pour ce qui est de la capacité à réagir rapidement et à enrayer sa propagation. Une situation particulièrement forte en Afrique subsaharienne où les inquiétudes vont grandissant, surtout avec la confirmation du premier cas de la région au Nigeria, jeudi 27 février.
Cependant, les pays du continent semblent avoir pris la mesure de la menace que représente le coronavirus. En Afrique de l’Ouest, les actions semblent de plus en plus se coordonner entre les pays, pour une réponse commune. D’ailleurs, pour de nombreux experts, les leçons tirées de l’épidémie d’Ebola (qui continue à sévir en RDC) pourraient représenter un avantage pour les pays ouest-africains, et pour la région subsaharienne dans son ensemble, malgré un système sanitaire très en retard par rapport aux normes mondiales.
Moutiou Adjibi Nourou