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Coronavirus: Les travailleuses du sexe réclament un fonds d’urgence

Les associations alertent sur “l’insécurité financière extrême” des travailleuses du sexe à cause du confinement.

La préoccupation augmente à mesure que les journées de confinement passent. Ce lundi 6 avril, la Fédération Parapluie Rouge, qui réunit les associations de santé communautaire des travailleuses du sexe, appelle Emmanuel Macron à débloquer un “fonds d’urgence” pour venir en aide aux prostituées frappées par “une insécurité financière extrême” depuis l’adoption des mesures pour lutter contre le coronavirus.

Dans ce courrier adressé au chef de l’État, l’organisation justifie un tel dispositif dans le but “permettre un revenu de remplacement le temps du confinement, sans condition de régularité de séjour” aux travailleuses du sexe, dont l’activité est à l’arrêt depuis maintenant trois semaines.

″À court terme, certaines travailleuses du sexe parmi les plus démunies se retrouvent contraintes de braver le confinement, non pas de gaieté de cœur, mais faute de moyens de subsistance car il s’agit de survivre”, alertent encore les associations, qui estiment que le fonds d’urgence serait “la seule solution pour empêcher les prises de risques associées à l’exercice du travail du sexe”.

“Très compliqué”

Du côté du secrétariat d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, on ne cache pas que cette demande à peu de chances d’avoir une issue positive. “Par définition, il est très compliqué pour l’Etat d’indemniser une personne qui exerce une activité non déclarée telle que la prostitution”, explique au HuffPost l’entourage de Marlène Schiappa, énumérant les mesures prises à destinations des populations des plus fragiles.

“En ce qui concerne l’hébergement, l’État conduit déjà un effort exceptionnel en dégageant de nouvelles capacités du secteur hôtelier, et par réquisition de places d’hébergements supplémentaires. Les associations qui accompagnent les personnes en situation de prostitution peuvent mobiliser ces solutions d’hébergements pour des mises à l’abri”, souligne-t-on de même source, précisant également que “les aides sont maintenues et la trêve hivernale est repoussée pour éviter les expulsions du domicile”.

Par ailleurs, “nous soutenons par des conventions pluriannuelles les associations nationales qui assistent et accompagnent les personnes en situation de prostitution, ceci pour leur donner les moyens de pérenniser leurs actions telles que les maraudes, les points d’accueils dans certains départements, les permanences téléphoniques et d’hébergement, y compris pendant le confinement”, note encore l’équipe de la ministre, précisant aussi que “les personnes qui exercent un métier sous le statut d’auto-entrepreneur sont indemnisées”.

“C’est comme si je n’existais plus”

Or, une minorité de travailleuses du sexe exerce en réalité sous le statut d’auto-entrepreneur. Par ailleurs, de très nombreuses prostituées, pour beaucoup en situation irrégulière, ne sont pas éligibles aux aides mises en avant par le gouvernement. “Je ne dispose pas du statut légal me permettant de prétendre aux aides proposées par l’État. C’est comme si je n’existais plus”, témoignait dans les colonnes du HuffPost une prostituée le 28 mars, traçant ainsi les limites des dispositifs d’aide prévus par l’État.

Par ailleurs, plusieurs associations alertent sur des cas d’expulsions de travailleuses du sexe dans l’incapacité de régler leur chambre d’hôtel ou leurs loyers, malgré l’allongement de la trêve hivernale décidé par l’exécutif. Pour aider ce public particulièrement fragile, plusieurs cagnottes ont été mises en ligne, en attendant, éventuellement, une aide de l’État.

Une idée qui, bien qu’écartée pour le moment par l’exécutif, fait son chemin chez les élus macronistes, à l’image de la députée Laurence Vanceunebrock. L’élue de l’Allier a récemment écrit à Marlène Schiappa à ce sujet pour lui demander que des “aides financières et matérielles” soient apportées aux travailleuses du sexe. Un courrier signé par plusieurs parlementaires LREM.

Lau VANCEUNEBROCK@LaurenceVanceu

J’ai alerté @MarleneSchiappa sur la situation des travailleurs du sexe et des personnes en situation de prostitution durant la crise du . Des mesures doivent être prises pour les protéger en leur apportant aides financières et matérielles @Egal_FH @HCEfh @ainakuric

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Source: huffingtonpost

 

À voir également sur Le HuffPost: Comment la Croix-Rouge adapte ses maraudes pour SDF face au Covid-19

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