Le Mali va débloquer 500 milliards FCFA pour soutenir l’économie et les populations vulnérables afin d’ atténuer l’impact de la propagation du coronavirus.
Dans son adresse à la nation, le vendredi 10 avril dernier, le président malien Ibrahim Boubacar Kéïta, a annoncé, plusieurs mesures allant du couvre-feu, à la fermeture des marchés, supermarchés avant 17h, en passant par la réduction du temps de travail dans l’administration. Et surtout, des mesures sociales et économiques, « qui coûteront à l’État, près de 500 milliards de nos francs, dans les hypothèses basses », selon le président de la République. Le président malien a indiqué qu’il met dans la cagnotte de la lutte contre le Covid-19 trois mois de son salaire. Son Premier ministre renonce à 2 mois de salaire et les membres du gouvernement à 1 mois de salaire.
Le président a profité de son allocution pour lancer la campagne « Un malien, un masque ». Pour cela, une commande spéciale de 20 millions de masques lavables sera livrée à Bamako dans le courant de la semaine prochaine. « Le masque est une barrière efficace pour tous.» Il a aussi annoncé le maintien de la date du second tour des élections législatives.
Dans l’optique de renforcer la résilience sociale des populations, l’État prendra en charge les dépenses suivantes : un fonds spécial de 100 milliards de nos francs pour les familles les plus vulnérables sera mis en place, à l’échelle des 703 communes du Mali ; diminution pendant 3 mois, de la base taxable au cordon douanier des produits de première nécessité, notamment le riz et le lait ; prise en charge pour les mois d’avril et de mai 2020, des factures d’électricité et d’eau des catégories relevant des tranches dites sociales, c’est-à-dire les plus démunies ; exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée les factures d’électricité et d’eau, de tous les consommateurs, pour les mois d’avril, mai et juin 2020 ; distribution gratuite de cinquante-six mille tonnes de céréales et de seize mille tonnes d’aliments bétail aux populations vulnérables touchées par le COVID 19.
Appuyer les secteurs durement touchés
De même, l’État procèdera aussi au renforcement du contrôle des prix appliqués par les brigades de la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence. Et l’ensemble de la dette intérieure due au 31 décembre 2019 sera apuré, autant que sera diligenté le paiement des mandats au titre de l’exercice 2020 à hauteur de 100 milliards de FCFA. Le président a indiqué que le Fonds de Garantie du Secteur Privé sera doté d’un montant de 20 milliards de FCFA destiné à garantir les besoins de financement des PME/PMI, des Systèmes Financiers Décentralisés, des industries et de certaines grandes entreprises affectées par la pandémie. Il y’ aura aussi, selon le président de la République, des remises d’impôts, au cas par cas et secteur par secteur, aux entreprises privées impactées par les mesures de prévention du COVID 19, en l’occurrence les secteurs les plus sinistrés tels que les industries touristiques (Hôtellerie, Voyages et Restauration), culturels et les Transports, afin de protéger les emplois. Autre mesure phare, IBK a annoncé que les crédits de toutes les entreprises sinistrées suite au COVID 19 seront restructurés et des orientations seront données aux banques, afin que les entreprises maliennes puissent bénéficier des concessions accordées par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Selon le président de la République, une prime spéciale sera payée au personnel de santé mobilisé ainsi qu’aux éléments des forces de sécurité et de défense affectés à la surveillance du couvre-feu et des lieux d’attroupements éventuels.
- K. Diakité
Source: Lerepublicainmali