Il faut concilier les besoins de développement avec la contrainte climatique et accompagner les pays dans leur transition écologique

Paris, la capitale française, accueillera dans moins de trois mois, la 21è conférence des parties à la Convention-cadre des nations sur les changements climatiques (COP 21). Pour assurer un succès total aux négociations sur la situation climatique du monde, la France mobilise toutes ses forces. Au delà de l’offensive médiatique du président François Hollande, les autorités françaises peaufinent en coulisses leur stratégie pour aboutir à tout prix, le 11 décembre prochain, soit à 81 jours du Jour J, à un accord juridiquement contraignant qui oblige les pays du monde entier à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’objectif pratique est de maintenir la hausse de la température globale de notre planète à 2°C d’ici 2030, ou ce sera l’apocalypse, selon les estimations des experts internationaux. Pour informer et sensibiliser les acteurs maliens (Etat, société civile, Ong, secteur privé, etc.) sur les enjeux de ce sommet, l’Agence française de développement (AFD), en collaboration la Fondation GoodPlanet, a organisé le 9 septembre dernier à l’Institut français de Bamako, une conférence débat sur le thème : « concilier climat et développement ».
Le panel était composé de Abdoulaye Bayoko, conseiller en changement climatique du PNUD, Sidi Konaté, coordinateur de la préparation de la contribution nationale du Mali pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, Ousmane Ouattara, secrétaire exécutif de l’Ong Mali FolkeCenter « Nyètaa » spécialisée dans les énergies renouvelables, et Pierre Montagne, chercheur au Centre international de recherches appliquées au développement (CIRAD). Plusieurs personnalités parmi lesquelles Souleymane Cissé, conseiller technique au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable et l’ambassadeur de France, Gilles Huberson, ont assisté aux débats. Des thèmes tels que la transition énergétique, la place de l’Afrique dans les négociations, le problème du financement du développement durable, notamment des pays en voie de développement comme le nôtre, ont été abordés. A travers cette activité, l’AFD et la Fondation GoodPlanet mettent aussi en lumière et en images, des solutions innovantes et efficaces qui associent la lutte contre le dérèglement climatique et le développement économique dans les 71 agences de l’Institution financière publique à travers le monde.
Après les débats, les participants ont été invités à un vernissage dans la cour de l’Institut. L’exposition portait sur 21 photographies de Yann Arthus-Bertrand, président de GoodPlanet. Ces images, tirées de sa célèbre série « La Terre vue du ciel », présentent des initiatives concrètes dans 4 secteurs : la ville, l’agriculture, la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique.
L’auteur montre et démontre qu’il est possible d’agir à la fois en faveur du développement et contre le changement climatique. D’un côté, l’accélération du dérèglement climatique menace les progrès du développement partout dans le monde, en particulier dans les pays les plus pauvres. De l’autre, le développement, parce qu’il s’accompagne d’une augmentation de la consommation des ressources naturelles et d’énergie fossiles, menace d’aggraver le dérèglement climatique.
Selon les conférenciers, cette réalité place les institutions de développement face à une problématique inédite : il est désormais nécessaire de concilier les besoins de développement avec la contrainte climatique et d’accompagner les pays dans leur transition écologique. « Le monde fait face à des défis communs, les solutions doivent être partagées », estiment-ils. S’engager de manière crédible socialement et économiquement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre les effets néfastes du changement climatique impose de mettre en oeuvre des trajectoires de développement nouvelles et des chemins de transition qui permettront un développement durable et bénéfique à tous.
La stratégie climat de l’AFD consiste à financer, grâce à une large palette d’outils financiers (prêts d’investissement, aides budgétaires, garanties, investissements en capital ou en dons et assistance technique), des solutions positives et réalistes en matière de lutte contre le changement climatique. L’AFD agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable.
Quant à la Fondation GoodPlanet, son objectif est de mettre l’écologie au coeur des consciences et de promouvoir le vivre ensemble. Elle souhaite susciter l’envie d’agir en ce sens.
C. A. DIA

source : Essor