Cette annonce a été faite par le Ministre des maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine au cours d’une conférence de presse hier lundi 4 février 2019 dans son cabinet. En outre cette conférence avait pour but d’expliquer aux hommes de la presse, les efforts consentis du Gouvernement de la République du Mali dans le domaine de la migration et de l’intégration africaine. Et aussi des résultats engendrés au cours de l’année précédente et enfin partager quelques perspectives pour 2020.
Au Mali, la migration est l’une des trames importantes de notre population et cela depuis le temps de nos Grands Empires. Considérée comme une stratégie de lutte contre la pauvreté et facteur d’enrichissement culturel, elle est devenue, au fil du temps, un des défis majeurs pour tous les Etats (pays d’origine, de transit et d’accueil). Car selon les statistiques officielles, le nombre de maliens établis à l’étranger est estimé à environ 4 000 000, dont plus des deux tiers résident en Afrique. La migration, elle est pour le Mali, à la fois, une opportunité et un défi.
Pour ce, le Ministre Yaya Sangaré expliquera qu’à travers la Politique Nationale de Migration (PONAM) adopté en septembre 2014 qui consiste un cadre de référence au Mali sur la question. Une stratégie d’organisation et facilitation de la migration légale a été mise en place avec les chancelleries étrangères installées dans notre pays pour faciliter l’accès de nos compatriotes aux documents de voyage biométrique. Pour cela, le Ministre dira que son département a travaillé avec les autorités marocaines pour élaborer une convention sur la migration circulaire (migration de travail). Cette convention permettra aux jeunes maliens d’aller au Maroc pour occuper des emplois saisonniers en milieu rural et également bénéficier de formation dans des domaines spécifiques tels que l’agriculture et d’autres métiers. Pour la mise en œuvre de ladite convention, un projet de migration circulaire entre le Mali et le Maroc dispose déjà du financement de l’Union Européenne. Sa signature est prévue en marge du Forum de Bamako sur les migrations, les 21, 22 et 23 février courant à Bamako.
Evoquant ensemble, le volet de coopération dans le domaine de la migration, le Ministre dira-t-il que 2018 a été une année charnière dans les discussions avec les différents pays de transit pour les jeunes maliens migrants et aussi renforcer le partenariat stratégique et la coopération sur les questions migrations. Toujours avec le Maroc, pays frère qui a annoncé l’instauration de l’Autorisation Electronique de Voyage au Maroc (AEVM) pour le Mali, la Guinée et la RDC. « Dès l’annonce de la mise en place de cette autorisation, le Gouvernement du Mali n’a pas perdu de temps pour comprendre. Nous avons saisi par voie diplomatique les autorités compétentes marocaines pour mieux comprendre. Et lors de mon séjour au Maroc en décembre 2018, dans le cadre du Pacte mondial, j’ai échangé avec mon homologue marocain sur la question. Il ressort que le Maroc pays frère est victime du changement de routes des migrants pour regagner l’Europe, depuis la crise de la Libye. Les autorités marocaines soulignent la nécessité d’identifier les réseaux de passeurs qui ont fait du Maroc un véritable passage vers l’Europe. Nous poursuivons le dialogue avec le Maroc sur ce dossier. Nous rappelons que la gestion des frontières relève de la souveraineté nationale » Explique-t-il. Le Ministre nous rassure que cette mesure est provisoire d’autant que le Maroc sera bientôt pays membre de la CEDEAO qui exige aux membres de sa communauté de circuler librement dans son espace. Et avant de clore ses propos que les liens historiques qui existent entre le Mali et le Royaume Chérifien sont sacré et cela les obligent ensemble de légaliser la migration régulière au détriment de la migration irrégulière.
Bokoum Abdoul Momini/Maliweb.net