À l’occasion de la conférence de presse, Yacouba Katilé, non moins secrétaire générale de l’UNTM qui était aussi présent disait que les doléances des conférenciers faisaient partie de leurs griefs. Ainsi, c’est après le soutien manifeste de Katilé que le professeur Bamory Diarra prendra la parole .D’après lui, l’institut de l’économie rurale (IER) fût crée le 29 novembre 1960.Ses missions consistent à assurer la coordination des différents types de recherches menées dans le pays. À ce titre, explique le professeur, l’institut conduit des études techniques de développement agricole. Erigé en établissement à caractère scientifique et technologique en 2001,l’IER est chargé de contribuer à la définition et à la mise en œuvre des objectifs et moyens de recherche et d’études au service du développement agricole ; d’élaborer et de mettre en œuvre les programmes de recherche agricole ; d’assurer en appui technique au développement agricole…lit-on dans le document des conférenciers. D’après Bamary Diarra, l’institut est organisé en une (1) seule direction générale et six (6) centres régionaux de recherche agronomique. Des centres opérant à travers le réseau de 9 stations et 13 sous-stations, indique-t-on.
En effet, en 1906, la famille fondatrice de Bamako a légué 1068 ha aux français pour ériger une structure d’expérimentation agricole pour l’Afrique francophone, lit-on dans le document des conférenciers. En 2007, énoncent-ils, la mairie de la commune I a cassé le mur d’enceinte de l’institut et a procédé au morcèlement d’une zone au profit d’un particulier. Via cette conférence, les chercheurs ont dénoncé qu’en 2018, 5 ha desdits espaces ont été accaparés par la population avec l’appui de la mairie de la commune I.
Les chercheurs déplorent que ces prédateurs fonciers fassent semblant de croire que ces terres de recherche de l’IER sises à Sotuba constituent une réserve foncière pour la commune I, voire pour les descendants des travailleurs installés dans la zone. Une idée profitant de laquelle, disent-ils, ces prédateurs établissent toute une chaine dynamique de complicité « vicieuse » à plusieurs bases. Ce, en cherchant des appuis relais dans les commissariats de police ; dans la justice ; la mairie ; dans l’administration et sphère politique moyennant des promesses de parcelle ou équivalent, explique-t-on dans leur document.
« Par ces astuces, ces agresseurs fonciers ont pu avoir des zones de recasement de plus de 80 ha et exercent une convoitise de plus de 100 ha encore sur cet espace attribué par l’Etat à l’IER », ont dénoncé les conférenciers. Estimé à une superficie de 1068 ha, il était impensable de voir la réduction de cet espace sous le régime de Modibo Keita. « Moussa Traoré l’a jalousement protégé en déguerpissant les bidons villes du domaine de l’IER. Par contre, le régime d’Alpha Oumar Konaré l’a amputé de 800 ha. En dépit de ce comportement incompréhensible, expliquaient-ils, il nous a été donné le titre foncier de 268 ha restant qui avaient été clôturé ».
Malgré tout, ces terres de l’IER sises à Sotuba continuent d’être convoitées par la mairie de la commune I.
En tout cas, les chercheurs l’ont largement décortiqué : « En dépit de tout ce qui procède, les terres de recherche de CRRA de Sotuba sont une fois de plus convoitées par la mairie de la commune I. Elle dit intervenir pour le compte de certains habitants de Sotuba village qui se réclament propriétaires d’une zone appelée ‘’Tchènindjè’’.Cette zone couvre 71 ha ».Pourtant, ces 71 ha sont déjà occupés par les projets de recherche sur les dromadaires et le système d’irrigation financé par l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA) et la sérothérapie du laboratoire central vétérinaire. En tout état de cause, même si de nombreux espaces ont été déjà perdus sur les 1068 ha, les conférenciers se disent prêts à ne pas lâcher ces 71 ha dont la mairie veut récupérer cette fois-ci.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali