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Convocation des chefs d’État du G5 à PAU: Macron change les sujets préannoncés dans sa déclaration de Watford

« J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leurs demandes à l’égard de la France et de la communauté internationale »,déclarait le Président français Emmanuel Macron face à la presse à la clôture du sommet de l’OTAN à Watford près de Londres tenu du 2 au 3 décembre dernier. Une semaine après, l’envoyé Spécial du Président français pour le Sahel, M. Christophe Bigot, est porteur d’un nouveau message aux présidents du G5. Cette rencontre sera axée autour « des acquis et perspectives de l’Opération Barkhane et l’harmonisation des futures dispositions sécuritaires dans le Sahel ». 

 

 

Les vives réactions de l’opinion sahélienne sont-elles ressenties à l’Élysée? C’est la moindre des questions que l’on peut se poser au regard du changement brusque de discours aujourd’hui de l’autre côté de la Manche. Plutôt que de “clarifier et de formaliser leurs demandes“ Macron parle désormais des “acquis et perspectives de Barkhane au pays du G5 », peut-on s’étonner. 

Plus besoin de rappeler les déclarations faites par le président français à Londres le 3 décembre dernier. Dans un ton inhabituel, Emmanuel Macron trouvaitinadmissible de maintenir les forces françaises dans des pays où l’on continue de propager un sentiment « anti-français ».  « Je ne peux ni ne veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit à l’heure même que l’ambiguïté persiste à l’égard de mouvements anti-français, parfois portés par des responsables politiques », soulignait le président français. Depuis le sommet de l’OTAN à Watford, Emmanuel Macron a conditionné le maintien de l’opération française Barkhane dans la bande sahélo-saharienne à une clarification des pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad). « J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leurs demandes à l’égard de la France et de la communauté internationale », « souhaitent-ils notre présence et ont-ils besoin de nous? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions », a fait soir Macron. Avant de conclure : « C’est la raison pour laquelle j’ai invité à Pau le 16 décembre prochain les cinq chefs d’État africains impliqués dans le G5 Sahel pour pouvoir apporter des réponses précises sur ces points, leurs réponses sont aujourd’hui une condition nécessaire à notre maintien ». Un message aux allures impératives qui n’a pas plu aux populations des pays du G5. Cela s’est ressenti tout de suite par des réactions vives sur les réseaux sociaux qualifiant cette invitation de “convocation“. Comme si la France et ses habitants continuaient de se réclamer la paternité dont les descendants du G5 manquaient de respect et qu’il faille les inviter à Pau, ville symbole de la colonisation. Le message de Macron loin de calmer les ardeurs des populations n’a fait qu’attiser les vieilles rancœurs contre le colon, l’ennemi avec qui il faut tout rompre.  

Au moment où ceux-ci spéculent sur ce qui doit-être la position du président du G5 vis-à-vis de la France d’ Emmanuel Macron, la diplomatie française tient sa route. Une invitation sur les tables des présidents du G5, et cette fois élargie à certains ministères clés. 

Là n’est pas la surprise ! L’étonnement, c’est l’objet de l’invitation. La France ne demande plus  la clarification et la formalisation d’une demande de soutien militaire, mais parle plutôt d’une invitation pour échanger sur « les acquis et perspectives de l’Opération Barkhane et l’harmonisation des futures dispositions sécuritaires dans le Sahel ». Selon Christophe Bigot, envoyé spécial de la France pour le Sahel, sa présence au Mali a pour objectif de rencontrer les autorités, les parlementaires et visiter les forces françaises et maliennes à Gao, au Nord Mali. Ainsi, il a été reçu par le  Président de la République, Chef de l’État, Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, le mardi 10 décembre 2019.

À sa sortie d’audience, l’envoyé Spécial du Président français pour le Sahel, M. Christophe Bigot a indiqué que l’objet de sa visite était de remettre au Président Keita, une invitation pour la rencontre prévue à Pau en (France), le 16 décembre 2019. La rencontre de Pau sera axée autour des acquis et perspectives de l’Opération Barkhane et l’harmonisation des futures dispositions sécuritaires dans le Sahel.

Il a aussi rencontré le Premier ministre Boubou Cissé, le général de division Salif Traoré, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, et S.E.M. Lassine Bouaré, ministre de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale. Les discussions ont porté sur les défis auxquels le Mali doit faire face, et les attentes des autorités en matière de coopération de sécurité et de défense, semble-t-on dire.

La menace populaire a-t-elle eu raison ? Visiblement, l’on peut répondre par la positive. Sauf que rien n’est joué d’avance quand on sait que la France-Afrique est une institution officieuse la plus dynamique de tous les temps. En attendant, des défections de certains présidents s’annoncent ça et là, mais n’empêche, c’est dans la dispersion que l’ennemi trouve sa proie. Les présidents du G5 auront-ils le réflexe d’harmoniser les points de vue avant ce rendez-vous de vérité ? Les peuples aviseront.

 K. Komi

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