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Contribution: Répliques de Dr ANASSER AG RHISSA aux critiques de JOSEPH BRUNET-JAILLY et de l’opposition, sur l’Accord de Bamako, à l’heure de la régionalisation au Mali et du dialogue national inclusif

Compte tenu du fait que Joseph Brunet Jailly, Enseignant et Consultant à Sciences PO, Paris,  et  certains acteurs de l’opposition récidivent les mêmes critiques sur l’accord de Bamako alors que nous sommes en pleine mise en œuvre de cet accord (près de 40 % de taux de réalisation et plus de 1400 ex-combattants intégrés ou en voie de l’être dans les forces de défense et sécurité Maliennes reconstituées), en pleine régionalisation et nous sommes prêts à démarrer le dialogue national inclusif entre toutes les forces vives de la nation, sans vouloir polémiquer et afin d’établir la vérité, d’informer ou de rappeler, nous republions les répliques de Dr Anasser Ag Rhissa qu’il leur a faites en 2015 à travers une lettre ouverte en ligne dont le contenu est ci-dessous.

Mise en œuvre de l’accord de Bamako pour la paix et pour la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger : Lettre ouverte en ligne au Président, aux Maliens et aux Partenaires portant sur les répliques de Dr ANASSER AG RHISSA aux critiques, de JOSEPH BRUNET-JAILLY et de l’opposition, sur l’accord de Bamako (issu du processus inter-Maliens d’Alger).

 

Excellence Monsieur le Président de la République du Mali,

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de l’ONU.

Excellence Monsieur le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali, Chef de la MINUSMA,

Excellence Monsieur le Chef de la File de la médiation,

Excellence Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires du Mali,

Excellences Messieurs les médiateurs pour la crise Malienne,

Excellences Messieurs les facilitateurs pour la crise Malienne,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Mali,

Excellence Monsieur le Premier Ministre du Mali,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,

Excellence Monsieur le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, chef de la délégation Malienne aux pourparlers inclusifs,

Excellence Monsieur le Haut représentant du Président Malien dans les pourparlers inclusifs inter-Maliens,

Excellence Monsieur le Ministre de la réconciliation nationale,

Excellence Monsieur le Ministre de la défense et des anciens combattants du Mali,

Excellence Monsieur le Ministre de la Sécurité et de la Protection civile,

Excellence Monsieur le ministre de la communication, de l’économie numérique et de l’information du Mali, Porte-parole du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les participants aux pourparlers inclusifs inter-Maliens,

Chers frères et sœurs Maliens,

Nous remercions Joseph Brunet Jailly, pour son troisième article, écrit en 2015, qui rappelle les points importants de ses deux précédents articles en liaison avec la situation au Mali et l’accord de Bamako pour la paix et pour la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

Ce troisième article de Joseph Brunet-Jailly constitue un ensemble de critiques sur l’accord de Bamako et sur les rôles du Président Ibrahim Boubacar Keïta et de son Gouvernement, de la MINUSMA et de la France en liaison avec la situation au Mali et l’accord de Bamako.

Comme dans ses précédents articles, certaines incohérences apparaissent dans cet article intitulé “Mandat de la MINUSMA, rôle du gouvernement, rôle de la France : « L’heure n’est pas au dépeçage du Mali… il faut s’attaquer aux graves défaillances qui ont provoqué l’effondrement de l’État »”. Il était publié dans le journal républicain du 09 juin 2015.

Mon objectif n’est pas de me substituer à qui de droit pour répliquer à ces critiques, mais de me focaliser sur celles relatives à l’accord de Bamako.

Je souhaite pointer du doigt les incohérences de certaines de ces critiques et établir, à travers mes répliques, la vérité sur l’utilité de l’accord de Bamako pour la paix, pour la réconciliation au Mali et pour le bien-être des Maliens.

Comme je l’avais déjà dit, certaines des critiques de Joseph Brunet Jailly, relatives au projet d’accord d’Alger, et donc, à l’accord de Bamako, sont les mêmes que celles de l’opposition Malienne.

Vous trouverez, ci-dessous, mes répliques aux critiques, de Joseph Brunet Jailly et à celles de l’opposition Malienne, relatives à l’accord de Bamako.

Je m’adresse à lui et à l’opposition.

  1. Eviter que la régionalisation soit le mot qui masquera la partition du Mali

Joseph Brunet Jailly, vous pointez du doigt la régionalisation, que met en avant l’accord de Bamako, tout en disant comment il faut éviter ses effets négatifs,  c’est ainsi que vous  stipulez “qu’il faut éviter que la régionalisation soit le mot qui masquera qu’on prépare la partition du Mali, et pour cela, il faut créer de nouvelles institutions susceptibles de représenter valablement la population, de décider en son nom, et de promouvoir une gestion responsable des moyens consacrés au développement, tant régional que national.”

Ce qui veut dire qu’une régionalisation bien réfléchie créera bien, comme vous le dites, de nouvelles institutions idoines.

C’est bien ce que propose l’accord de Bamako que vous demandez pourtant de mettre de côté et de reprendre tout à zéro à travers une sorte de conférence nationale.

Quels gâchis.

Sans compter l’énorme perte de temps avant d’arriver à un résultat : qui vous dit que l’accord auquel aboutira cette conférence nationale, que vous proposez, répondra mieux, aux aspirations et au bien-être des Maliens, que celui dont on dispose, actuellement ?

Finalement, tout en appuyant l’idée de la régionalisation, qui est le cœur de l’accord de Bamako pour la paix et pour la réconciliation au Mali, vous souhaitez, malgré tout, arrêter tout et  mettre de côté cet accord qui constitue un grand espoir de la majorité de Maliens et de la communauté internationale.

Dans mes répliques aux critiques de Joseph Brunet-Jailly, voir au point 4, vous trouverez la justification du fait que la régionalisation n’est pas synonyme de la dislocation ou de la partition du pays, comme il le dit  et comme le dit l’opposition.

L’accord de Bamako n’est pas idéal, mais il est issu d’un compromis multi-parties prenantes maliennes, à travers des pourparlers inclusifs inter-Maliens à Alger, qui ont duré plus de huit mois, sous la supervision de la communauté internationale.

Il fera aussi l’objet d’un suivi-évaluation de cette dernière et de celui d’un observateur extérieur. Ce qui est garant du fait qu’il répondra aux besoins exprimés.

 

  1. Les arrangements sécuritaires constituent-ils une reculade du gouvernement Malien face à la CMA ?

Joseph Brunet Jailly, vous pensez que les arrangements sécuritaires, du 05 juin 2015 à Alger, pour une cessation immédiate des hostilités au Mali, en particulier à Ménaka, constituent  une reculade du gouvernement face à la CMA afin qu’elle signe l’accord de Bamako, mais vous ne proposez rien en face de la situation trouble et de l’insécurité grandissante dans plusieurs zones du Mali.

Dans combien de temps, la conférence nationale que vous proposez va induire des résultants qui vont arrêter cette situation d’insécurité ?

Cette conférence, pourra-t-elle avoir lieu dans l’inquiétude et dans cette insécurité ?

Il est important de noter que ces arrangements et le relevé des conclusions des consultations pour la préparation de la mise en œuvre de l’accord de Bamako, ne modifient pas cet accord de Bamako, issu du processus d’Alger, signé le 15 Mai 2015, à Bamako: ils concernent la préparation à la mise en œuvre de l’accord.

 

2.1. Ma vision et ma proposition pour une sécurité durable et pour la stabilisation du Mali

Avant cette rencontre du 05 juin 2015, à l’initiative de la médiation élargie, j’avais rencontré le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali, Hamdi Mongi, pour lui proposer une solution durable au problème de sécurité et de stabilisation du Mali.

J’ai aussi écrit une lettre ouverte adressée en ligne au Président Malien, aux Maliens, aux parties prenantes Maliennes, à la médiation élargie et aux Partenaires (ONU, CEDEAO, UA, UE, MISAHEL, …) sur cette proposition.

Compte tenu de la rupture du cessez-le-feu occasionnée par la CMA (coordination des mouvements de l’Azawad) et le MNLA à Ménaka et dans la région de Tombouctou (tirs sur la MINUSMA), les événements de ces derniers moments au nord du Mali, exigent de la MINUSMA une réelle impartialité au risque d’un embrasement des régions du nord du Mali, et du Mali tout entier, à travers une révolte généralisée des populations.

Les groupes d’auto-défense, GATIA, MAA-loyaliste et FPR, défendant les populations de base, après la rupture du cessez-le-feu par la CMA et le MNLA, se sont retrouvés, dans la zone de Ménaka, en face des combattants de la CMA et du MNLA.

Même si ces groupes ont rompu aussi le cessez-le-feu, ne se trouvent-ils pas en légitime défense ?

La nouvelle situation exige de la MINUSMA une pleine neutralité tout en protégeant les populations et en allant vers la légalité (ceci d’autant plus que l’accord de paix déjà signé, doit être mis en œuvre).

Ce qui signifie qu’à Ménaka, et partout où c’est nécessaire au Mali, la MINUSMA doit aider les forces de défense et sécurité du Mali à occuper l’endroit qui a été repris (cas par exemples, de Ménaka et Tessit) et à le sécuriser en restant en étroite liaison avec les parties prenantes afin de garantir le cessez-le-feu.

Ne laissons pas le scénario de Tabancort, et les événements en chaîne qui l’ont suivis, se reproduire au risque d’un embrasement généralisé.

Afin de garantir la quiétude générale :

(1) rétablissons le cessez-le-feu partout,

(2) protégeons et sécurisons les populations partout à travers une synchronisation étroite entre les forces de défense et sécurité du Mali, Barkhane et la Minusma, en étroite liaison avec les parties prenantes aux pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.

Vous trouverez ci-dessous l’adresse pointant sur cette proposition et ma vision sur la sécurité, la stabilisation du Mali et les rôles des acteurs (forces de défense et sécurité du Mali, MINUSMA et Barkhane) et des parties prenantes Maliennes:

http://malijet.com/les_faits_divers_au_mali/les_faits_divers_au_mali/lettres_ouvertes_mali/130016-mise-en-%C5%93uvre-de-l%E2%80%99accordd%E2%80%99alger-s%C3%A9curisationet-stabilisationdu.html

 

 2.2. Arrangements sécuritaires issus des consultations d’Alger

Dommage, ma proposition, vue précédemment, n’a été retenue qu’en partie et pourtant elle correspond aux souhaits de la plupart des Maliens.

Afin de faire régner la quiétude, il est souhaitable, comme les arrangements sécuritaires à Ménaka sont temporaires et que la MINUSMA a pris la responsabilité d’assurer cette sécurisation et la protection des populations, que toutes les parties prenantes, y compris le GATIA et la Plateforme, acceptent  et signent les arrangements sécuritaires proposés par la médiation élargie pour une  cessation des hostilités sur le terrain.

 

Toutes les parties prenantes au processus d’Alger ont signé, le 05 juin 2015, à Alger, sauf la plateforme.

 

A travers ces arrangements sécuritaires, la protection des personnes et de leurs biens à Ménaka incombe à la MINUSMA en liaison avec les forces de défense et sécurité du Mali.

 

Si un problème, lié à la sécurité et à la protection des personnes et de leurs biens, se produit à Ménaka, c’est, sous la responsabilité de la MINUSMA.

 

Il n’y a pas de perte de souveraineté, car la MINUSMA assure cette sécurisation en liaison avec les forces de défense et sécurité du Mali présentes à Ménaka : les FAMAs (Forces Armées maliennes) sont positionnées à Ménaka et la MINUSMA assure, en concertation avec les autorités compétentes, la protection de la population civile à Ménaka et sur toute l’étendue du Mali.

 

Par la suite, conformément à l’accord de Bamako pour la paix et la réconciliation au Mali, les forces de défense et sécurité seront déployées graduellement pour renforcer et garantir la souveraineté des régions et du Mali tout entier.

 

Collaborons étroitement et efficacement avec les différentes parties prenantes pour arriver rapidement à la mise en œuvre effective de l’accord.

 

  1. La MINUSMA doit-elle neutraliser les groupes indépendantistes ?

L’enseignant et consultant, Joseph Brunet Jailly, propose que la MINUSMA neutralise les groupes armés indépendantistes de la coordination, mais ne dit pas comment.

Sans doute, à travers un affrontement frontal contre ces groupes, d’autant plus que les pourparlers inclusifs inter-Maliens avaient privilégié le dialogue pour aboutir à une solution consensuelle, qui est cet accord de Bamako.

Ce dernier sera signé, à Bamako, par les groupes de la coordination qui ne l’avaient pas  encore signé le 20 juin 2015.

Menant une guerre asymétrique, il serait difficile de neutraliser ces groupes à travers un affrontement frontal.

Il est important de savoir que la guerre ne peut pas aboutir à une paix durable au Mali, elle générera un cycle d’insécurité.

Au Mali, la seule solution de sortie de crise viable, c’est à travers les pourparlers inclusifs inter-Maliens qui doivent se dérouler, désormais, sous forme d’un dialogue intra et intercommunautaire au Mali.

La conférence d’entente nationale (article 5 de l’accord) prévue dans l’accord de Bamako permettra de contribuer à un tel dialogue.

Cette conférence pourra jouer le rôle de conférence nationale, mais son rôle ne sera pas de définir un nouvel accord.

L’accord de Bamako est suffisant, acceptable, il faut juste s’unir autour de cet accord, indépendamment des bords politiques, pour le mettre en œuvre.

  1. Répliques aux autres critiques de Joseph Brunet-Jailly et à celles de l’opposition

Comme je l’avais déjà dit, certaines des critiques de Joseph Brunet Jailly, relatives au projet d’accord d’Alger, et donc, à l’accord de Bamako,  sont les mêmes que celles de l’opposition Maliennes.

Vous trouverez ci-dessous mes répliques à ses critiques et à celles de l’opposition.

http://malijet.com/les_faits_divers_au_mali/les_faits_divers_au_mali/lettres_ouvertes_mali/128595-accord-d%E2%80%99aaalger-pour-la-paix-et-la-r%C3%A9conciliation-au-mali-r%C3%A9pli.html

  1. Conclusion

Au Mali, la seule solution de sortie de crise viable, c’est à travers les pourparlers inclusifs inter-Maliens qui doivent se dérouler, désormais, sous forme d’un dialogue intra et intercommunautaire au Mali.

La conférence d’entente nationale (article 5 de l’accord) prévue dans l’accord de Bamako permettra de contribuer à un tel dialogue.

Cette conférence pourra jouer le rôle de conférence nationale, mais son rôle ne sera pas de définir un nouvel accord.

L’accord de Bamako est suffisant, acceptable, il faut juste s’unir autour de cet accord, indépendamment des bords politiques, pour le mettre en œuvre.

Il est indispensable pour ce faire qu’un comité national, avec des ramifications régionales et communales, soit créé.

Ce comité doit être différent du comité de suivi de l’accord, car on ne doit pas être juge et partie.

  1. Contact

Dr ANASSER AG RHISSA

Expert TIC, Gouvernance et Sécurité

E-mail: Anasser.ag-Rhissa@orange.fr: 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dr ANASSER AG RHISSA, Expert en TIC, Gouvernance et Sécurité

 

 

Compte tenu du fait que Joseph Brunet Jailly, Enseignant et Consultant à Sciences PO, Paris,  et  certains acteurs de l’opposition récidivent les mêmes critiques sur l’accord de Bamako alors que nous sommes en pleine mise en œuvre de cet accord (près de 40 % de taux de réalisation et plus de 1400 ex-combattants intégrés ou en voie de l’être dans les forces de défense et sécurité Maliennes reconstituées), en pleine régionalisation et nous sommes prêts à démarrer le dialogue national inclusif entre toutes les forces vives de la nation, sans vouloir polémiquer et afin d’établir la vérité, d’informer ou de rappeler, nous republions les répliques de Dr Anasser Ag Rhissa qu’il leur a faites en 2015 à travers une lettre ouverte en ligne dont le contenu est ci-dessous.

Mise en œuvre de l’accord de Bamako pour la paix et pour la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger : Lettre ouverte en ligne au Président, aux Maliens et aux Partenaires portant sur les répliques de Dr ANASSER AG RHISSA aux critiques, de JOSEPH BRUNET-JAILLY et de l’opposition, sur l’accord de Bamako (issu du processus inter-Maliens d’Alger).

 

Excellence Monsieur le Président de la République du Mali,

Excellence Monsieur le Secrétaire Général de l’ONU.

Excellence Monsieur le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali, Chef de la MINUSMA,

Excellence Monsieur le Chef de la File de la médiation,

Excellence Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires du Mali,

Excellences Messieurs les médiateurs pour la crise Malienne,

Excellences Messieurs les facilitateurs pour la crise Malienne,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale du Mali,

Excellence Monsieur le Premier Ministre du Mali,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,

Excellence Monsieur le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, chef de la délégation Malienne aux pourparlers inclusifs,

Excellence Monsieur le Haut représentant du Président Malien dans les pourparlers inclusifs inter-Maliens,

Excellence Monsieur le Ministre de la réconciliation nationale,

Excellence Monsieur le Ministre de la défense et des anciens combattants du Mali,

Excellence Monsieur le Ministre de la Sécurité et de la Protection civile,

Excellence Monsieur le ministre de la communication, de l’économie numérique et de l’information du Mali, Porte-parole du gouvernement,

Mesdames et Messieurs les participants aux pourparlers inclusifs inter-Maliens,

Chers frères et sœurs Maliens,

Nous remercions Joseph Brunet Jailly, pour son troisième article, écrit en 2015, qui rappelle les points importants de ses deux précédents articles en liaison avec la situation au Mali et l’accord de Bamako pour la paix et pour la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

Ce troisième article de Joseph Brunet-Jailly constitue un ensemble de critiques sur l’accord de Bamako et sur les rôles du Président Ibrahim Boubacar Keïta et de son Gouvernement, de la MINUSMA et de la France en liaison avec la situation au Mali et l’accord de Bamako.

Comme dans ses précédents articles, certaines incohérences apparaissent dans cet article intitulé “Mandat de la MINUSMA, rôle du gouvernement, rôle de la France : « L’heure n’est pas au dépeçage du Mali… il faut s’attaquer aux graves défaillances qui ont provoqué l’effondrement de l’État »”. Il était publié dans le journal républicain du 09 juin 2015.

Mon objectif n’est pas de me substituer à qui de droit pour répliquer à ces critiques, mais de me focaliser sur celles relatives à l’accord de Bamako.

Je souhaite pointer du doigt les incohérences de certaines de ces critiques et établir, à travers mes répliques, la vérité sur l’utilité de l’accord de Bamako pour la paix, pour la réconciliation au Mali et pour le bien-être des Maliens.

Comme je l’avais déjà dit, certaines des critiques de Joseph Brunet Jailly, relatives au projet d’accord d’Alger, et donc, à l’accord de Bamako, sont les mêmes que celles de l’opposition Malienne.

Vous trouverez, ci-dessous, mes répliques aux critiques, de Joseph Brunet Jailly et à celles de l’opposition Malienne, relatives à l’accord de Bamako.

Je m’adresse à lui et à l’opposition.

  1. Eviter que la régionalisation soit le mot qui masquera la partition du Mali

Joseph Brunet Jailly, vous pointez du doigt la régionalisation, que met en avant l’accord de Bamako, tout en disant comment il faut éviter ses effets négatifs,  c’est ainsi que vous  stipulez “qu’il faut éviter que la régionalisation soit le mot qui masquera qu’on prépare la partition du Mali, et pour cela, il faut créer de nouvelles institutions susceptibles de représenter valablement la population, de décider en son nom, et de promouvoir une gestion responsable des moyens consacrés au développement, tant régional que national.”

Ce qui veut dire qu’une régionalisation bien réfléchie créera bien, comme vous le dites, de nouvelles institutions idoines.

C’est bien ce que propose l’accord de Bamako que vous demandez pourtant de mettre de côté et de reprendre tout à zéro à travers une sorte de conférence nationale.

Quels gâchis.

Sans compter l’énorme perte de temps avant d’arriver à un résultat : qui vous dit que l’accord auquel aboutira cette conférence nationale, que vous proposez, répondra mieux, aux aspirations et au bien-être des Maliens, que celui dont on dispose, actuellement ?

Finalement, tout en appuyant l’idée de la régionalisation, qui est le cœur de l’accord de Bamako pour la paix et pour la réconciliation au Mali, vous souhaitez, malgré tout, arrêter tout et  mettre de côté cet accord qui constitue un grand espoir de la majorité de Maliens et de la communauté internationale.

Dans mes répliques aux critiques de Joseph Brunet-Jailly, voir au point 4, vous trouverez la justification du fait que la régionalisation n’est pas synonyme de la dislocation ou de la partition du pays, comme il le dit  et comme le dit l’opposition.

L’accord de Bamako n’est pas idéal, mais il est issu d’un compromis multi-parties prenantes maliennes, à travers des pourparlers inclusifs inter-Maliens à Alger, qui ont duré plus de huit mois, sous la supervision de la communauté internationale.

Il fera aussi l’objet d’un suivi-évaluation de cette dernière et de celui d’un observateur extérieur. Ce qui est garant du fait qu’il répondra aux besoins exprimés.

 

  1. Les arrangements sécuritaires constituent-ils une reculade du gouvernement Malien face à la CMA ?

Joseph Brunet Jailly, vous pensez que les arrangements sécuritaires, du 05 juin 2015 à Alger, pour une cessation immédiate des hostilités au Mali, en particulier à Ménaka, constituent  une reculade du gouvernement face à la CMA afin qu’elle signe l’accord de Bamako, mais vous ne proposez rien en face de la situation trouble et de l’insécurité grandissante dans plusieurs zones du Mali.

Dans combien de temps, la conférence nationale que vous proposez va induire des résultants qui vont arrêter cette situation d’insécurité ?

Cette conférence, pourra-t-elle avoir lieu dans l’inquiétude et dans cette insécurité ?

Il est important de noter que ces arrangements et le relevé des conclusions des consultations pour la préparation de la mise en œuvre de l’accord de Bamako, ne modifient pas cet accord de Bamako, issu du processus d’Alger, signé le 15 Mai 2015, à Bamako: ils concernent la préparation à la mise en œuvre de l’accord.

 

2.1. Ma vision et ma proposition pour une sécurité durable et pour la stabilisation du Mali

Avant cette rencontre du 05 juin 2015, à l’initiative de la médiation élargie, j’avais rencontré le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali, Hamdi Mongi, pour lui proposer une solution durable au problème de sécurité et de stabilisation du Mali.

J’ai aussi écrit une lettre ouverte adressée en ligne au Président Malien, aux Maliens, aux parties prenantes Maliennes, à la médiation élargie et aux Partenaires (ONU, CEDEAO, UA, UE, MISAHEL, …) sur cette proposition.

Compte tenu de la rupture du cessez-le-feu occasionnée par la CMA (coordination des mouvements de l’Azawad) et le MNLA à Ménaka et dans la région de Tombouctou (tirs sur la MINUSMA), les événements de ces derniers moments au nord du Mali, exigent de la MINUSMA une réelle impartialité au risque d’un embrasement des régions du nord du Mali, et du Mali tout entier, à travers une révolte généralisée des populations.

Les groupes d’auto-défense, GATIA, MAA-loyaliste et FPR, défendant les populations de base, après la rupture du cessez-le-feu par la CMA et le MNLA, se sont retrouvés, dans la zone de Ménaka, en face des combattants de la CMA et du MNLA.

Même si ces groupes ont rompu aussi le cessez-le-feu, ne se trouvent-ils pas en légitime défense ?

La nouvelle situation exige de la MINUSMA une pleine neutralité tout en protégeant les populations et en allant vers la légalité (ceci d’autant plus que l’accord de paix déjà signé, doit être mis en œuvre).

Ce qui signifie qu’à Ménaka, et partout où c’est nécessaire au Mali, la MINUSMA doit aider les forces de défense et sécurité du Mali à occuper l’endroit qui a été repris (cas par exemples, de Ménaka et Tessit) et à le sécuriser en restant en étroite liaison avec les parties prenantes afin de garantir le cessez-le-feu.

Ne laissons pas le scénario de Tabancort, et les événements en chaîne qui l’ont suivis, se reproduire au risque d’un embrasement généralisé.

Afin de garantir la quiétude générale :

(1) rétablissons le cessez-le-feu partout,

(2) protégeons et sécurisons les populations partout à travers une synchronisation étroite entre les forces de défense et sécurité du Mali, Barkhane et la Minusma, en étroite liaison avec les parties prenantes aux pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.

Vous trouverez ci-dessous l’adresse pointant sur cette proposition et ma vision sur la sécurité, la stabilisation du Mali et les rôles des acteurs (forces de défense et sécurité du Mali, MINUSMA et Barkhane) et des parties prenantes Maliennes:

http://malijet.com/les_faits_divers_au_mali/les_faits_divers_au_mali/lettres_ouvertes_mali/130016-mise-en-%C5%93uvre-de-l%E2%80%99accordd%E2%80%99alger-s%C3%A9curisationet-stabilisationdu.html

 

 2.2. Arrangements sécuritaires issus des consultations d’Alger

Dommage, ma proposition, vue précédemment, n’a été retenue qu’en partie et pourtant elle correspond aux souhaits de la plupart des Maliens.

Afin de faire régner la quiétude, il est souhaitable, comme les arrangements sécuritaires à Ménaka sont temporaires et que la MINUSMA a pris la responsabilité d’assurer cette sécurisation et la protection des populations, que toutes les parties prenantes, y compris le GATIA et la Plateforme, acceptent  et signent les arrangements sécuritaires proposés par la médiation élargie pour une  cessation des hostilités sur le terrain.

 

Toutes les parties prenantes au processus d’Alger ont signé, le 05 juin 2015, à Alger, sauf la plateforme.

 

A travers ces arrangements sécuritaires, la protection des personnes et de leurs biens à Ménaka incombe à la MINUSMA en liaison avec les forces de défense et sécurité du Mali.

 

Si un problème, lié à la sécurité et à la protection des personnes et de leurs biens, se produit à Ménaka, c’est, sous la responsabilité de la MINUSMA.

 

Il n’y a pas de perte de souveraineté, car la MINUSMA assure cette sécurisation en liaison avec les forces de défense et sécurité du Mali présentes à Ménaka : les FAMAs (Forces Armées maliennes) sont positionnées à Ménaka et la MINUSMA assure, en concertation avec les autorités compétentes, la protection de la population civile à Ménaka et sur toute l’étendue du Mali.

 

Par la suite, conformément à l’accord de Bamako pour la paix et la réconciliation au Mali, les forces de défense et sécurité seront déployées graduellement pour renforcer et garantir la souveraineté des régions et du Mali tout entier.

 

Collaborons étroitement et efficacement avec les différentes parties prenantes pour arriver rapidement à la mise en œuvre effective de l’accord.

 

  1. La MINUSMA doit-elle neutraliser les groupes indépendantistes ?

L’enseignant et consultant, Joseph Brunet Jailly, propose que la MINUSMA neutralise les groupes armés indépendantistes de la coordination, mais ne dit pas comment.

Sans doute, à travers un affrontement frontal contre ces groupes, d’autant plus que les pourparlers inclusifs inter-Maliens avaient privilégié le dialogue pour aboutir à une solution consensuelle, qui est cet accord de Bamako.

Ce dernier sera signé, à Bamako, par les groupes de la coordination qui ne l’avaient pas  encore signé le 20 juin 2015.

Menant une guerre asymétrique, il serait difficile de neutraliser ces groupes à travers un affrontement frontal.

Il est important de savoir que la guerre ne peut pas aboutir à une paix durable au Mali, elle générera un cycle d’insécurité.

Au Mali, la seule solution de sortie de crise viable, c’est à travers les pourparlers inclusifs inter-Maliens qui doivent se dérouler, désormais, sous forme d’un dialogue intra et intercommunautaire au Mali.

La conférence d’entente nationale (article 5 de l’accord) prévue dans l’accord de Bamako permettra de contribuer à un tel dialogue.

Cette conférence pourra jouer le rôle de conférence nationale, mais son rôle ne sera pas de définir un nouvel accord.

L’accord de Bamako est suffisant, acceptable, il faut juste s’unir autour de cet accord, indépendamment des bords politiques, pour le mettre en œuvre.

  1. Répliques aux autres critiques de Joseph Brunet-Jailly et à celles de l’opposition

Comme je l’avais déjà dit, certaines des critiques de Joseph Brunet Jailly, relatives au projet d’accord d’Alger, et donc, à l’accord de Bamako,  sont les mêmes que celles de l’opposition Maliennes.

Vous trouverez ci-dessous mes répliques à ses critiques et à celles de l’opposition.

http://malijet.com/les_faits_divers_au_mali/les_faits_divers_au_mali/lettres_ouvertes_mali/128595-accord-d%E2%80%99aaalger-pour-la-paix-et-la-r%C3%A9conciliation-au-mali-r%C3%A9pli.html

  1. Conclusion

Au Mali, la seule solution de sortie de crise viable, c’est à travers les pourparlers inclusifs inter-Maliens qui doivent se dérouler, désormais, sous forme d’un dialogue intra et intercommunautaire au Mali.

La conférence d’entente nationale (article 5 de l’accord) prévue dans l’accord de Bamako permettra de contribuer à un tel dialogue.

Cette conférence pourra jouer le rôle de conférence nationale, mais son rôle ne sera pas de définir un nouvel accord.

L’accord de Bamako est suffisant, acceptable, il faut juste s’unir autour de cet accord, indépendamment des bords politiques, pour le mettre en œuvre.

Il est indispensable pour ce faire qu’un comité national, avec des ramifications régionales et communales, soit créé.

Ce comité doit être différent du comité de suivi de l’accord, car on ne doit pas être juge et partie.

  1. Contact

Dr ANASSER AG RHISSA

Expert TIC, Gouvernance et Sécurité

E-mail: Anasser.ag-Rhissa@orange.fr

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