Le Parti africain pour la solidarité et la justice est aux anges. Il jubile en effet pour ses brillants résultats obtenus aux législatives partielles de Baroueli où son candidat, l’ancien député Bréhima Dicko, est qualifié pour le second tour contre l’Urd, selon les chiffres récapitulés par les états-majors respectifs avant d’être conformés par une proclamation officielle. Avec trois points de moins que le premier, les Ademistes peuvent exulter malgré qu’ils soient en ballotage défavorable. Et pour cause, une victoire à Baroueli est beaucoup plus proche de la Ruche, laquelle peut compter sur les reports de voix des partis politiques de la majorité pour l’emporter au tour suivant. Mais, selon toute vraisemblance, la satisfaction des Abeilles ne se justifie pas moins par leur prouesse d’avoir distancé la principale formation sur laquelle leur candidat compte le plus pour inverser la tendance dimanche prochain. C’est le paradoxe de la compétition dans la compétition, de l’adversité dans l’alliance !
Le marché noir des tickets d’accès à l’EMIA
Chassez le naturel, il revient au galop. La hiérarchie et la haute administration militaire n’ont visiblement tiré aucun enseignement de la déroute et des errements de l’armée nationale, tant elle continue d’être obnubilée par le moindre petit gain personnel. Selon nos sources, en effet, un embouteillage artificiel empêche, depuis quelques temps, la fluidité du dépôt des dossiers des candidatures à l’Ecole militaire interarmes, l’un des établissements militaires les plus prestigieux du continent africain. L’embouteillage en question, de même source, permet à quelques fonctionnaires de l’armée, des démarcheurs selon toute vraisemblance, d’empocher 5000 F CFA par dossier diligenté. C’est à prendre ou à laisser et tant pis pour ceux qui n’ont pas encore compris qu’il s’agit d’un passage obligé pour être d’abord autorisé à postuler. Pour l’admission proprement dite, il s’agit d’une autre paire de manches. Et dire que le temps imparti pour le dépôt des dossiers est épuisé sans que certains valeureux postulants aient pu franchir ce premier obstacle. Minable !
1,5 millions pour 42 jeunes blessés à Gao
Le drame des pauvres manifestants de Gao ne finit pas de révéler ses facettes. Lors du passage fracassant et pompeux de la délégation conduite par le ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, des promesses tout aussi pompeuses ont été publiquement faites aux victimes, quant à la prise en charge des nombreux malades qui jonchaient l’hôpital régional de Gao. Ceux parmi eux qui ont rêvé d’une assistance conséquente pourront mourir de déception et d’attentes non comblées car il nous revient que les hautes autorités, pour toute aide, n’ont acheminé qu’un million et demi pour la demi-centaine de blessés que les visiteurs officiels avait fait espérer. Leur consolation pourrait venir peut-être d’une diaspora très active ainsi que des associations de ressortissants qui se battent comme elles peuvent pour manifester une solidarité à la hauteur de l’urgence.
Injustice à Dra
La mission ministérielle est aussi exaltante qu’elle peut être ingrate. Ce n’est pas l’ancien ministre de l’urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé, qui dira le contraire. En quelques mois de présence au gouvernement, le candidat du Pasj à la dernière présidentielle a pu démontrer son aptitude aux fonctions régaliennes. En atteste pour le moins un résultat élogieux qui fait de son secteur l’une des plus grandes fiertés du quinquennat. L’habitat est en clair l’un des domaines dans lequel les engagements du président de la République sont le plus honorés, au regard de la grande impulsion donnée au programme des logements sociaux. Seulement voilà : le jeune vice-président du CE Adema n’aura pas l’occasion de savourer son œuvre, à cause du réaménagement ministériel à la faveur duquel il a été sorti du gouvernement et remplacé à son poste par Ousmane Koné. C’est à ce dernier que reviendra le privilège d’achever, d’inaugurer et peut-être même d’orienter l’attribution des maisons réalisées par son prédécesseur.
Et le Professeur Ouattara se tait
Naguère loquace et trop bavard au point de faire ombrage à ses autres collègues, l’unique député élu en Commune III est de plus en plus absent de la scène médiatique, de la scène publique tout court. Face à ce mutisme, les habitués de ses sorties alambiquées, à commencer par les parlementaires, commencent à donner de la voix avec des interrogations mêlées aux supputations et interprétations en tous genres. Les questionnements sont d’autant plus justifiées que Kalilou Ouattara a raté tour à tour toutes les occasions de s’exprimer ou du moins ne le fait que du bout des lèvres les rares fois qu’il lui arrive de vaincre sa retenue. Il y eut entre autres occasions le débat sur les autorités intérimaires ou encore le récent boycott des travaux parlementaires, la manifestation des jeunes de Gao. À quand l’Honorable Ouattara va-t-il renouer avec son indice habituel ? Ce faisant, en tout cas, il aura pour le moins donné tort aux nombreuses mauvaises langues qui assimilent son silence à une posture très intéressée.
Cacophonie d’Etat
Le hiatus continue dans le système régalien malien. Après l’épisode du discours à double version du chef de l’Etat sur les événements de Gao, les hautes autorités se sont derechef illustrées, la semaine dernière, par une autre cacophonie. C’était à la faveur du regrettable drame survenu à Nampala, suite à l’attaque du camp militaire de cette localité par les djihadistes. Après le conseil de défense convoqué toutes affaires cessantes le même jour, le porte-parole du gouvernement nouvellement installé, Me Mountaga Tall, est monté au créneau pour une large diffusion dans les médias publics de la perte d’une douzaine d’éléments des rangs de l’armée nationale. Sauf que l’information véhiculée par le membre du gouvernement a aussitôt souffert de crédibilité parce qu’un cinglant démenti lui a été apporté le même jour par un communiqué rendu public par le même gouvernement. Le bilan y a été revu à la hausse de 5 morts de plus.
Les libéraux du Mali excommuniés
Ils ont beau tenter de s’illustrer par une communication agressive au Mali, les ramifications maliennes de l’International Libéral – ou du moins ceux qui se présentent comme tels – n’en gagnent pour autant pas en notoriété auprès de leur mentors au niveau mondial. En attestent pour le moins les conditions dans lesquelles le principal répondant malien de l’International Libéral a été excommunié d’une récente rencontre continentale en Afrique du Sud. Nos sources indiquent, en effet, que le Président de PCR-Les libéraux n’a pas été convié ni accepté à cette rencontre pour défaut de justification d’investissements consentis par l’organisation au Mali. Alors question : quel est l’avenir du PCR de demeurer leader des libéraux au Mali, surtout quand il s’agit de libéraux avec des socialistes comme repères.
Le Premier ministre s’oppose à la levée de suspension domaniale
En vigueur depuis 2011 avec le dernier gouvernement d’ATT, la suspension des attributions foncières aura peut-être de beaux jours devant elle. Aux dernières nouvelles, l’obstacle devant la levée tant réclamée ne se situe plus au niveau du ministre des domaines, lequel est perçu pourtant comme la bête noir des acteurs du secteur. Celui qui s’y oppose, aussi étonnant que cela puisse paraître, n’est autre que le Premier ministre en personne. La posture de Modibo Keita est d’autant plus surprenante que le même chef du Gouvernement avait jadis rassuré la représentation nationale de son intention de mettre un terme à la suspension, arguant notamment que la mesure favorise plus la spéculation foncière qu’elle ne l’a résolue. Quelles circonstances pourraient bien conduire les deux collaborateurs à inverser leurs rôles et retourner leur veste ? Allez-y savoir !
Quand l’opposition fait peur à IBK
Les élections partielles de Baroueli inquiètent visiblement au plus haut niveau, tant elles font figure de test grandeur nature pour jauger le degré d’audience des deux principales tendances dominantes de la scène politique malienne : la majorité et l’opposition. Pendant que se démènent comme des beaux diables les états-majors des deux candidats retenus pour le second tour, il semble, de source bien introduite, que les plus hautes autorités de la République ont fait une entrée fracassante dans la danse. La question, dit-ont, a eu droit au chapitre des mesures exceptionnelles du conseil des ministres car IBK en personne a donné de la voix par des instructions ferme en vue de maintenir le siège en jeu n’échappe pas à la majorité présidentielle. On peut d’ores et déjà s’attendre à ce que les membre du gouvernement s’impliquent avec plus d’ardeur aux côtés du candidat de l’Adema en lice contre celui de l’opposition au sprint final des législatives partielles. Doit-on en déduire que l’ancien député Dicko est assuré de revenir ? Wait and see.
Rassemblés par la Rédaction
Source: Le Témoin