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Contre les coups d’Etat répétitifs: ce que Choguel Kokalla MAIGA propose

Le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, a rendu hier mardi une visite de courtoisie au bureau du Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Occasion pour lui de répondre à des critiques et d’expliquer le cap qu’il entend fixer au gouvernement.

Cette visite s’inscrit dans le cadre de la série de rencontres initiées par le Premier ministre auprès des forces vives de la nation. Pour la visite d’hier au CNPM, le chef du gouvernement était accompagné par le ministre du Commerce et de l’industrie. La mission ministérielle a été accueillie par le président du CNPM, Diadie dit Amadou SANKARE, également accompagné de plusieurs patrons d’entreprises.
La rencontre a été une occasion pour le Premier ministre de rappeler aux responsables du secteur privé les trois piliers sur lesquels son gouvernement travaille pour le temps restant de la transition à savoir : la sécurité, les réformes politiques et institutionnelles et la paix et la stabilité sociale. ‘’La réussite de la transition repose sur l’atteinte des résultats dans ces trois piliers. Malheureusement l’équipe précédente n’a pas posé d’actes significatifs dans ces domaines’’, estime le Premier minsitre.
« Je crois qu’à la date d’aujourd’hui, il y a l’unanimité qu’on n’a pas beaucoup avancé », a déclaré le Premier ministre. Or, selon lui, le temps presse et il faut accélérer la cadence pour gagner le temps perdu et faire bouger les lignes. « Lorsque les dirigeants sont déterminés, lorsqu’ils savent faire leur travail, ce que l’on peut faire en six mois, on peut le faire en un mois », a affirmé Choguel Kokalla MAIGA.
Il faut faire des élections pour installer les institutions légitimes qui se chargeront de l’organisation des réformes. Cette thèse est défendable parce que des partenaires veulent faire avec des institutions légitimes. Sauf que cela ne va pas empêcher le pays d’un autre coup d’État. Parce que tous les coups d’État de l’ère démocratique ont été faits contre des institutions démocratiques.
Alors en ramenant la transition uniquement à l’organisation des élections, il ne pense pas que le pays aurait fait un grand pas. Si pour le Premier ministre, le pays n’arrive pas à connaître les raisons qui sont à la base du coup d’État du 18 août et les résoudre, la transition ne fera pas œuvre utile.
« Il faut se poser la question en 2020 qu’est-ce qui a rempli le vase pour que le goutte d’eau fasse déborder », s’interroge Choguel Kokalla MAIGA. L’une des raisons, selon lui, est liée à la contestation des élections. Excepté les élections de 1992, tous les scrutins organisés ont été contestés. Malheureusement, a-t-il déploré, aucune approche n’a été développée pour en trouver une solution durable.
Face à la situation, la classe politique, à l’unanimité, a demandé la création d’un Organe unique de gestion des élections qui a été rejetée par l’ancien gouvernement sous prétexte d’un problème de temps. « Sans jamais expliquer aux Maliens et les convaincre, ils ont juste dit que ce n’est pas possible », a dénoncé le Premier ministre avant d’ajouter que rien n’a été fait pour démontrer réellement en quoi ce n’était pas faisable. Il est d’avis avec ceux qui pensent que tant que les élections continueront à être organisées par l’Administration, elles seront contestées.
Et sur la question, après sa nomination, Choguel Kokalla MAIGA a rappelé avoir réuni les différents responsables pour peser le pour et le contre. Ce que l’ancien gouvernement n’a pas pu faire en 9 mois. « Peut-être c’est un manque de volonté et de savoir-faire. Nous, on a décidé de faire. Le problème qu’on n’a pas pu régler en neuf mois, nous l’avons résolu en dix jours. Maintenant, il n’y a plus de débat sur l’Organe unique », a-t-il affirmé. Avec cet Organe, déclare-t-il que personne n’est habilité à contester les élections dans la rue.
Par ailleurs, il s’oppose à ce que l’expertise de l’organisation de nos élections soit confiée à des étrangers à des montants faramineux alors que le pays a des compétences au plan national qui ont plus de trente ans d’expérience dans l’organisation des scrutins. « Cette pratique est finie tant que je serai Premier ministre », a promis Choguel Kokalla MAIGA. Il a rassuré qu’il serait de même pour l’élaboration des textes de réformes.
Cependant, pour un Mali nouveau, le chef du gouvernement a annoncé l’organisation des Assises nationales de la refondation. Des Assises qui s’appuieront sur les conclusions du Dialogue national inclusif. Ces assises vont poser de nouvelles bases pour le pays. « Il faut que le candidat à la présidentielle s’engage à mettre en œuvre les résolutions des Assises nationales de la refondation. Celui qui ne veut pas s’engager ne peut pas être lePprésident du Mali », a-t-il précisé. Donc, les conclusions de ces assises vont être la boussole pour le nouveau Président qui sera contraint de ne pas faire du n’importe quoi.
Désormais, souligne Choguel Kokalla MAIGA, il est nécessaire qu’il ait des moyens constitutionnels pour déposer le Président démocratiquement élu s’il y’a des problèmes de gestion et de gouvernance. « C’est ce qui va éviter que les militaires fassent tout le temps des coups d’État. S’il travaille bien, il finira son mandat, même s’il tente de narguer simplement parce qu’il a été élu, il faut trouver un moyen de le déposer sans que ça ne soit les militaires et les manifestants dans la rue. Nous pensons que c’est une façon de tirer les leçons des derniers événements », a déclaré le Premier ministre.
Il a également a rassuré de sa volonté de maintenir et de respecter le délai sur l’organisation des élections. « On mettra tout en œuvre pour finir dans le délai. Si par cas de force majeure, cela n’est pas fait. Il appartient aux Maliens de décider autrement. Je crois que cela n’arrivera pas. Parce qu’on a tiré les leçons de ce qui s’est passé, ces dernières années et récemment », a-t-il rappelé.

Par Sikou BAH

Source: Info-Matin 

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