C’est un véritable tour des pays supposés impliqués dans la crise au nord du Mali que le président de la République a lancé. Une semaine après Nouakchott, qui sera suivi par une visite demain à Alger où les négociations informelles ont commencé depuis hier avec les groupes armés (HCUA et MNLA), le président de la République ira après les festivités du 20 janvier, au Qatar, présenté comme le principal soutien financier des groupes salafiste au Sahel.
Le président de la République sera après les festivités du 20 janvier au Qatar pourtant présenté comme le principal soutien financier des groupes salafiste au Sahel. Le prince al-Thani serait un soutien financier des groupes islamistes du Nord du Mali.
D’après l’hebdomadaire français « Le Canard Enchaîné », qui cite une source de la Direction du renseignement militaire français (DRM), le riche émirat gazier du Qatar financerait les groupes islamistes qui ont occupé le Nord.
L’article, intitulé mercredi 6 juin 2012 « ‘Notre ami du Qatar’ finance les islamistes du Mali », indique que la Direction du renseignement militaire (DRM, qui dépend du chef d’état-major des armées françaises) a recueilli des renseignements selon lesquels « les insurgés du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA indépendantiste et laïc), les mouvements Ançar Eddine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avaient reçu une aide en dollars du Qatar ».
Le montant de cette aide financière n’a toutefois pas été précisé. Le journal satirique affirme aussi que les responsables français, au premier rang desquels le nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, n’ignorent rien de la stratégie qatarie au Mali.
La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) aurait transmis plusieurs notes à l’Elysée, informant la présidence des « activités internationales » du Qatar. Apparemment sans grand effet, le prince Hamad Ben Khalifa al-Thani étant un grand allié de l’ancien président français Nicolas Sarkozy.
Rivalité entre Alger et Doha
Déjà tendues depuis le début des révolutions arabes, les relations entre Alger et Doha ne risquaient pas de s’améliorer avec la publication de ces nouvelles allégations. Pour rappel, sept diplomates algériens, capturés à Gao le 5 avril 2012, sont toujours aux mains des jihadistes du Mujao.
S’y ajoute une concurrence féroce autour du pétrole sahélien. Grand producteur d’hydrocarbures, l’Algérie voit d’un très mauvais œil les prétentions présumées du petit émirat qatari sur l’or noir du Sahel.
Rassemblé par Y. C.
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau