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Contre le payement de 176 milliards de FCFFA au REMACOTEM: la Synergie des syndicats des télécommunications prévoit des actions fortes

La Synergie des syndicats des télécommunications a organisé, le vendredi 4 février, une assemblée générale, à Hamadallaye ACI 2000, sur le contentieux les opposant à une association des consommateurs dénommée REMACOTEM. L’Assemblée s’est déroulée en présence des secrétaires généraux et militants des quatre syndicats de Moov Africa Malitel et Orange Mali. Les syndicalistes ont vigoureusement dénoncé la décision de justice qui condamne les deux sociétés de téléphonie à payer plus de 176 milliards de FCFA au REMACOTEM.

 

Les précisions des leaders syndicaux

Dans son intervention, Daouda TRAORÉ, secrétaire général du Syndicat des télécommunications (SYNTEL) a déclaré que dans ce combat il n’est pas question de Moov Africa Malitel ou de Orange Mali, mais l’intérêt des deux sociétés. Il a fait comprendre que la concurrence est commerciale, mais le social est unique.

Dans ses explications, il a noté qu’un certain Adama TRAORÉ a attaqué en justice en 2012 les sociétés de téléphonie Malitel et Orange Mali. Les deux sociétés sont accusées de facturer le répondeur à leurs clients.

Selon Daouda TRAORÉ, toutes les lois au Mali et l’AMRTP autorisent la facturation du répondeur. Aux dires du leader syndical, le sieur Adama TRAORÉ se base sur une recommandation de l’IUT qui date de 1988 pour attaquer les deux sociétés.

« Une recommandation n’est pas une loi. Le Mali est libre d’adopter ou non cette recommandation de l’IUT. Nous avons été condamnés sur la base d’une loi qui n’est pas en vigueur au Mali », a dénoncé le secrétaire général du SYNTEL.

Il a informé que sur ordre de la justice les comptes des deux sociétés ont été saisis. Pour lui, si cette situation perdure les travailleurs ne seront pas payés.

« Adama TRAORÉ veut être l’homme le plus riche du monde en un claquement des doigts. Comment il partagera les 176 milliards de FCFA entre les clients », a s’interroge Daouda TRAORÉ.

Le secrétaire général de l’OSTOM (Organisation syndicale des travailleurs d’Orange Mali), Daouda N’DIAYE, a indiqué que la justice a tout simplement pris une recommandation en lieu et place d’une loi. Il a déclaré que cela était imaginable avant d’ajouter que l’AMRTP qui est l’organe de régulation n’a pas joué son rôle.

« L’AMRTP n’a plus de raison d’être et doit être fermée purement et simplement. Nous n’allons pas nous laisser faire et nous allons nous faire entendre. C’est une lutte qui commence », s’est révolté Daouda N’DIAYE.

À son tour, le secrétaire général de la Sotelma-Sa, Donsé TOGOLA, dira que l’heure est grave. Selon lui, c’est la première fois que les quatre syndicats se réunissent pour mener un combat. Pour lui, la mobilisation du personnel des deux sociétés est la condition pour gagner ce combat.

Quant au secrétaire général du SYNTOM, Coulibaly Korotoumou KONÉ, elle a fait savoir que cette décision de justice menace des milliers d’emplois. Elle a appelé les travailleurs à se mobiliser pour éviter le pire.

« Ils veulent que le répondeur ne soit plus payé alors que c’est une loi qui le régit au Mali. Ils veulent faire d’une recommandation une loi. L’Autorité de régulation est interpellée. Nous travaillons conformément au cahier de charge », a expliqué COULIBALY Korotoumou KONÉ.

Elle a également interpellé le Président de la Transition à intervenir pour corriger ce qu’elle qualifie d’injustice.

Korotoumou KONÉ a clairement dit que les sociétés ne pourront jamais payer la somme demandée. ‘’Ils veulent s’enrichir de manière illicite’’, a dénoncé Korotoumou KONÉ.

Le président de l’Association des retraités de la Sotelma, Dahirou DIALLO, a appelé à l’union de tous les travailleurs. Selon lui, c’est à travers l’union et la mobilisation que les sociétés auront gain de cause dans cette affaire.

Le secrétaire général de SYNPERTA a exprimé le soutien des revendeurs des cartes de rechanges. Selon lui, cette décision est de nature à affaiblir les deux sociétés et par ricochet provoquer leur faillite. Il a demandé à l’État à s’impliquer dans cette affaire et à étudier l’expertise de l’expert qui a été écouté pour la justice.

Le président de l’Association des actionnaires retraités de la Sotelma, Bréhima SIDIBÉ, a conseillé aux syndicats d’unir leurs forces pour mener ce combat. Il a déclaré que tous les employés sont des copropriétaires de ces sociétés.

Des actions fortes en vue

Dans le communiqué de la synergie des syndicats des télécommunications, l’on apprend que les travailleurs des deux sociétés envisagent des actions fortes pour se faire entendre. Nous vous livrons l’intégralité dudit communiqué.

Dans le cadre d’un contentieux, opposant une association de consommateurs dénommée REMACOTEM aux opérateurs de Télécommunications, entamé depuis 2012, la cour d’appel de BAMAKO a rendu un arrêt condamnant :

ORANGE-Mali au paiement de la somme de 115.388.400.890 F CFA ;

SOTELMA-Malitel au paiement de la somme de 56.548.552.470 F CFA.

Condamne solidairement les deux opérateurs à la somme de 1.500.000.000 F CFA à titre de dommages et intérêts.

A cet effet, la synergie des Syndicats des deux opérateurs, informe l’opinion nationale et internationale que cette action judiciaire qui n’est basée que sur une mauvaise interprétation de la recommandation D.104 de l’UlT qui n’est pas contraignante.

Cette décision de justice n’est basée sur aucun élément tangible de droit applicable aux services de télécommunications dans la législation Malienne pouvant incriminer de la sorte les opérateurs de Télécommunications et qu’en la matière la justice ne saurait prendre une décision sans se référer à l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications (AMRTP/NTIC) ou se substituer en elle.

Cependant la synergie pense que la religion de la Cour a été trompée par le résultat d’une enquête tendancieuse et partisane d’un expert en lieu et place du régulateur.

La synergie estime que si cette action judiciaire doit être exécutée, c’est la faillite pure et simple des Opérateurs de télécommunications avec comme conséquence immédiate le renvoi au chômage de plusieurs milliers de personnes avec la disparition des emplois directs et indirects liés aux services des Télécommunications.

Elle invite cet expert à un débat public, contradictoire, radio télévisé pour lui prouver que le contenu de son document ne résiste nullement à une analyse scientifique.

Quant au plaignant, qui estime représenter cette association de consommateurs, il n’a ni siège connu, ni liste officielle d’adhérents, il semble plutôt être un loup solitaire en quête d’un bien-être et d’un confort social personnel que le défenseur de consommateurs dont il prétend être.

La synergie sollicite donc les plus hautes autorités politiques et judiciaires à s’investir immédiatement et sans délai pour l’extinction de cet imbroglio judiciaire qui n’aurait pas dû franchir le niveau de la porte du tribunal de première instance de la commune 3, qui dans un premier arrêt a débouté purement et simplement le porteur de cette plainte.

Si des mesures idoines fortes ne sont pas prises la synergie des Syndicats des Télécommunications se réserve donc le droit :

-d’entreprendre toutes les actions que la loi et le Code du travail l’y autorisent en République du Mali pour se faire entendre afin d’aboutir à une annulation pure et simple de cette décision qui est synonyme de faillite et de fermeture des opérateurs de Télécommunications ;

Dans ce cadre la synergie décide :

-de déposer un préavis de grève

-d’observer tous les jours un sit-in dans tous les services de SOTELMA-Malitel et d’ORANGE-Mali de BAMAKO et dans toutes les Régions et Cercles de 8h à 12h 00 à compter du lundi 07 février.

Le collectif remercie :

-le ministre de l’Économie numérique et l’ensemble de son cabinet pour l’écoute et la bienveillance qu’ils accordent au secteur des Télécommunications.

-L’ensemble des travailleurs des deux sociétés pour leur mobilisation sans faille et l’engagement sans équivoque dont ils font preuve pour la défense de leurs entreprises chaque fois que besoin est ;

-L’ensemble des médias écrits, audiovisuels, télévisuels pour la couverture médiatique de cet évènement.

La synergie fait confiance à la justice malienne pour bien réexaminer ce dossier, pour une issue autre que celle que nous connaissons aujourd’hui en tenant compte de l’intérêt supérieur même de l’État.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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