Pour changer la gestion des sociétés rattachées, le ministère des Mines de l’énergie et de l’Eau a animé une conférence de presse hier, mardi 9 février 2021. À l’ordre du jour, la campagne de la lutte contre la fraude dans la gestion de EDM-Sa et SOMAGEP, deux grandes structures parapubliques qui, au lieu de faire des recettes ne font qu’accumuler des dettes et pertes évaluées à 39 milliards en 2019 et plus de 75 milliards en 2020.
Mettre fin à la fraude dans le management de l’EDM-Sa et la SOMAGEP, tel est le leitmotiv du nouveau ministre des Mines de l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré. En tout cas, ce ne serait pas faute d’avoir osé. Cette situation de faillite a conduit le ministre à exiger que l’EDM mène un plan d’assainissement de la base de donnée clientèle en lançant une vaste opération de contrôle continue du réseau de distribution sur toute l’étendue du territoire pour tous les clients sans exception.
“L’objectif de cette rencontre, c’est de présenter le dispositif de lutte contre la fraude élaboré par EDM et qui sera mis en œuvre dans les jours à venir’’, a annoncé le ministre des Mines de l’énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré à la presse. Il motive la prise cette décision par les fraudes constatées dans la gestion des deux sociétés.
Le changement dans le management et certains nombres de comportements dans l’administration et de gestions, sont dues au fait qu’il y a eu “beaucoup de spéculations’’.
“Je voudrais vous rassurer que ces changements avaient uniquement pour but de donner un nouveau souffle à nos sociétés qui ont la charge de nous fournir les services sociaux de base et la fourniture de service public de l’eau et de l’électricité. Ces sociétés avaient besoin d’un management vertueux pour valablement faire face aux défis et enjeux qui se posaient à ses sociétés. Il fallait un management en termes de maitrise de coût, mais aussi un management en termes de revenu assurance, d’expérience client. Le mauvais traitement des clients dans les agences, que ce soit à l’EDM ou la SOMAGEP. C’est ce qu’il faut changer’’, a expliqué le ministre.
Pour lui, il fallait changer le business plan de ces sociétés. Le modèle du business plan de l’EDM et SOMAGEP est contrarié tous simplement parce que les coûts de production ont atteint un niveau qui sont supérieur au prix de vente. Ce qui peut expliquer la volonté de ventre l’eau et l’électricité plus chère au prix de vente.
Selon ses explications, au lieu d’augmenter les prix pour répondre au besoin comme la plus simple solution, le ministre estime que cela pénalise les populations qui se battent pour survivre. “On a opté pour le plus difficile qui consiste à dire : il faut mener une politique de maitrise des coûts, mais aussi un plan d’investissement massif’’. Donc il fallait mettre des dirigeants capables de mener ces politiques de maitrise de coût et revenus assurance pour réduire les déficits de ces sociétés (EDM et SOMAGEP) qui sont en pertes à très court terme et à long terme. Produire et devenir rentables pour réaliser les bénéfices.
Pour rappel, en 2019, EDM a fait une perte de 39 milliards de déficits et en 2020, plus de 75 milliards. Il y a 30 ans, qu’il n’y a pas d’investissement.
Face à cette situation, le ministère a instruit deux orientations : première orientation, la mise en œuvre de politique de maitrise de coût et revenu assurance. Mais ensuite, il faut reconnaitre que pendant la période de chaleur, la population souffre. Donc il faut investir dans les sources d’énergie qui coûtent moins cher (le solaire et l’éolien).
Le ministère voudrait aujourd’hui se mobiliser sur la première orientation. Car l’EDM perd environ 7 milliards de FCFA par an pour fraude liée au branchement direct illicite. Pour lutter contre ce phénomène, le ministère a instruit EDM à mener un plan d’assainissement de la base de donnée clientèle en lançant cette vaste opération de contrôle continue du réseau de distribution sur toute l’étendue du territoire pour tous les clients. Ainsi, cela permettra d’améliorer la trésorerie, la facturation, augmenter le chiffre d’Affaires, réduire la saturation illicite du réseau et enfin offrir un meilleur service clientèle.
Ceci permettra un traçage des fraudeurs et leur appliqué des mesures punitives pour éviter que cela ne se produise. Cela peut aller de retrait du compteur à la poursuite judiciaire pour ces abonnées indélicates.
Pour mener cette campagne, tous les agents de l’EDM durant cette campagne, porteront des badges qui permettront aux usagers de les identifier. “Nous comptons sur la population pour réussir cette campagne de lutte contre la fraude. Quand quelqu’un vient pour travailler, il faut s’assurer que cette personne dispose d’un badge qui permet de l’identifier correctement’’, a conclu le ministre.
Bourama Kéïta
Source : LE COMBAT