Le collectif des candidats qui rejettent les résultats provisoires du scrutin du 29 juillet dernier a animé une conférence de presse hier lundi 6 août à la Maison de la Presse. Objectif : demander au peuple malien de sortir ce mardi 7 août pour participer au grand meeting de dénonciation de la fraude et de défense de la démocratie au Palais de la Culture.
Bourrages d’urnes dans le Nord et le Centre du pays, cartes d’électeurs indisponibles dans de nombreux bureaux de vote, fichier électoral mis en ligne vicié, trafic de procurations, irrégularités durant l’ensemble du processus de transmission et de compilation des résultats, incohérences flagrantes entre les suffrages exprimés en pourcentage et le nombre de voix attribuées, égarements de procès-verbaux de dépouillement, impossibilité de vérifier le nombre exact de localités dans lesquelles, le scrutin ne s’est pas tenu… Voilà résumé ce que le collectif des candidats dénonce par rapport au premier tour de la présidentielle.
« Depuis l’annonce des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle du 29 juillet par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le jeudi 2 août, nous avons la confirmation que le pouvoir sortant est prêt à tout pour bafouer la volonté du peuple malien et fausser les résultats de cette élection. Nous assistons en fait à une tentative d’un véritable hold-up électoral », a déclaré Soumaïla Cissé.
Selon lui, les résultats provisoires annoncés ne reflètent pas le vote des Maliennes et des Maliens et ne sont ni sincères ni crédibles. D’après lui, c’est le 31 juillet, soit deux jours après le scrutin qu’ils ont fait remarquer que le scrutin avait été émaillé de graves et multiples anomalies sur l’ensemble du territoire national.
Parmi ces anomalies Soumaila Cissé a cité l’utilisation abusive des moyens de l’Etat par le président de la République sortant, la propagande de l’ensemble du Gouvernement sur le bilan du président de la République faussant ainsi l’égalité de traitement des candidats en période électorale notamment par les médias publics, le retrait massif de cartes d’électeur par des personnes non titulaires et non habilitées. A cela, il a ajouté la corruption et l’achat des votes des électeurs à ciel ouvert, le bourrage des urnes et l’attribution de résultats fantaisistes à des candidats, l’absence des cartes d’électeur non distribuées dans de nombreux bureaux de vote en violation de la loi électorale.
Lors de cette conférence de presse, le collectif des candidats a lancé un appel à l’endroit de la communauté internationale afin qu’elle prenne ses responsabilités avant la fin du processus électoral pour dénoncer les graves dysfonctionnements qui entachent cette élection présidentielle.
« Si ces conditions ne sont pas remplies et si chacun ne prend pas toutes ses responsabilités, nous en tirerons toutes les conséquences. Le pouvoir sortant en portera l’entière responsabilité. Nous en appelons enfin à la mobilisation de toutes les Maliennes et de tous les Maliens de bonne foi, soucieux de l’avenir du pays et du respect de la démocratie. Le camp du changement, le camp du Mali est majoritaire. Il ne se laissera pas voler sa victoire », a mis en garde Soumaïla Cissé. Avant d’exiger, au nom du collectif, la démission du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, qui d’après lui, est le principal responsable du hold-up électoral. D’autres exigences formulées par le collectif des candidats sont le recomptage contradictoire des voix et la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, la publication de la liste exhaustive des localités et des bureaux de vote où le scrutin n’a pas pu se tenir et le nombre d’inscrits de ces localités.
Moussa Sékou Diaby
Source: Tjikan