Chaque année, la période de soudure se caractérise par une hausse du prix des produits de consommation courante, comme les céréales et les légumes. Cette année, alors même qu’elle s’achève avec l’arrivée des premières récoltes, les prix ne baissent pas, à cause, semble-t-il, d’une mauvaise pluviométrie.
Plutôt que de penser à une embellie d’ici quelques semaines concernant les prix des céréales, les consommateurs devraient plutôt avoir une petite inquiétude. En effet, les prix de ces produits de grande consommation n’ont pas encore atteint le niveau de baisse souhaité en cette période. Qu’il s’agisse du riz ou du mil localement produits, ils restent élevés, contrairement à la même période l’année dernière. Principale raison pour les vendeurs de céréales, la faible pluviométrie enregistrée dans certaines zones de production, de riz notamment. « Les espoirs n’ont pas été comblés et la production n’est pas à hauteur des attentes. Les producteurs conservent le peu qu’ils ont produit et, puisque l’ancien stock s’épuise, les prix ne baissent pas à hauteur de souhait », nous explique Moussa Kouma, commerçant de céréales au marché Dossolo Traoré (Marché de Médine) de Bamako. Actuellement, il cède le sac de riz de 50 kg « Gambiaka » 1er choix à 19 000 francs CFA, un prix nettement supérieur à celui de l’année dernière à la même période.
Du côté des tubercules, les réalités varient. Pour la pomme de terre, dont la production nationale n’est pas attendue avant deux mois, c’est l’importée qui domine le marché. Son prix au détail est fixé à 500 francs le kilo. Mais, lorsque la production locale sera sur le marché, le kilo sera cédé de 200 à 250 francs.
La situation pour les légumes semble être pire. Selon Madame Diallo Binta Camara, vendeuse au Marché Dossolo Traoré, le panier de tomates, qui coûtait entre 10 000 et 12 000 francs CFA l’année dernière vaut actuellement 35 000 francs. Elle évoque aussi la faible pluviométrie dans les zones de production, mais espère une amélioration de la situation durant la période de froid qui s’annonce, favorable au maraîchage.
Durement touché par cette hausse des prix, le panier de la ménagère se vide de plus en plus de certains produits, en raison de leur coût inaccessible. Madame Dravé Mariam Dolo, gérante de cantine, tire la sonnette d’alarme. « Tout est cher : poivron, tomate, céleri, courgette… Je suis gérante de cantine depuis trois ans, mais, cette année, c’est particulièrement dur », soupire-t-elle.
Source: journaldumali