Dans une étude de base sur la consommation de la drogue au Mali, il ressort que la consommation est élevée dans la 3e région administrative, Sikasso. Le cannabis cultivé sur place est le favori, le Tramadol (une drogue dure) sont les prisés.
L’étude porte sur 208 consommateurs de drogue dans la Commune urbaine de Sikasso. Cette étude n’est pas comparative aux autres régions du Mali. C’est seulement la capitale du Kénédougou qui est concernée par les données que nous mentionnons.
L’étude de base prospective et transversale montre la 3e région administrative du Mali comme zone de transite de drogues. Les consommateurs de drogues y sont des autochtones, mais aussi des étrangers venus des pays limitrophes à savoir la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée Conakry, le Ghana et le Nigéria.
La consommation de drogue à Sikasso est aussi soutenue par la prolifération des sites d’orpaillage.
L’étude dit que le cannabis est la drogue la plus consommée par les personnes usagères de drogue, parce qu’il est produit localement dans les cercles de Kadiolo, Yanfolila, Kolondièba et Bougouni pour ensuite être disséminé dans le marché local.
64,90 % des consommateurs de drogues enquêtés ont plus de 5 ans d’expériences dans ce domaine. Seulement 08,7 % ont débuté, il y a moins d’un an.
Les tranches d’âge 20-24 ans et 25-29 ans enregistrent le maximum de consommateurs de drogues, qu’il s’agisse de mono consommateurs ou de poly consommateurs.
Parmi les 74 poly consommateurs, 1/3 déclarent n’avoir aucun revenu. 95 % des usagers de drogues fument. 27 % avalent et 13 % s’injectent.
67 % des usagers ont un seul mode de consommation et 33 % utilisent au moins deux voies de consommation. Dans 96,43 % des cas, il y’a un usage unique du matériel d’injection.
L’étude mentionne un point important à prendre en considération. Les usagers de drogues à Sikasso sont moins abandonnés par leurs familles. Les cas d’abandon concernent essentiellement les parents directs pour dissuader le plus souvent le consommateur à arrêter.
Le fait que la grande majorité des consommateurs de drogues soit encore acceptée par les parents est un aspect positif qui peut être exploité pour l’accompagnement vers la sortie de ce fléau.
Il est signalé dans l’étude que l’envie d’arrêter prédomine pour les consommateurs de moins d’ 1 an. Au-delà de 2 ans, la tendance est de poursuivre la consommation. Presque la moitié des consommateurs rencontrés (103 sur 208), souhaitent abandonner leurs pratiques, mais les usagers animés d’une telle intention ne savent pas à qui se confier pour des conseils et des appuis les aidant à concrétiser leurs souhaits. Ce constat pousse à une réflexion pour des mesures d’accompagnement des usagers de drogue pour leur retour à une vie « normale ».
Aminata Traoré
La redaction