Le vol de motos est un phénomène qui a pris de l’ampleur dans le district de Bamako. La moto la plus prisée est la « Djakarta » fabriquée en Indonésie d’où le nom éponyme de la capitale.
La Djakarta KTM est une moto qui se vend très bien au marché noir. C’est peut-être la raison pour laquelle le démantèlement des réseaux de voleurs de ces engins par les forces de sécurité semble incertain. L’achat et le montage d’une moto Djakarta peuvent coûter entre 375.000 à 380.000, selon la couleur. A ces frais, il faut ajouter ceux de la vignette qui coûtent 6 000 F CFA. La « Djakarta » est la moto préférée des jeunes, voire de certains adultes. C’est l’engin à deux roues le plus à la mode de nos jours. Mais elle est aussi la moto la plus prisée par les voleurs. Cette préférence s’expliquerait par le fait qu’il facile de le vendre sur le marché noir.
Les Djakarta volées seraient écoulées entre 50.000 F CFA à 150.000 F CFA au marché noir. Elles sont emportées dans des coins reculés de la ville.
« Mon ami a été arrêté et dépossédé de sa moto Djakarta derrière le cimetière de Lafiabougou par deux malfrats sur une moto. Ils ont pointé une arme sur lui. Persuadé que les bandits étaient décidés à lui tirer dessus, il a cédé la moto. Ils ont ensuite pris la fuite » explique Modibo Konaté, marchand de bétail à Lafiabougou.
Partout les engins à deux roues, notamment des Djakarta, sont emportés par des bandits soit dans les domiciles, les parkings collectifs des écoles, hôpitaux, banques, stades, voire dans des lieux saints (mosquées ou églises) et dans… les cimetières.
Moussa Traoré, coursier dans un cabinet notarial témoigne : « nous étions au cimetière pour un enterrement. La moto était devant la grande porte qui fait face au monument de l’Eléphant à Hamdallaye. C’est là qu’un individu qu’on ne connaît pas est venu emporter ma moto Djakarta ». « Deux motos ont été volées chez nous le mois passé à Koulouba. Les malfrats sont entrés et nous ont aspergés de gaz somnifères. Il se sont ensuite emparés de deux motos, la mienne et celle de mon frère. Ils ont laissé la troisième, celle de notre père qui semblait vieille. On n’ose pas imaginer ce qu’une personne peut ressentir à ce moment-là, en constant la disparition de engin dans lequel elle a investi tant de temps et d’argent », ajoute Yacouba Fofana, agent de l’Energie du Mali.
Les vols de Djakarta se sont multipliés ces dernières années dans notre pays. Au 14è arrondissement de Bamako, à l’ACI 2000, selon la police « plusieurs cas de vols ont été enregistrés aux parkings collectifs dans la localité en cette année ». La police dit avoir reçu beaucoup de plaintes relatives au vol de motos. Elle est entrain de prendre des dispositions afin de mettre la main sur les réseaux de ces malfrats.
Le vol n’est pas pourtant pas une fatalité. Quelques précautions permettent de réduire les risques et de dissuader la plupart des malfrats. armi ces précautions, il convient de choisir un endroit bien sécurisé pour garer son engin. Aux feux rouges ou aux stops ne jamais s’enfermer ou être pris en sandwich par des inconnus…
Mamadou Sangaré
(stagiaire)