Pour la présidentielle de dimanche dernier, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a donné des consignes de vote. On parle même d’un deal.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est-elle désormais loyaliste ? La question mérite d’être posée dans la mesure où ce principal signataire de l’accord pour la paix et la réconciliation est devenu subitement fréquentable.
Hier, l’on reprochait à la France ou à la Minusma de nouer un pacte avec le diable (CMA), aujourd’hui, c’est presque toute la République qui se déplace à Kidal (fief) des ex-rebelles. Mieux, la CMA offre ses services sur mesure à ses hôtes qui, pourtant, n’ont pas le droit d’imposer quoi que ce soit.
La dernière action en date, c’est à la faveur de campagne présidentielle où le président sortant a été accueilli avec les honneurs par les responsables de la CMA. Un fait rare, c’est le très discret et futé Bilal Ag Achérif qui était aux petits soins d’IBK. L’image est peut-être rassurante pour la suite du processus, au cas où il est reconduit à la tête du pays.
L’ambiance est la même avec le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé qui a également effectué le déplace à Kidal, certes, pour avoir l’adhésion des électeurs mais s’assurer d’obtenir la caution des maîtres des lieux. Qu’est-ce qui explique ce nouvel engouement du candidat de l’URD qui pourtant a contesté l’accord pour la paix et la réconciliation ? Ce qui est plausible dans la crise du Nord, il faut impérativement compter avec les ex-rebelles.
L’on peut aisément comprendre que la CMA a bien choisi son candidat même si elle avait donné l’impression du contraire.
La portée d’un deal
Dans l’ensemble, les ex-rebelles ont gardé un mythe autour de leurs ambitions politiques nationales mais toujours est-il qu’en sourdine ils tirent les ficelles. Il nous est revenu qu’aucune entité de la Coordination des mouvements de l’Azawad n’est exclue du vote. Certains ont même battu campagne à visage découvert.
Les dissidents de la CMA ; à savoir : le MSA de Moussa Ag Acharatoun n’ont pas pris position publiquement mais a donné des consignes dans les hameaux et fractions.
Par contre, la CMA branche emmenée par Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, très en colère contre le régime d’IBK a opté pour Housseini Amion Guindo et du coup entraîné avec lui une bonne partie des mouvements de l’entente.
Habitué à des coups d’éclat, l’ancien député de Bourem et figure du MNLA, Mohamed Ag Assaley, comptait sur le vote des refugiés qui a été annulé à la dernière minute.
Au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad, il y a bel et bien eu un deal au sujet des consignes de vote en faveur d’un candidat. Et il faudrait s’attendre à un retour de l’ascenseur au moment opportun.
A. M. C.
Source: L’Indicateur du Renouveau