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Conséquences de la COVID-19 pour la sécurité mondiale : hausse de l’instabilité et accroissement des menaces pesant sur le personnel des Nations Unies

La sécurité mondiale est entrée dans une phase de perturbations plus nombreuses et étendues, qui se caractérise par un risque accru de troubles civils et une hausse constante de l’instabilité sur toute la planète, dit le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans son rapport sur la sûreté et la sécurité du personnel humanitaire et la protection du personnel des Nations Unies, publié aujourd’hui.

Le rapport présente une analyse de la sécurité mondiale et des atteintes à la sécurité commises contre le personnel humanitaire et le personnel des Nations Unies, en 2019 et durant le premier semestre de 2020. La pandémie de COVID-19 a exacerbé les problèmes mondiaux existants en faisant ressortir plus nettement les causes profondes de l’insécurité à laquelle le personnel de l’ONU fait face. Il révèle par ailleurs les causes de cette insécurité, notamment les inégalités économiques et sociales accompagnées de relents de tension raciale et de nationalisme. Le rapport indique que les groupes extrémistes violents et les bandes criminelles organisées ont exploité la pandémie dans la plupart des régions.

Le Secrétaire général note que de 2019, période antérieure à la COVID-19, à la situation sans précédent qui résulte de la pandémie en 2020, le climat de sécurité complexe qui prévalait a évolué sous l’effet de toute une série de facteurs : géopolitique mouvante, conflits armés prolongés, urgences de santé publique de grande ampleur, tensions économiques et crise de la dette, chocs climatiques, inégalités sociales et économiques plus profondes, insécurité alimentaire, migration de masse, populisme et xénophobie, nationalisme croissant, désinformation et « cyberinsécurité ».

La sécurité du personnel humanitaire et du personnel de Nations Unies est menacée, indique le rapport, aussi bien par les conflits armés que par les troubles civils, l’extrémisme violent, la xénophobie et la désinformation. Ces personnels n’en ont pas moins continué de mener leurs activités en dépit des obstacles opérationnels et des problèmes de sécurité créés par la pandémie, qui ont entravé l’accès humanitaire et l’exécution des programmes, dont les actions de lutte contre la COVID-19.

Onze membres du personnel des Nations Unies ont été tués dans des violences en 2019 et deux autres au cours du premier semestre de 2020. Le nombre de décès de membres du personnel de maintien de la paix en tenue imputables à des actes de malveillance a baissé, passant de 27 en 2018 à 23 en 2019.

Durant la période de dix-huit mois considérée dans le rapport, 52 membres du personnel des Nations Unies ont perdu la vie en raison d’actes de violence ou d’atteintes à la sécurité.

Parmi le personnel des Nations Unies, les pertes humaines liées à l’extrémisme violent ont augmenté de manière dramatique, cinq personnes ayant été tuées en 2019 alors qu’il n’y en avait eu aucune en 2018.

Les bâtiments des Nations Unies ont été la cible de 53 attaques directes en 2019, soit une augmentation brutale par rapport à 2018, où ce chiffre était de 23. Les véhicules des Nations Unies ont quant à eux fait l’objet de 89 attaques en 2019.

Les actes criminels restent la première cause de mort violente de membres du personnel des Nations Unies, le nombre des victimes ayant légèrement augmenté au cours des huit dernières années. En 2019, les agressions sexuelles commises contre le personnel des Nations Unies ont également été signalées en plus grand nombre.

Dans son rapport, le Secrétaire général souligne qu’en dépit des effets néfastes sans égal résultant de la pandémie, la crise liée à la COVID-19 a fourni des occasions d’unir les efforts déployés en vue de régler les problèmes mondiaux interdépendants, tels qu’ils sont énoncés dans le Programme 2030 et dans les objectifs de développement durable.

Dans son rapport, le Secrétaire général met l’accent sur le fait qu’il est profondément préoccupé par le non-respect généralisé du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme, ainsi que des principes humanitaires. Il dit encore que toute attaque visant intentionnellement le personnel des Nations Unies et le personnel humanitaire constitue une grave violation du droit international humanitaire, et il exhorte les gouvernements à traduire en justice les auteurs de telles violations.

Le Secrétaire général appelle la communauté internationale à rester déterminée à protéger le personnel des Nations Unies et le personnel humanitaire, et à manifester une adhésion renouvelée au multilatéralisme dans l’action qu’elle mène pour remédier aux multiples conséquences de la pandémie et aux causes profondes de l’insécurité.

Comme énoncé dans le rapport, la pandémie de COVID-19 a eu de profondes répercussions sur la paix et la sécurité d’un bout à l’autre du monde, rendant plus complexes les défis à relever en termes de géopolitique et de sécurité, nuisant à la cohésion sociale et alimentant les troubles, les conflits, l’extrémisme violent, le populisme et la désinformation. Au dire du Secrétaire général, le monde fait face à des problèmes de sécurité qu’aucun pays ni aucune organisation ne peut régler seul(e).

Pour plus d’informations, prière de contacter par téléphone ou par courriel Florence Poussin (+1 917 288 1037 : poussin@un.org) ou Suchada Kulawat (+1 917 601 4822 : kulawats@un.org), dans le Département de la sûreté et de la sécurité.

Bureau de la Communication Stratégique et de l’information publique de la MINUSMA

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