Après le placement sous mandat de dépôt de Bakary TOGOLA et l’ouverture d’une information judiciaire contre lui, l’on assiste à un véritable emballement de la machine judiciaire. Selon nos sources, c’est le Président du Conseil régional de Ségou qui est désormais dans le collimateur du juge anti-corruption.
Il lui serait reproché une gestion calamiteuse du Fonds européen sur laquelle il devrait s’expliquer devant le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III en charge du Pôle économique et financier (PEF). La même source fait savoir que le tout-puissant président, dont la gestion avait longtemps été incriminée, y compris par certains de ses collaborateurs, n’avait pas jugé urgent de déférer, hier, à la convocation du Procureur en charge du Pôle économique et financier. Un comportement ubuesque, lorsqu’on sait qu’il n’a jamais été facultatif de répondre à la convocation d’un juge.
Cette convocation d’un président ancré dans son casemate de Ségou, fait suite à celle du boss de l’Office du Niger qui a fait un bref séjour à la Bamako à la convocation du Procureur du Pôle économique et financier, dans le cadre de la croisade engagée contre les crimes financiers dans notre pays ; une croisade qui connaît un regain de vitalité depuis le mois d’août dernier.
Cependant, si les Maliens, dans leur grande majorité, saluent cette opération, beaucoup restent également dubitatifs quant à l’application du principe constitutionnel de l’égalité des citoyens devant la loi. En fait, ils craignent une vaste mise en scène d’une pièce où la justice joue le rôle principal. Qui aura raison au finish : les orchestrateurs d’une présumée mise en scène ou la population assoiffée de justice ? Wait and see.
PAR BERTIN DAKOUO