Deux préoccupations majeures étaient à l’ordre du jour de la réunion des membres du Conseil national de l’eau qui ne s’étaient pas réunis depuis bien des années : la situation hydraulique de la campagne 2017-2018 dans les bassins du Niger et du Sénégal et l’impact de l’exploitation aurifère par dragage dans les lits des cours d’eau. La rencontre s’est tenue, le wee-kend dernier, au département en charge de de l’Eau sous la présidence du secrétaire général, Moussa Cissé. Elle a regroupé des usagers d’eau et représentants d’ONG intervenant dans le secteur de l’eau.
L’objectif était , entre autres, de chercher des solutions afin de réduire l’impact négatif de la situation hydraulique pour les populations touchées en raison du fait que la saison des pluies en 2016 s’était déjà arrêtée précocement par rapport à la moyenne en septembre au lieu de fin octobre.
Ce qui signifie, selon les spécialistes de l’eau, que les systèmes d’eau n’étaient pas complètement rechargés avant la saison des pluies en 2017. Par ailleurs, l’année dernière, la pluie s’est arrêtée tôt. Donc en raison de ces 2 années de courtes saisons des pluies, la crue sur le Niger était plus basse, ont-ils expliqué.
Le directeur national de l’hydraulique, Yaya Aboubacar, a indiqué que 2017 est une année particulière dans la mesure où le pays n’a pas enregistré beaucoup de pluies sur l’ensemble du territoire.
Les niveaux des eaux sont inférieurs à ceux de l’année antérieure à la même période et, très proches de ceux de 1984, une année caractérisée par la sécheresse, a-t-il souligné.
Concernant les opérations de drague dans les lits des cours d’eau, les professionnels de l’eau ont fustigé la pratique qui, déplorent-ils, modifie le régime des eaux. Ce qui, à son tour, entraine l’étiage précoce et la rupture de l’écoulement.
A cela, il faut ajouter la pollution des cours d’eau, de la nappe phréatique et des points d’eau modernes dans les périmètres immédiats et rapprochés, la perturbation des écosystèmes et la destruction des frayères.
Ce phénomène provoque l’élévation des températures et de la conductivité qui est passée de 40 micro/se/cm à 80, voire 85 (presque le double).
Au nombre des dangers figurent, également, l’utilisation du mercure et ses risques potentiels sur la santé et l’environnement. Même si de faibles niveaux ne sont pas directement mortels pour certains organismes, les effets toxicologiques, comme une diminution de la reproduction, de la croissance, du neuro développement et de l’aptitude à apprendre, associée à des troubles du comportement, peuvent accroitre le taux de mortalité.
Le secrétaire général du ministre de l’Energie et de l’eau a expliqué que la gestion intégrée des ressources en eau est aujourd’hui une préoccupation majeure avant de souligner qu’une stratégie de communication sera organisée pour informer davantage sur la pratique néfaste que représentent les opérations de dragage dans les cours d’eau. Le Conseil national de l’eau a été mise en place en 2002. Il est chargé de donner un avis sur l’ensemble des questions relatives à l’eau.
Babba B.
Coulibaly
Source: Essor