Gérer, c’est prévoir, dit-on. Ce qu’a bien compris le ministère des Transports en prenant la décision d’installer une administration provisoire au Conseil malien des chargeurs (CMC), en attendant d’y voir dans le processus électoral en cours, lequel annonce déjà un long feuilleton judiciaire. Selon des sources proches du ministère des Transports, les deux principaux protagonistes, notamment Ousmane Daou Babalaye et Bourama Mounkoro, sont respectivement président et trésorier sortants. Il y a donc risque de blocage du fonctionnement de cette chambre consulaire. Mieux vaut donc les écarter tous les deux, en attendant l’issue du processus électoral.
En montrant déjà des velléités belliqueuses, notamment au plan judiciaire, le président sortant, Ousmane Babalaye Daou, signe la prolongation des élections devant les tribunaux. Dès lors, c’est parti pour un long feuilleton judiciaire accompagné d’un bras de fer avec l’administration, plus précisément le ministère des Transports, qui n’a pas voulu le suivre dans ses tentatives de bloquer le processus électoral.
Effectivement, une décision de différer la tenue des élections de la part du ministère des Transports aurait sonné aussi comme une décision de prolongation du séjour de Babalaye à la tête du Conseil malien des chargeurs (CMC), en application d’une disposition des textes, selon lesquelles : «…Jusqu’à la mise en place du nouveau bureau, le bureau sortant reste en place ».
Cette disposition aurait évidemment profité à Babalaye certes, mais pourrait aussi constituer le terreau fertile à une crise de fonctionnement du CMC, dans la mesure où le Trésorier sortant, Bourama Mounkoro, serait en droit de refuser d’apposer sa signature sur n’importe quel document, comme d’ailleurs c’est le cas actuellement. Et notre source de préciser que c’est une logique pour le Trésorier sortant, en tant que candidat contre le président sortant, d’être très regardant sur les dépenses pour ne pas se tirer une balle dans le pied, en avalisant éventuellement des dépenses de campagne électorale dirigée contre lui.
Une situation qui a prévalu au CMC des mois avant les élections, pour pousser le ministère des Transports, en tant que tutelle, à prendre le devant pour réduire les pouvoirs d’ordonnancement et de signature de pièces comptables et chèques aux dépenses courantes de fonctionnement : frais d’eau, d’électricité, de téléphone et les charges salariales.
L’installation du collège transitoire est donc la suite logique de ces mesures de prévention du blocage du fonctionnement du CMC, puisque Ousmane Daou Babalaye pourrait encore rester quelque temps, malgré les élections du 30 octobre. En entrainant le processus électoral vers un vaudeville juridico-administratif, il a beau jeu de se prévaloir de la disposition précitée, selon laquelle, le bureau sortant reste en place jusqu’à la mise en place du nouveau bureau. Dans ce cas, bonjour les dégâts !
Rappelons qu’en application de ce principe, Babalaye a passé 13 ans à la tête du CMC pour deux mandats prévus, chacun, pour cinq ans chacun. C’est parce que le premier s’est prolongé durablement à cause d’un contentieux électoral resté pendant devant les tribunaux assez longtemps.
Évidemment, le ministère des Transports n’a pas voulu se laisser faire cette fois-ci, puisque, comme on le dit souvent : « Celui qui a été mordu par un serpent a peur d’une simple corde ».
Liste des membres du collège transitoire
L’administration provisoire en charge d’organiser les élections au Conseil Malien des Chargeurs sont au nombre de 7. Ils sont, entre autres :
Le président : Souleymane Baba Traoré
Le 1er vice-président : Salihou Guiro
Le 2ème vice-président : Minancourou Daou
Le trésorier general: Baba Tidiani Kanadji
Le trésorier general adjoint: Abdou Agouzer Maïga
Le secrétaire aux relations extérieures : Mohamed Lamine Haïdara
Le secrétaire à la communication : Nouhoum Togo
Notons que la fin de cette administration provisoire n’est pas indiquée.
B. Guindo
Source: LE PAYS