Le football malien a connu des turbulences et des violences que l’histoire retiendra forcement. C’était à l’intérieur d’une fédération malienne, politisée par des responsables indifférents aux flagrantes violations des statuts de l’instance. Après un net blocage qui a vu la médiation des plus hautes autorités, des religieux et des légitimités traditionnelles, la crise persistait.
La vision lointaine de Poulo
Le ministre Housseini Amion Guindo, ayant compris la volonté d’un clan, engagé à prendre en otage le football malien, avait pris toutes ses responsabilités en dissolvant la fédération et en installant un comité de normalisation. Bien que la politique ne devrant pas se mêler de sports, ce qui confortait dans son indiscipline et son irrévérence, le Ministre des Sports avait pris une décision qui se résumait à une prophétie et que les tarés ne pouvaient pas comprendre.
Ce que l’homme voulait éviter au Mali n’était pas de la volonté de tout le monde. Desresponsables, voulant sauvegarder leurs intérêts individuels et éviter de rendre compte de leur gestion loin de l’orthodoxie, ont sorti la carte de la suspension d’un Mali explosé et affaibli sur d’autres fronts.
Même aujourd’hui, le Premier Abdoulaye Idrissa Maïga semble constituer le vrai problème. Homme du RPM, soutenant un candidat dit du régime, cela est compréhensif. Mais que faire d’un problème où seul le ministre des Sports doit prévaloir. Ceci risque d’être un sabotage pour le chef de l’Etat qui commence à sortir la tête de l’eau.
Cette situation vient encore fragiliser une équipe gouvernementale qui doit garder toute son unité et sa solidarité afin de juguler la situation grave que le pays connait. Aujourd’hui, l’horizon commence à s’éclaircir sur l’intervention du PM à l’époque, demandant au ministre Housseini Guindo d’annuler sa décision de dissoudre la fédération. Ensuite, le protocole signé n’a été respecté par personne car ce n’était que de la poudre aux yeux. Il s’était plusieurs fois, dit-on, opposé à des injonctions de son PM en refusant de mettre en application des recommandations qu’il estime arbitraires.
La fin d’une illusion
Nous voilà dans l’impasse, cette fois, de manière théâtrale et indigne,d’un monde où le département a engrangé les meilleures performances dans plusieurs disciplines. Le 8 Octobre, date où certains espéraient le miracle, a révélé le caractère injustice et malhonnête d’une frange de dirigeants sportifs qui ont tout à se reprocher.
La scène, pour une première fois, a occasionné des violences policières, y compris sur l’un des candidats en la personne de Salaha Baby. Les superviseurs de la CAF et de la FIFAn’en revenaient pas. Le Mali, un pays dans un processus de réconciliation, dans bien de domaines, a approfondi la déchirure dans une discipline très sensible. Deux fédérations, avec deux bureaux, dans un pays sérieux, c’est la marque de l’humiliation et de l’inconscience.
Les tiraillements et les incompréhensions du jour n’ont pas permis aux délégués des instances internationales d’assister à rien de régulier, disent-ils. Le gouverneur Amy Kane ordonne et fait évacuer la salle. Si Bavieux revendique la victoire avec 38 sur 57, le camp de Salaha Baby également met son bureau en place sur la base d’une victoire 34 sur 57 voix.
A l’ORTM, le jeu s’est poursuit. La cérémonie de passation a été diffusée avec un Mamoutou Touré qui affirme solennellement poursuivre sur les traces de Boubacar Baba Diarra, la calamité du mandat d’IBK.De son côté,Salaha Baby, avec supporters et colistiers, savoure à son tour, un triomphe de protestation et de contestation.
Malgré le regard du département de Poulo, sérieux dans le processus malgré des pressions gouvernementales, le 08 octobre était une journée de honte et de guerre. C’est d’autant plus illégal et invalide, si nous ajoutons l’absence des représentants de la FIFA, indignés d’avoir recensé des actes de racisme entre deux candidats qui prônaient le pardon et la réconciliation.
La préservation de l’honneur
Le ministre des Sports, patron de la troisième force de la majorité, derrière le RPM et l’explosive Adema, est au sommet de tous les honneurs. Du point de vue résultats et distinctions, il peut sortir par la grande porte. Mais selon beaucoup de ses proches, sa loyauté envers le chef de l’Etat constitue un frein à un départ qui pourrait pourtant s’accélérer à cause d’une multiplication de pressions. Pour ceux qui le connaissent, il a plusieurs fois rejeté des décisions auxquelles il ne croyait point. La présidentielle qui se profile sera la balance qui confirmerait le poids d’un parti CODEM, très constant et structuré.
Dans le prochain remaniement, Poulo doit taper du poing sur la table et exiger plus de représentativité dans un gouvernement où la moyenne du sport peut argumenter le bilan du chef de l’Etat.
ABC
Source: figaromali