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Congrès extraordinaire des communautés noires Kel Tamasheq Le Colonel Sidi Agaly Yattara élu à la tête d’un bureau de 65 membres

La maison de la presse de Bamako a servi de cadre, le dimanche 7 juillet dernier, à la tenue du congrès extraordinaire des communautés noires Kel Tamasheq. A l’issue de ces assises c’est le Colonel Sidi Agaly Yattara, un médecin à la retraite, qui a été porté à la tête d’un bureau de 65 membres. Il envisage de tout mettre en œuvre pour organiser cette frange de la société qui s’estime lésée et marginalisée, notamment dans le processus de paix en cours.

Désormais, les communautés noires  » Kel Tamasheq » n’entendent plus rester en marge de la société. Pour commencer, elles revendiquent des places au niveau des organes en charge de la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger. Idem pour d’autres structures au niveau étatique. C’est donc tout le sens de l’organisation de ce congrès extraordinaire visant à réorganiser les communautés noires « Kel Tamasheq « .

Il y a lieu aussi de préciser que ces assises interviennent au moment où d’autres communautés  s’organisent également pour récolter les dividendes de l’accord.

Signalons qu’à l’issue de ces congrès des recommandations pertinentes ont été formulées par les participants allant dans le sens de la réconciliation, de la cohésion sociale et du vivre ensemble prônés par les pouvoirs publics. Ces assises ont permis aux participants de déterminer les stratégies appropriées pour la promotion de la culture de la paix, du développement et des droits humains des communautés noires kel tamasheq et pour une participation inclusive à la résolution définitive de la crise malienne. Pour eux, ces communautés n’ont pas été assez représentées dans le processus de paix en cours. Les participants ont aussi dénoncé leur  » marginalisation » et leur  » exclusion  » dans les sphères décisionnelles.

Ils ont indiqué être l’une des plus grandes victimes des crises successives au Mali sans jamais être remis dans leurs droits. Pire, ils regrettent aussi qu’à chaque fois qu’ils ont des personnalités issues de leurs rangs qui émergent, elles sont vite sacrifiées. C’est ainsi qu’ils ont cité le cas d’un haut cadre issu des rangs de ces communautés dirigeant d’un parti politique à qui il a été « refusé de prétendre à un poste de maire parce qu’il est tamasheq noir et qu’il ne serait pas capable d’assumer correctement les fonctions de maire« . Il y a aussi un autre qui était maire de son Etat, mais  » destitué illégalement et mensongèrement au bout de huit mois d’exercice  » et  » remplacé par quelqu’un d’autre qui n’est pas de la communauté« .

Pour eux, l’administration est aussi complaisante face à cette situation qui fait que les personnes issues des rangs de ces communautés n’émergent pas. C’est ainsi qu’elles ont décidé de s’organiser, à l’instar des Songhaï, à travers  » Ir Ganda » les Peuls à travers (Talpital Pulaaku) les Dogons à travers  » Gina Dogon » afin d’être considérés comme des interlocuteurs sérieux et crédibles pour apporter pleinement leur contribution à l’édifice national. Pour ce faire, ils ont décidé de surmonter leurs divergences afin de mieux mener leur combat pour  » l’émergence et de la dignité humaine« .

M D

Source: l’Indépendant

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