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Confrontation argumentative de deux œuvres littéraires : Le Mali… ma vie de Choguel Maïga et Présumé coupable : Ma part de vérité de Yamoussa Camara

Le jeu politique et son corollaire de confrontation discursive glisse vers d’autres cadres institutionnels, notamment dans l’univers discursif religieux, et surtout dans le vaste champ de la littérature. En dépit de l’inter discours politico-littéraire du roman subversif théorisé par Mbow (2010), apparaît au Mali une littérature politique en rupture avec la scénographie (fictive) sous-tendant le roman africain – macro-acte subversif d’après les indépendances.

Comparaison analogique des deux discours :
Ils s’apparentent à des testaments politiques. Comme tout discours littéraire, ils traduisent l’expression de la vision du monde du point de vue d’un énonciateur (écrivain). De part et d’autre, le procès argumentatif est pris en charge par un éthos discursif victimaire, des procédés de connivence argumentative visant à disqualifier d’autres, et des arguments complotistes.

Comparaison contrastive des deux discours :
Dans Le Mali… ma vie de Choguel Maïga, il y a un dialogisme ou une polyphonie discursive autour des questions sociopolitiques et sécuritaires, partant de l’expression d’une simple autobiographie et transcendant le contexte sociopolitique et sécuritaire du Mali.

On note :

  1. Une argumentation pro-militaire : « soutenir l’armée… soutenir les autorités militaires au pouvoir ».
  2. Un procès de la période dite démocratique, dont la vision locutoire traduit l’expression de la disqualification des acteurs du mouvement démocratique, tombeurs du président Moussa Traoré.
  3. Un pathos traduisant la modalité énonciative d’un locuteur « défenseur » d’un peuple victime de conspirations internes et externes à travers une vive querelle discursive et des critiques à l’encontre de la communauté internationale et/ou de la France.
  4. Un jet de leitmotivs discursifs : la rectification, l’abandon en plein vol…

En revanche, Ma part de vérité est une plaidoirie, voire une thèse de déculpabilisation. L’énonciateur construit un éthos discursif positif de sa personne et met en corrélation d’autres procédés de connivence argumentative. Il prend en charge une argumentation polémique disqualifiant certains acteurs de l’ordre judiciaire et un tiers (un ancien ministre).

En somme, toute argumentation est un dialogue, une influence, une manipulation. Cependant, l’efficacité argumentative d’un discours peut trahir l’acte perlocutoire ou l’influence du destinataire. D’autres facteurs concourent à produire un effet ou une influence, notamment : le paratexte et l’éthos préalable de l’énonciateur. Sur ce point, Dominique Maingueneau, spécialiste de l’analyse du discours, soutient dans Problème d’éthos que « en matière d’éthos, les échecs sont monnaie courante, l’éthos visé n’est pas nécessairement l’éthos produit ».

Mohamed Kipsi,
Doctorant en Analyse du discours,
Laboratoire de recherche SOLDILAF – École Doctorale : ARCIV
Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Source : Le Pélican

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