Bamako reçoit ses premiers déplacés des tensions inter-communautaires au Centre du pays. Près d’une centaine de personnes, toutes des peulhs, se sont déplacées des villages de Koro. Elles sont arrivées il y a quelques jours à Bamako. Elles disent fuir les violences communautaires dans le cercle de Koro. La localité est en proie à un conflit entre Peulh et chasseurs Dogon.
C’est le quartier de Dialakorobougou, à la périphérie de Bamako, qui abrite ces déplacés. Majoritairement des femmes et des enfants, ces populations ont fuit les violences inter communautaires qui sévissent dans le Centre du Mali, notamment à Koro. Moussa Barry figure parmi les déplacés. Il pense à sa famille restée sur place et attend des autorités des mesures concrètes. « Mes appels vont à l’ endroit de nos autorités sans distinction, qu’elles travaillent loyalement dans la légalité et la justice. Ainsi nos concitoyens seront en sécurité. On ne fait que semer l’amalgame dans notre localité, alors qu’avant nous avons toujours vécus en parfaite harmonie » prêche Moussa barry, pour qui, la balle est maintenant dans le camp des autorités. « Nous, on ne peut plus rien faire maintenant. Il y a 4 personnes de notre village ici. Des déplacés de 4 autres villages sont présents ici. J’ai d’autres personnes de ma famille ici », témoignent ce déplacé.
A Bamako, la communauté Peulh manifeste un élan de solidarité en leur faveur. Koumba Souleymana Barry vient du village de Koumbogourou. Elle salue cet esprit de solidarité. « C’est le mercredi passé que nous sommes arrivés à Bamako. Un accueil exemplaire nous a été réservé par nos parents et toute la population de Bamako. On a reçu beaucoup de dons en nature et en argent », témoigne le déplacé. Avant d’ajoute que cette manifestation de solidarité fut une très belle surprise, qui a remontée le moral. « C’est la preuve que ce peuple du Mali est vraiment solidaire et peux sans nul doute surmonter cette crise. C’est tout un espoir » explique Koumba Souleymana Barry qui se réjouit de l’acceuil dont elle a bénéficié.
Boubou Cissé, est un des responsables de la communauté Peulh à Bamako. Il parle des efforts en cours pour dédommager ces personnes déplacées. « A mon arrivée je les ai trouvé ici dans le Garbal assis. J’ai été contacté par des gens de la présence de ces déplacés Peulh. Je les ai transportés avec leurs bagages dans cet endroit. En les demandant de rester ici le temps que le problème soit résolut », nous explique Boubou Cissé. Ajoutant : « En attendant, on cherche à rentrer en contact avec le gouvernement afin de trouver une solution favorable aux problèmes de leurs maisons brûlées ». « Que des mesures soient prises pour punir les responsables de ces actes. Notre soucis reste aussi le dédommagement des ces personnes, c’est tout ce qu’on cherche », exige notre interlocuteur.
Dans la région de Ségou, une vingtaine de déplacés venus de Gnounian, de Baana dans les cercles de Djénné et de Koro, vivent actuellement dans la commune de Pélengana. Selon des sources sur place, ces déplacés souffrent d’un manque de nourriture et de site d’hébergement. Les autorités communales de Pélengana affirment n’avoir pas connaissance de leur présence dans la commune.
Les affrontements inter-communautaires au Centre du pays sont devenus récurrents. Le gouvernement a annoncé, il y a quelques jours, « le désarment de toutes les milices dans la zone ».
Studio tamani