Le président américain a signé un décret vendredi qui permettra de sanctionner les personnes accusées d’entraver la paix au Mali, en les empêchant notamment « d’accéder au système financier américain ».
Le président américain Donald Trump a promulgué, vendredi, un décret ouvrant la voie à des sanctions contre « les individus responsables ou complices d’actions qui exacerbent et détériorent la situation au Mali », a annoncé la Maison Blanche.
« Le décret exécutif du président gèlera les biens et suspendra les déplacements d’individus ou d’entités qui cherchent à miner les efforts de paix, la sécurité et la stabilité au Mali », a de son côté précisé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
« Des groupes extrémistes exploitent les tensions ethniques et étendent leurs réseaux bien au-delà des frontières du Mali », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions sur les personnes qui pourraient être ciblées.
« Toute personne sanctionnée ne peut plus accéder au système financier américain », a expliqué un haut responsable américain sous couvert d’anonymat.
Le budget du maintien de la paix réduit
La semaine dernière, Washington a infligé des sanctions à deux responsables, dont un Malien, de la principale alliance djihadiste liée à Al-Qaïda au Sahel, après une attaque meurtrière contre un camp militaire au Mali en mars.
Le nord du pays était tombé en 2012 sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit avec la force antidjihadiste Barkhane. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU.
La mission des Casques bleus au Mali (Minusma) « a été victime de plus de violences que toute autre mission de maintien de la paix dans l’histoire de l’ONU », a déclaré Mike Pompeo vendredi.
Washington a remis en cause ces derniers mois l’intérêt de cette mission alors que le gouvernement Trump, par rejet du multilatéralisme, a sensiblement réduit les fonds alloués aux opérations de maintien de la paix.
L’ONU a instauré en 2017 un régime de sanctions contre des individus accusés d’entraver le processus de paix au Mali.
Source: Ouest-france.fr