Depuis hier mercredi 22 novembre 2017, le Grand hôtel de Bamako sert de cadre à la tenue de la conférence sous-régionale sur le thème ‘’les manuscrits africains et la recherche en Afrique de l’Ouest, nécessité d’un soutien mutuel, défis et perspectives’’. La présente conférence organisée par l’ONG Savama-DCI (Sauvegarde et valorisation des manuscrits pour la défense de la culture islamique) et financée par la Fondation Ford, est placée sous la présidence du ministre de la Culture, qui a été représenté à l’ouverture par Bourama Fofana. Elle a enregistré la participation du président exécutif de la Savama-DCI, Abdel Kader Haidara en présence de nombreuses hautes personnalités.
La conférence a pour objectif de faire l’état des lieux des recherches menées ou en cours sur les manuscrits africains, particulièrement ceux de l’Afrique de l’Ouest. De discuter sur les problématiques liées à l’utilisation des manuscrits par les chercheurs.
Enfin, elle va permettre d’une part d’explorer les voies et moyens pour une considération plus accrue des manuscrits dans la recherche scientifique en Afrique de l’Ouest, et d’autre part, elle vise à présenter les manuscrits, leur potentiel d’information scientifique ainsi que les initiatives de recherche sur le patrimoine écrit en Afrique de l’Ouest, mettre en lien les manuscrits et la recherche dans une dynamique de symbiose après discussion des besoins de collaboration ; réfléchir aux défis auxquels sont confrontés les manuscrits et la recherche au Mali et en Afrique de l’Ouest.
En effet, depuis une décennie, les manuscrits anciens de Tombouctou suscitent beaucoup d’intérêt, tant au plan médiatique que dans la mobilisation des ressources pour leur sauvegarde et leur conservation, surtout après les évènements de 2012 dans le septentrion malien qui avaient menacé ces manuscrits dans leur existence. Mais malgré la richesse des contenus des manuscrits, force est reconnaître qu’il n’y a pas eu un véritable travail de recherche dans le sens de leur exploitation scientifique.
Certes, il y a eu quelques efforts éparpillés, mais ils restent insuffisants par rapport aux besoins et au potentiel de ressources manuscrites. Il est évident que l’immense travail accompli dans le domaine de la sauvegarde et de la conservation ne saurait être valorisé sans une action exploratoire de recherche et d’exploitation du contenu de ce riche patrimoine écrit. Pourquoi tant d’efforts, tant d’argents si nous nous trouvons dans l’impossibilité de profiter du riche contenu des manuscrits au profit d’un développement socioéconomique et culturel durables et endogènes.
En matière de recherche sur ces sources, pourtant dignes d’intérêt, Savama-DCI est à la phase exploratoire. Les études sur leur histoire, leurs caractéristiques (codicologies, paléographiques, leur catalogage, leurs usages, leurs conservation) restent à parfaire pour permettre leur gestion, leur valorisation et de façon plus globale, pour connaître les sociétés et les systèmes qui les ont produits.
Le représentant du ministre, M. Fofana a invité les universitaires, les chercheurs et les institutions de recherche vers ces sources manuscrites la Savama-DCI. Avant de dire que les manuscrits sont nos mémoires collectives.
Comme résultats attendus à l’issue de cette conférence, les manuscrits seront mieux connus à travers leur potentiel d’information scientifique et seront plus incitatifs pour les chercheurs et usagers potentiels ; un lien créé entre les manuscrits et la recherche dans une dynamique de symbiose après discussion des besoins de collaboration, les défis auxquels sont confrontés les manuscrits et la recherche au Mali et en Afrique de l’Ouest sont analysés et des mesures sont prises pour les surmonter.
Les meilleures stratégies à élaborer pour une prise en charge accrue et pérenne des manuscrits dans la recherche scientifique en Afrique de l’Ouest seront débattues pour la mise en place d’une feuille route en la matière.
Gaoussou Kanté
La rédaction