Dans un entretien qu’il nous accordé, le président de la CMFPR2, explique leurs inquiétudes sur la manière dont se déroule le DDR, les concertations régionales.
« L’organisation d’une conférence sociale est une grande kermesse » a dit Ibrahim AbbaKantao
Que pensez-vous de l’organisation d’une conférence sociale prévue en janvier ?
Ibrahima Kantao : C’est juste une grande messe de plus puisqu’il y a des syndicats, il suffit de rencontrer toutes les branches socio professionnelles avec leurs responsables et essayer de comprendre quelles sont leurs préoccupations pour y faire face ?
Donc, nous n’avons pas besoin d’organiser une conférence qui est budgétivore. En clair, je préfère les rencontres de proximité que de telle initiative qui coûte trop cher à l’état pour un piètre résultat, une sorte de gâchis qui ne dit pas son nom.
Présentement, il est question de DDR. En tant que président de la CMFPR2, un groupe d’autodéfense bien présent sur le terrain, qu’est ce qui se passe réellement ?
Le processus connait des difficultés liées fondamentalement de mon point de vue à deux situations principales : – primo : Nous sommesentraind‘aller vers une armée reconstituée dont on n’a pas encore réfléchie, ni à sa forme, ni à sa composition, ni à ses objectifs, ni à son équipement. Pour nous à la CMFPR2, les autorités auraient pu avoir durant ces trois ans que nous avons perdu à ces aspects, avoir une vraie armée bien équipée, formée.Mieux, les critères n’ont pas été définis tels que les grades pour ces démobilisés.Et c’est pour cela qu’à Gao, il y a un boycott de ce DDR. Secundo, si nous ne mettons pas lajusticeau centre de cet accord,tant qu’on laissera des gens sous-représentés,hors du système, faire semblant de lancer des opérations de ce genre alorsqu’ily a de vrais problèmes non résolus. Au niveau de la CMFPR2, nous avons des problèmes àlabase puisque nous ne nous sentons concernés.D’où laquestion :Est-ce que nous nous sommes biens préparés pour ce DDR?
Mieux, la Commission Nationale de la Sécurité (CNRS) aurait pu faire ce travail endonnant leportait robot de lanouvelle armée reconstituée. Ce travailn’ayant pas été achevé, je crains que le processus de DDRne traine encore longtemps. Mieux,ily a une situation qui est venue compliquée ladonne, c’est celle dudécoupage administratif qui a emmené les communautés sédentaires noires, à penser se voir diriger par uneminorité Touareg et Arabes qui serait plus nombreux dans cette nouvelle armée reconstituée ; et aujourd’hui, dans nos communautés, ce qu’on ne voyait pas en problème, constitue une vraie préoccupation, c’est à dire, la nouvelle armée reflétera cette domination de la minorité blanche au détriment des sédentaires noirs. Ce qui constituera un précédent très fâcheux aux conséquences préoccupantes.
Donc, ce découpage ravive plutôt les rancœurs que de rapprocher les communautés au nord ?
Absolument, maintenant, nous majorité, nous serons gérés par ceux-ci, à travers la nouvelle armée reconstituée puisque l’objectif des patrouilles mixtes est de créer une confiance entre toutes les parties alors qu’il se trouve avec le quota 200 combattants par communauté, il se trouve que les communautés noires sont sous-représentées, et maintenant que le découpage a été rendu public, nos communautés ont compris cet état de fait que veut les imposer nos gouvernants, cela ne marchera pas.
Que comptez-vous faire donc ?
Notre combat et notre objectif à la CMFPR2et de défendre nos communautés,dès l’instant que ce qui sedessine, c’est de nous préparer à suivrenospopulations. Nous sommes signataires de l’accord d’Alger mais nous ne pouvons pas accepter que tout se passe au détriment de nos communautés, cela est inacceptable!
Dans les prochains jours, nous verrons comment la situation va évoluer ?
Ce qui est sûr et certain, nous sommes pessimistes puisque tous les jours, il y a de situations nouvelles qui viennent compliquer les choses.
Propos recueillis par BokariDicko
Source: Mali Demain