Le mercredi dernier, le Centre international des Conférences de Bamako (CICB) a servi de cadre à une rencontre de haut de niveau sur les manuscrits du Mali, avec comme thème central : « les manuscrits anciens face aux défis de l’heure ». L’événement était présidé par le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Me Mountaga Tall.
Selon le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Me Mountaga Tall, cette rencontre internationale sur les manuscrits du Mali, est le fruit du projet d’aide d’urgence pour la sauvegarde et la conservation des manuscrits historiques du Mali, avec le Mali, comme pays bénéficiaire, sur financement de la Norvège à travers l’UNESCO.
A l’en croire, le Mali dispose d’environ 400.000 manuscrits, qui dit-il, constituent une partie considérable du patrimoine culturel mondial. D’où l’occasion pour lui de souligner l’impérieuse nécessité de leur conservation.
« Il s’agit d’un précieux trésor que nos prédécesseurs nous ont légué au fil des siècles et dont nous devons assurer la conservation afin qu’ils puissent également bénéficier aux générations futures » dit-il. Avant d’ajouter que la valorisation du patrimoine écrit du Mali a toujours été une préoccupation des différents gouvernements du Mali depuis son indépendance. La preuve de cet engagement du gouvernement malien, soutient-il, est la création de l’Institut des Hautes Etudes et des Recherches Islamiques ‘’Ahmed Baba’’ de Tombouctou à la place de l’ex-Centre pour la documentation et la Recherche, afin de répondre aux besoins de prospection, de collecte et de conservation des anciens manuscrits du Mali.
Quant à la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, elle dira pour sa part que « notre patrimoine est le garant de notre culture, de l’histoire qui nous a forgés et que nous voulons transmettre à la jeune génération ».
Selon elle, la ville des 333 saints, Tombouctou, plus qu’une ville est un point de repère pour le reste du monde.
« J’ai visité Tombouctou, j’ai traversé ses rues, j’ai échangé avec ses habitants. Le 2 février 2013, j’étais avec le président Français, François Hollande, j’ai été bouleversée par les terribles désastres causés par les groupes armés sur le patrimoine culturel, auquel, les communautés de Tombouctou et l’ensemble du peuple malien sont tant attachés » a-t-elle témoigné.
Avant de poursuivre en rassurant le gouvernement malien que son organisation s’engage à réhabiliter les trois mosquées endommagées et les quatorze mausolées détruits par les islamistes. Mais aussi, de sauvegarder son exceptionnel patrimoine documentaire. A savoir les manuscrits anciens, dont plus de 4200 ont été délibérément brûlés par les groupes armés narco-djihadistes qui ont occupé les trois régions du Nord du Mali entre 2012 et 2013.
David Gressly, le coordinateur résident du système des Nations Unies au Mali, soulignera pour sa part que la protection des manuscrits comme biens culturels menacés est une mission qui nécessité la conjugaison des efforts de l’ensemble des Etats de la sous région et du Sahel. A cet effet rappelle-t-il, la Minuma et l’Unesco ont tenu un panel de haut niveau sur la ‘’Stratégie Intégré des Nations Unies pour le Sahel’’, dans l’optique dit-il, d’améliorer la coordination entre les Etats concernés pour lutter contre le trafic des biens culturels et protéger les manuscrits anciens du Mali.
Lassina NIANGALY
source : tikan